Non coté mais actif - Le Moniteur des Pharmacies n° 2671 du 31/03/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2671 du 31/03/2007
 

NORD-PAS-DE-CALAIS

Actualité

Enquête

Il en est ainsi depuis plus de 20 ans : le prix moyen des officines du Nord-Pas-de-Calais se situe toujours au bas de l'échelle. « Ce phénomène existe depuis toujours, affirme Yves Denis, de Garinot Conseil. La différence moyenne est de dix points. » Ce qui, paradoxalement, n'empêche pas la bonne tenue de ce marché : « Le taux de renouvellement est tout à fait convenable, ajoute-t-il, de l'ordre de 7 à 8 %. » Même si Etienne Fontaine, de Pharmétudes, tablait sur un marché plus dynamique en 2006 avec la perspective de départs importants en retraite. « Ces taux sont peut-être le reflet d'un état d'esprit, indique Guillaume Monpoël, de Channels. Les gens du Nord n'ont généralement pas l'habitude de surévaluer le prix de leur fonds. Le chiffre d'affaires étant composé majoritairement et historiquement par des actes de tiers payant, cela ne laisse, sauf exception, entrevoir aucun miracle... »

Jean-Jacques Plunian, chez Pharmassistance depuis quinze ans, estime que la valeur du taux moyen constaté dans la région est de plus en plus à relativiser : « Les disparités sont de plus en plus importantes, de 50 à 110 %. Et cela ne va qu'en s'accentuant. Les officines sont prises en compte au cas par cas, en fonction de leur situation, de leur environnement, de la personnalité de l'acheteur et de son projet commercial. » « Certains sont donc prêts à faire monter les prix, constate un autre spécialiste, qui décompose le marché en trois grands secteurs : les centres commerciaux, les officines de 1,2 à 2 MÛ et celles qui ne se vendent plus !

A part la métropole lilloise, la plus convoitée, sont aussi recherchées les officines de Flandre, du littoral, les villes qui font preuve d'un dynamisme retrouvé comme Valenciennes, Cambrai ou encore Arras. A l'opposé, le bassin minier, l'Avesnois, l'est du Hainaut ou l'Artois sont bien moins courus. La faute peut-être aussi aux difficultés d'y recruter assistants et remplaçants.

A ce critère géographique discriminant il faut ajouter le déséquilibre entre l'offre et la demande. Les pharmacies supérieures à 1,2 ou 1,5 MÛ de chiffre d'affaires sont particulièrement recherchées : pour une vente, il y a cinq acheteurs. A l'inverse, les chiffres d'affaires plus faibles dans un environnement peu flatteur peinent à trouver amateur. Ceci influe sur la tenue du marché avec des « taux jamais connus auparavant », constate Etienne Fontaine : du 103 % à Lille centre ou 106 % dans sa banlieue, le plus souvent pour des installations de jeunes arrivants en SEL ou pour des deuxièmes ou troisièmes installations. Et Michel Wattrelos d'y ajouter deux autres raisons, le déphasage des bilans et l'arrivée des discounters.

Des officines en grande difficulté

Mais, constat unanime, les pharmaciens se montrent de plus en plus vigilants à l'analyse économique. Si longtemps la recherche d'une officine a pu s'analyser comme une finalité, aujourd'hui les jeunes acheteurs ont tous un projet commercial. « C'est le meilleur moyen de se préserver d'aléas économiques », se félicite Jean-Jacques Plunian.

Comme l'explique Olivier Desplats, expert-comptable du cabinet Flandre Comptabilité Conseil, « c'est le marché qui fait le prix ». Pour lui, « le prix de cession n'est pas en adéquation avec l'économie ». Déjà, Alain Gaudefroy, ancien président du syndicat des pharmaciens du Nord, recense « des officines en grande difficulté, en particulier celles de la zone minière et celles, petites, de centre-ville », conséquence « d'une économie officinale dont tous les voyants sont passés au rouge ».

Entre les plans de financement difficiles, un chiffre d'affaires 2006 au mieux en stagnation malgré la sortie hospitalière, la frilosité des milieux bancaires hors apport personnel conséquent et des répartiteurs de plus en plus sollicités, « la cherté actuelle des officines risque d'être déraisonnable », avance Michel Watrelos. Plus précis, un observateur pronostique « un attentisme sur le premier semestre avec un regain de transactions au retour des vacances ». Hors cas particulier, nul ne s'attend à une nouvelle hausse en France, et encore moins dans le Nord-Pas-de-Calais qui devrait donc conserver son classement...

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