L'ÉVÉNEMENT
SEL que je préfère
Actualité
L'ordre national des pharmaciens a présenté ses statistiques démographiques au 1er janvier 2007 avec une précision quasi chirurgicale. Deux tendances émergent : les pharmaciens sont surtout des pharmaciennes et les nouveaux titulaires choisissent près de huit fois sur dix l'exercice en société. Petit abécédaire de la pharmacie française.
A comme Adjoint
Les 22 499 pharmaciens d'officine - à peine plus que fin 2005 (+ 0,37 %) - sont pour 47 % des adjoints. Plus précisément, ce sont des adjoints jeunes et féminins. Près de la moitié travaillent à temps partiel, un type d'exercice qui a progressé de 60 % depuis 1998, soit trois fois plus vite que celui des adjoints à temps plein. 2 745 adjoints sont multiemployeurs (+ 5,58 % en un an), pour une moyenne de 1,12 adjoint par officine. Ce ratio est le plus élevé en l'Alsace (1,59 adjoint) et le plus faible en Auvergne (0,91 adjoint). Tous salariés confondus, la section D compte 26 327 inscrits.
B comme Bougies d'anniversaire
Le processus de vieillissement de la profession continue à s'accentuer. L'âge moyen d'un pharmacien était de 41 ans et 8 mois au 1er janvier 1994, il est désormais de 45 ans et 5 mois (42 ans et 2 mois pour les adjoints, 48 ans et 3 mois pour les titulaires). En 1992, les tranches d'âge les plus nombreuses étaient les 31-35 ans et les 36-40 ans. Paradoxalement, si l'âge s'élève, 45 % anticipent leur départ en retraite contre 1 % il y a 20 ans, selon la CAVP.
C comme Changement
Fin 2006, les officines regroupant trois diplômés ou plus (titulaires ou adjoints à temps complet ou partiel) représentent plus de 30 % des officines. En 1998, 33,4 % des officines étaient exploitées par un titulaire exerçant seul.
D comme Densité
La France compte 1 officine pour 2 696 habitants et un titulaire pour 2 157 habitants. La métropole dénombre en moyenne 37 pharmacies et 46,4 pharmaciens pour 100 000 habitants. Le Limousin et l'Auvergne détiennent le record de densité du fait d'une population toujours déclinante, alors que l'Alsace présente la densité la plus faible (quotas spécifiques...). Le clivage Nord-Sud est très net et, selon l'Ordre, « le tropisme sudophile de la pharmacie n'est pas sans rapport avec la structure de la population et le niveau de prescription supérieur de ces régions ». En effet, rapportée à la population des plus de 60 ans, la densité officinale apparaît beaucoup mieux équilibrée sur le territoire.
E comme Etranger
273 titulaires sont européens ou étrangers (contre 266 en janvier 2006). Ils sont 393 à être adjoints (+ 13 par rapport à janvier 2006). Parmi les ressortissants de l'UE, les Belges sont les plus nombreux suivis des Italiens, des Allemands et des Espagnols.
F comme Femme
En 2006, le diplôme a été délivré pour 67,4 % à des femmes. D'ailleurs, leur proportion continue d'augmenter : elles sont 65,52 % contre 65,28 % en 2005. Particulièrement nombreuses parmi les adjoints (81,61%), elles représentent 54,17 % des titulaires.
I comme Inscription
En 2006, le tableau de l'Ordre s'est enrichi de 1 628 femmes et de 789 hommes dont 1 643 en section D et 85 en section A. Ces derniers comptent pour 7 % dans les 1 224 nouveaux titulaires enregistrés en 2006 dont la plupart viennent de la section D (10 % des inscrits de l'année étaient diplômés depuis plus de cinq ans).
M comme Mutualiste et minière
68 pharmacies mutualistes, 68 de secours minières, 141 pharmaciens gérants assistés par 323 adjoints. L'évolution est modeste (+ 1,44 %) mais leur taille reste supérieure à celle des autres officines.
