La formation, cause commune médecin-pharmacien - Le Moniteur des Pharmacies n° 2678 du 19/05/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2678 du 19/05/2007
 

CHÂTILLON-SUR-SEINE

Initiatives

La formation continue a pour but de favoriser la qualité de l'exercice professionnel et assurer aux patients les meilleurs soins. Un objectif qui - c'est une évidence pour Paul Gueneau, pharmacien à Sainte-Colombe-sur-Seine (21) et Claude Plassard, gériatre à Châtillon-sur-Seine - est le même pour les médecins et les pharmaciens. D'où l'idée d'une FMC commune.

Depuis 20 ans et son installation à Sainte-Colombe-sur-Seine (commune de 1 000 habitants de Côte d'Or), Paul Gueneau est l'un des pharmaciens « piliers » de la Formation médicale continue (FMC) commune aux médecins et aux autres professionnels de santé autour de Châtillon-sur-Seine (dans un rayon de 30 km). Formation qui est l'apanage d'une association agréée crée en 1972 par Claude Plassard, alors généraliste et aujourd'hui gériatre au centre hospitalier de Châtillon. Les pharmaciens conviés à la FMC... Une chose plutôt rare dans le milieu de la formation continue. Comme l'explique Claude Plassard, « cette formation commune est la première qui ait été initiée en France. A l'époque, c'était véritablement innovant ».

« Une formation qui nous rapproche des patients »

« Dès mon arrivée dans la région, j'ai intégré sans hésitation l'association de FMC dont Claude Plassard est président, raconte Paul Gueneau. Depuis, je participe activement à toutes les réunions. » Pour lui, l'intérêt de ce type de formation continue est énorme. « On a la vision du médecin, ce qui nous permet de comprendre pourquoi l'ordonnance est rédigée de telle manière et donc de mieux communiquer auprès du patient (explications sur l'utilité du médicament, etc). Cela va dans le sens de l'amélioration du suivi et de l'observance. On voit comment évoluent les pratiques médicales, les dernières recommandations. A la différence de la formation continue exclusivement pharmaceutique qui se situe dans le perfectionnement technique, la FMC nous immerge dans la pratique et nous rapproche du patient. »

Quant au Dr Plassard, pourquoi avoir pris dès le départ l'initiative d'inclure les pharmaciens ? « Le pharmacien est appelé à donner des conseils dans le cadre de la prise en charge des pathologies chroniques notamment, à émettre des avis mais il n'a pas la formation universitaire pour pouvoir répondre avec précision aux diverses questions des patients. Pour moi, il était fondamental qu'il puisse acquérir cette « culture » médicale. Associer les pharmaciens à la formation médicale, c'était en outre les reconnaître comme des acteurs de santé au rôle incontournable, explique-t-il. Et certains se sont fortement impliqués en m'aidant à démarrer le projet et à inciter l'ensemble des pharmaciens à adhérer à l'association. » A l'instar de Paul Gueneau. Quant au montant de la cotisation, il n'a pas été un frein : 65 euros par an aujourd'hui.

Mieux se comprendre entre médecins et pharmaciens

Deux à trois fois par mois et dix mois par an, pharmaciens, médecins généralistes et spécialistes, de ville et hospitaliers, du pays châtillonnais (qui regroupe une vingtaine de médecins et une dizaine de pharmaciens) sont donc conviés à participer aux séances de FMC. Jour et lieu : le jeudi soir, dans une salle de l'hôpital de Châtillon. Chaque séance, de deux heures environ, réunit entre quinze et trente participants. Depuis le début, les pharmaciens sont présents à chacune des séances dans leur grande majorité, « à 90 % », comme le précise Claude Plassard. La FMC est également ouverte aux autres professions de santé comme les kinésithérapeutes, les infirmières, les vétérinaires.

Les thèmes traités sont riches et variés, alternent sujets de médecine générale avec d'autres plus pharmaceutiques. Dernièrement, quatre soirées ont été consacrées à la toxicomanie et ont fait l'objet d'un vif intérêt chez les officinaux. Une soirée dédiée aux génériques est également organisée une fois par an avec le service médical de la CPAM et des représentants de la MSA. Par ailleurs, et sur l'initiative d'un confrère hospitalier, les pharmaciens ont été, cette année, organisateurs d'une soirée de pharmacovigilance avec, comme intervenant, le responsable du centre de pharmacovigilance du CHU de Dijon. « Ces réunions permettent de mieux se comprendre entre médecins et pharmaciens, de redéfinir ce qui est du domaine de l'un et du domaine de l'autre. Au final, mieux on se comprend, plus les rapports sont faciles. Il a ainsi été plus aisé pour nous d'installer les génériques auprès des médecins », commente Paul Gueneau. Pour l'anecdote, l'officine de Paul Gueneau a atteint un taux de médicaments génériques de 85 %. Il s'agit du meilleur chiffre enregistré sur la Bourgogne.

Plus globalement, la FMC commune est un lieu de rencontres, de discussions, d'échanges autour de patients que médecins et pharmaciens ont en commun. « Cet échange est fondamental. Il permet notamment de solutionner les problèmes de confraternité, de voir qu'en définitive, on fait le même métier. La gestion optimale de la santé du patient est en effet l'objectif de nos deux professions », conclut Claude Plassard.

Organisation de séances communes : les bons conseils

Pas de formation commune dans votre région ? Conseil de Claude Plassard : « que les pharmaciens n'hésitent pas à frapper à la porte de l'association de FMC locale pour voir s'il est possible de faire quelque chose en commun. Tant pour les médecins que pour les pharmaciens, il n'y a que des avantages à se retrouver et se former ensemble ».

Invitation aux séances : le mieux est de désigner un médecin et un pharmacien qui soient, chacun de leur côté, chargés de contacter ses confrères et d'obtenir les réponses quant à leur participation. C'est simple et ça marche !

Organisation de la séance : la vidéo, l'informatique, etc., sont des supports qui aident à rendre les séances plus vivantes. La FMC doit en outre faire participer activement tous les professionnels. Particulièrement formateurs : les jeux de rôle mettant en scène pharmaciens et médecins.

Envie d'essayer ?

Les avantages d'une FMC commune

Solutionner les problèmes de confraternité entre médecins et pharmaciens.

Montrer aux médecins la complexité du métier de pharmacien et les difficultés rencontrées au quotidien.

S'informer sur l'évolution des pratiques médicales, les dernières recommandations.

Définir ensemble la meilleure conduite à tenir vis-à-vis du suivi de certains patients.

Rompre l'isolement, notamment dans les zones rurales (on se rencontre régulièrement, on échange, on discute, c'est très convivial).

Les inconvénients et les difficultés

Trouver une salle équipée (vidéo, informatique...) pour accueillir les participants (ne plus compter sur le financement des laboratoires...).

Trouver des animateurs pour les soirées (c'est généralement toujours le même qui intervient !).

Renouveler les adhésions (en zone rurale, le nombre de professionnels de santé ne cesse de diminuer et beaucoup de départs en retraite ne sont pas remplacés).

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


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