Analyser l'offre de crédit - Le Moniteur des Pharmacies n° 2695 du 06/10/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2695 du 06/10/2007
 

FINANCEMENT

Transactions

Pour aider Franck Lireux à trouver un financement en vue du rachat d'une officine sur Laval, Emmanuel Delaubert et Joël Lecoeur, experts-comptables (Lecoeur, Leduc et associés), lui ont préconisé de passer en revue 8 points essentiels. Autres que le taux d'intérêt.

1. La quotité de financement

En général, la quotité de financement (part de l'emprunt par rapport à l'investissement) représente 100 % de la valeur du fonds de commerce ; elle sera toutefois fonction du prix payé et de l'apport personnel de l'acquéreur. Plus le prix sera élevé, plus la quotité sera réduite. Sur les conseils du cabinet, Franck Lireux a prévu de financer le BFR sur l'emprunt d'acquisition du fonds afin de ne pas déséquilibrer dans un avenir proche la trésorerie. « Le crédit vendeur sur le stock et le découpage grossiste [crédit accordé au départ pour faciliter l'installation]ne peuvent être des solutions de financement à long terme »,explique Emmanuel Delaubert.

2. La durée de l'emprunt

Comptez 12 ans pour l'acquisition du fonds de commerce. Du fait du renchérissement du prix des officines, Médiforce (BNP) a proposé à Franck Lireux une durée initiale de financement de 15 ans : « C'est plus souple et cela permet d'augmenter la rémunération de gérance, mais je n'en voyais pas l'intérêt. »

3. Le taux de l'emprunt

Taux variable ou fixe ? Quel que soit le taux annoncé par la banque, il faut demander la mensualité pour faciliter les comparaisons. Elle est toutefois tenue d'annoncer le TEG (taux effectif global) incluant les frais annexes. Franck Lireux vient d'avoir une offre à taux fixe de 3,70 %, assurances comprises, auprès d'Interfimo.

4. Les modalités de remboursement

A capital constant ? A terme constant ? En crédit in fine ? La modalité la plus souvent utilisée est le remboursement à terme constant. Des aménagements sont possibles, comme le différé d'amortissement. « Nous préconisons cette technique quand l'apport personnel est un peu juste, indique Joël Lecoeur. Ce différé permet par exemple de financer le crédit vendeur sur le stock et rend donc la quotité d'emprunt acceptable pour le banquier. » Lors de sa première installation, Franck Lireux a eu recours à cette formule car son apport personnel couvrait à peine la commission du négociateur.

5. Les garanties

La première des garanties au profit de la banque est le nantissement sur le fonds, la deuxième la subrogation dans le privilège du vendeur, la troisième, les garanties personnelles complémentaires (cautions). « La caution, si elle est donnée, doit être limitée en montant et dans sa durée, met en garde Emmanuel Delaubert. Il faut veiller à ce que le banquier ne contourne pas le régime matrimonial en exigeant par exemple que le conjoint (marié sous un régime séparatiste) soit coemprunteur. » Franck Lireux n'a pas été confronté à une telle exigence qu'il aurait refusée.

6. Le remboursement anticipé

En cas de vente avant 12 ans, une attention particulière doit être portée à cette clause. « J'ai exercé trois ans et demie dans ma première pharmacie et vendu en août dernier, sans avoir à régler des pénalités de remboursement anticipé. La banque m'avait accordé cette possibilité à condition qu'il n'y ait pas de rachat du crédit par la concurrence. »

7. L'assurance du crédit

Il convient d'être vigilant sur les clauses bénéficiaires et plus particulièrement en cas de décès en désignant les ayant droits en lieu et place de la banque. Cet aménagement (lire Le Moniteur n° 2691) permet d'éviter la taxation d'un profit exceptionnel et réduit l'actif successoral.

8. La gestion à court terme

Outre les critères de choix de l'emprunt à long terme, il faut être vigilant sur les conditions de fonctionnement du compte bancaire et les frais annexes (frais de dossier, frais de tenue de compte, commission CB, qui, selon Franck Lireux, est la variable qui diffère le plus d'une banque à l'autre...). En effet, ils peuvent représenter annuellement 0,20 à 0,30 % du montant de l'emprunt souscrit et, de ce fait, rendre moins attractif l'organisme bancaire ayant fait la meilleure proposition de taux

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