N comme Numerus clausus
L'arrêté du 19.4.06 a porté le numerus clausus à 2 990. Il fournira dans le meilleur des cas 15 050 diplômes en 5 ans à partir de 2012 et ne permettra pas de renouveler la tranche d'âge 46-50 ans. Il faudrait qu'il soit à 4 000 pour combler les départs à venir.
O comme Outre-mer
La section E croît de 58, 62 % en 10 ans (642 pharmaciens et 811 pharmaciennes) !
R comme Ralentissement
Les inscriptions à l'Ordre se caractérisent par un ralentissement très net. Seulement 0,77 % l'an dernier contre 2,2 % par an pour les dix dernières années.
S comme Sociétés
46 % des officines sont gérées en société ou en copropriété. Les SEL croissent de 8 %, soit 2 839 en tout contre 2 057 un an plus tôt, à l'inverse des SNC (- 3,5 %). Ces SEL sont réparties en 2 222 SELARL, 153 SELAS, 457 SELARL-EURL, 6 SELCA et seulement 1 SELAFA. 88 ont des participations dans d'autres SEL dont 14 dans 2 SEL. En 2006, 1 971 mutations (cessions de fonds et parts sociales) ont été enregistrées soit 285 de plus qu'en 2005 (8,7 % des officines). Ces mutations ont impliqué 2 684 pharmaciens (+ 15 %) dont 1 460 étaient déjà inscrits en section A.
T comme Titulaires
On compte en France 28 194 titulaires. L'Ile-de-France, qui regroupe 4 771 pharmaciens (19 de moins en un an), rassemble 17 % de l'effectif. C'est le Limousin qui ferme la marche avec 429 titulaires (1,5 % de l'effectif total).
Chiffres clés
Chiffres clésl 72 322 pharmaciens (51 120 en officine)
47 384 femmes (65,52 %) et 24 938 hommes (34,48 %).
Age moyen : 45 ans et 5 mois.
Premières inscriptions : 2 417.
Sorties : 1 842.
22 561 officines en métropole (- 0,22 %) : 13 créations et 75 fermetures en 2006.
Europe : comparer ce qui est comparable !
Agacé par les comparaisons croissante des réseaux pharmaceutiques européens, l'Ordre s'est livré à sa propre comparaison d'aménagement du territoire : 344 hab./km2 en Belgique, 247 en Grande-Bretagne pour 98 en France ! L'urbanisation est de 89 % en Belgique, 97 % outre-Manche et 76 % dans l'Hexagone : rien à voir, note Jean-Luc Audhoui. Exemples de disparités : 38 officines pour 100 000 habitants en France, 85 en Grèce, 51 en Belgique, 48 en Espagne, 29 en Italie, 26 en Allemagne... F.S.
Des parts en industrie fantômes
L'Ordre s'était ému il y a quelque temps de la création de « réseaux » de SEL de LABM. Phénomène de bien moindre ampleur en officine pour l'instant, quoique dans certaines régions... Toujours est-il que Jean Parrot, président du Conseil national, accuse les pouvoirs publics de jouer l'autruche en ne publiant pas les divs modifiant la loi Dutreil qui les réguleraient. Reste que « les SEL ne sont pas un système grandiose pour faire des chaînes », rassure Jean-Luc Audhoui, évoquant les réseaux qui se créent ça et là. Leur finalité étant plutôt fiscale. Et le but initial d'intégrer des jeunes grâce aux « parts en industrie », permettant de les faire passer en 5 ans de 5 % à 40 % du capital ? Cette utilisation en est inexistante ou presque. « Cela ne marche pas, concède Jean Parrot, car nous avions oublié un critère : ça n'intéresse pas les vendeurs, l'intermédiaire, dans ce schéma, ne récupérant pas ses 5-6 % de commission. Mais ça va finir par arriver. D'autres intermédiaires, en l'occurrence les groupements, sont en train d'y penser mais ne savent pas trop comment s'y prendre, craignant que l'Ordre ne leur mette des bâtons dans les roues. Il est vrai que j'hésite un peu car cela nous donnera des chaînes. » Ni plus ni moins.
F.S
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