Quatre pièges à éviter - Le Moniteur des Pharmacies n° 2677 du 12/05/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2677 du 12/05/2007
 

ACQUISITION

Transactions

Ne pas pouvoir justifier son apport personnel est risqué, tout comme se contenter du bilan pour établir le diagnostic financier ou négliger le contenu du bail.

Michel Watrelos, expert-comptable (Conseils et auditeurs associés), et Alain Fallourd, avocat, pointent quatre pièges dans lesquels il ne faut surtout pas tomber quand on souhaite acquérir un fonds de pharmacie.

Le diagnostic financier

Piège à éviter : se contenter du bilan

Le bilan est une représentation des emplois et des ressources dont dispose une entité comptable. Il permet de décrire le patrimoine de l'entreprise avec ses biens et ses dettes, ses éléments d'actif et de passif. « En pratique, l'acquéreur doit se procurer les bilans des trois derniers exercices. Pour une bonne comparaison, tous doivent porter sur la même durée d'exercice, soit 12 mois. Mais un bilan n'apporte qu'une vision parcellaire. Car il fait apparaître le résultat de l'entreprise sans présenter les opérations qui ont permis de le constituer », met en garde Michel Watrelos. L'acquéreur se doit d'aller plus loin, sous peine de découvrir des anomalies en cours d'exploitation. « L'activité de l'officine est-elle orthodoxe ou présente-t-elle des particularités ? » est une question incontournable. En clair, l'acquéreur doit mener une investigation. Pour cela, il étudiera les soldes intermédiaires de gestion (le compte de résultat), examinera l'ordonnancier, analysera le stock, déterminera les remises, prendra connaissance des contrats de coopération commerciale, etc. « Ce sont autant d'arguments économiques qui permettent à l'acquéreur de forger son consentement », confirme Alain Fallourd, avocat.

Le bail

Piège à éviter : négliger son contenu

Attention également au bail. C'est un élément essentiel de l'exploitation. Il est aussi un indicateur économique car il fixe le loyer, les conditions de sa révision (annuelle ou triennale), les charges du locataire notamment en cas de travaux. « Ravalement de la façade, réparation de la climatisation, réfection de l'installation électrique, etc. Quelles que soient la nature et l'origine des travaux, les situations du locataire et du bailleur peuvent différer du tout au tout selon la rédaction du contrat. Autant dire que les termes du bail doivent être examinés dans le détail », précise Alain Fallourd.

La banque

Piège à éviter : ne pas justifier l'apport

Les banquiers sont des partenaires nécessaires. Mais ils sont devenus frileux et l'octroi de crédits devient beaucoup plus difficile. « Un apport d'environ 18 % du prix de cession est souhaitable (droits d'enregistrement, honoraires d'actes, frais d'acquisition, et paiement d'une partie du stock inclus), mais ce n'est pas un chiffre imposé car tout dépend du prix de cession », avance Michel Watrelos. Et cette mise doit être justifiée ! A charge pour l'acquéreur de prouver la réalité et la provenance de son apport personnel (par exemple, donation, prêts familiaux, etc).

Le plan de financement

Piège à éviter : ne pas s'impliquer dans son élaboration

Etape cruciale, le plan de financement démontre que le prêt demandé engage le pharmacien dans une opération viable. « Le plan de financement doit permettre d'optimiser le projet d'installation du pharmacien et de sécuriser la gestion financière à court et moyen terme. Même si l'expert-comptable est aux commandes, il est indispensable que le pharmacien s'implique car c'est lui qui va devoir défendre le dossier auprès des banquiers », conclut Michel Watrelos.

Les qualités d'un plan de financement

Synthétique : soyez avant tout pertinent, quelques pages et les détails en annexe suffisent.

Clair : privilégiez les tableaux et les graphiques pour une présentation convaincante.

Chiffré : étayez chaque hypothèse avec des arguments chiffrés.

Cohérent : veillez à ce que les données financières soient cohérentes entre elles et avec les données du marché.

Source : Conseils et Auditeurs associés.

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