Allez la frange !

Après quatre années de baisse (entre - 3 et - 5 %), le marché officinal des capillaires semble avoir retrouvé en 2006 de la vigueur, affichant une progression globale (soins et shampooings) de 13,5 % en valeur. Mais ce marché reste extrêmement concurrentiel, la grande distribution ayant acquis un quasi-monopole sur ce segment. Au point que certains pharmaciens ne conservent que quelques références « en dépannage » pour lesquels ils s'approvisionnent au prix fort. Une erreur sans doute au regard des belles progressions affichées cette année sur le créneau des soins (incluant compléments alimentaires et pédiculicides) : 8,3 millions d'unités pour 172 MEuro(s) de CA, même si les scores réalisés par les shampooings (hors pédiculicides) restent plus modestes (5,7 millions d'unités, en progression de 5,5 %, et 50 MEuro(s) de CA, en progression de 4,9%).

En cumulant tous les segments, le capillaire représente 13,4 % du marché dermocosmétique et se positionne au 3e rang, juste après l'hygiène corporelle et avant les soins du corps pour femmes.

Merci les compléments alimentaires !

Le complément alimentaire capillaire (38 MEuro(s) de CA, + 32,3 % en volume, + 23,7 % en valeur) est un nouveau tremplin pour la vente associée de shampooings et de soins. Consommé en cures régulières, il constituerait désormais une première intention d'achat qui permettrait de redynamiser le rayon capillaire.

Le marché des topiques est toujours dominé par Pierre Fabre (Klorane, Ducray, Furterer) qui totalise 60 % de parts de marché. La concurrence est quasiment inexistante sur le soin. Phyto (groupe Ales) est en perte de vitesse : - 10 % en volume en 2006 malgré des produits dont la qualité est reconnue par les pharmaciens. Neutrogena souffre aussi (- 39 points en volume, - 17 points en valeur). Bioderma conserve une belle 3e place sur le créneau des shampooings avec ses quatre références Nodé.

Vichy, avec Dercos, reste dans la course mais s'investit peu. St-Ives et Darphin, qui avaient tenté une percée, n'ont pas persisté. La Roche-Posay a aussi du mal à imposer Kerium qui le place néanmoins au 4e rang des antipelliculaires. Seule la marque de distributeur Dermactive (Giphar) réalise de belles performances dans ses 1 300 points de vente grâce à des prix d'appel rivalisant avec les GMS.

Côté shampooings, la tendance est aux grands formats. Le 400 ml, lancé par Klorane et Ducray, a fait des émules. La Roche-Posay propose Kerium en 400 ml. Bioderma reconnaît aussi le succès des grands modèles. Un moyen efficace de contrer la concurrence, notamment sur l'usage fréquent.

Les antipelliculaires (20 MEuro(s) de CA) totalisent une vente sur quatre (1,6 million d'unités). Ducray (Kélual DS, Kertyol), avec 25 % de parts de marché, va sans doute consolider sa position avec le lancement en 2007 de Kélual DS mousse (états pelliculaires sévères et démangeaisons). Sans oublier Neutrogena (3,9 MEuro(s)), Bioderma (1,57 MEuro(s)), La Roche-Posay (1,52 MEuro(s)), Stiefel (1,19 MEuro(s))... Ce segment a toutefois connu une légère baisse en 2006 (- 3%), sans doute en raison d'une communication soutenue d'Elsève (L'Oréal).

Les grands formats ont la cote

Deuxième segment en valeur, même s'il devance légèrement les antipelliculaires en unités (1,7 million) : les usages fréquents (16 MEuro(s) de CA). Klorane (4,3 MEuro(s)) devance Ducray (3,2 MEuro(s)), son Extra Doux restant la référence la plus vendue, tous segments confondus. Viennent ensuite Nodé de Bioderma (1 MEuro(s)), Naturia et Initia de Furterer (0,98 MEuro(s)). Un marché stable qui reste très sensible au prix et au volume.

En 2006, grands formats (pour le quotidien) et produits à haute valeur ajoutée (pour le plaisir) ont recueilli les faveurs des Français. Furterer, implanté dans 3 000 officines, tire donc son épingle du jeu en affichant un + 7 % en volume. Belle performance pour une gamme qui fête ses 50 ans et qui a amorcé une croissance continue depuis l'an 2000. En 2006, Furterer a reformulé ses deux gammes majeures : l'antichute et la nutrition des cheveux secs et très secs (gamme Karité). Furterer a également lancé un spray SOS 140 ml pour calmer les démangeaisons des cuirs chevelus sensibles dans la gamme Altera.

Le marché de l'antichute (400 000 unités, 18 MEuro(s)), reste très saisonnier (septembre et octobre). Il est toujours dominé par un trio difficile à départager chaque année : Furterer (100 000 unités), stable en 2006 et qui garde une légère avance, Vichy (en recul de 5 %) et Ducray qui affiche une belle évolution sur Anastim et Chronostim (9 point au-dessus du marché). Une envolée qui s'explique par une communication très soutenue depuis 2005 sur les points de vente. Chronostim reste le seul antichute dermocosmétique présenté en visite médicale et donc prescrit. Ducray annonce des nouveautés en octobre 2007 sur ce marché.

Le soin, un marché à valeur ajoutée

Sur le créneau des cheveux secs (3,1 MEuro(s) pour les shampooings), Furterer et Klorane dominent le marché. Ducray devrait faire une percée en 2007 avec Nutricérat (anciennement gamme Lactocérat) qui intègre son complexe relipidant à toute sa gamme et présentera une nouvelle référence, le Concentré Gainant Ultra-Nutritif.

Troisième et quatrième segments sur le marché du soin capillaire, les après-shampooings (10,5 MEuro(s)) et les produits de coiffage et de coloration (9,9 MEuro(s)). Les marchés du soin des cheveux abîmés (1,8 MEuro(s)) et des cheveux colorés (1,4 MEuro(s)) restent anecdotiques. Quant au segment des cheveux gras (2,8 MEuro(s)), il tend à disparaître au profit de l'usage fréquent.

Le marché du soin constitue donc la véritable valeur ajoutée de la pharmacie et son arme privilégiée dans la lutte qui l'oppose à la GMS.