Le cancer ennemi public numéro un

Plus efficace qu'une boule de cristal. Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 18 septembre s'est livré à une analyse des causes de décès en France durant l'année 2004. Sur 509 408 décès, la maladie s'installe sur la première marche de ce macabre podium. Le cancer devient donc la cause la plus fréquente de décès (30 % soit 152 708) devant les maladies cardiovasculaires et les accidents.

Les cancers du poumon, de la trachée et des bronches, suivis par les leucémies et les tumeurs colorectales sont dans le peloton de tête. Le cancer du poumon est la première cause de décès des hommes de 45 à 64 ans. Dans la même tranche d'âge, chez les femmes, c'est le sein qui prend le relais.

Rédigé entre autres par l'Académie nationale de médecine, l'Académie des sciences et l'Institut de France, un rapport expose également les causes du cancer en France. Et en profite pour faire voler en éclat quelques idées reçues.

Le tabac première cause de cancer

Premières constatations : le tabac demeure de loin la première cause de cancer en France (33,5 % chez les hommes et 10 % chez les femmes), ce qui fait dire au professeur Peter Boyle, du Centre international de recherche sur le cancer, que « si on arrêtait dès maintenant de tous fumer, on augmenterait en 15 ans l'espérance de vie de près de deux ans et demi ». Le tabac est suivi par l'alcool (10 % versus 3 %), les agents infectieux (2,6 % des cancers masculins et 4,2 % des néoplasies féminines), les agents professionnels, l'obésité et le manque d'activité physique. Toujours selon le rapport, le THS serait responsable de 12,7 % des cancers du sein.

Néanmoins, chez les personnes n'ayant jamais fumé, 85 % des cancers demeurent de cause non déterminée. Plus surprenant, les chercheurs considèrent que la place de l'environnement n'est pas si prépondérante que ce à quoi on pouvait s'attendre. La proportion de cancers liés à la pollution de l'eau, de l'air et de l'alimentation est faible en France, de l'ordre de 0,5 à 0,85 %. Un rapport et des chiffres que certains jugent déjà contestables.