Menaces sur le réseau officinal - Le Moniteur des Pharmacies n° 2657 du 06/01/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2657 du 06/01/2007
 

Actualité

Enquête

La désertification médicale est une réalité. Elle touche déjà certains cantons ruraux de Charente. La question n'est plus "quel médecin choisir ?" mais "quel patient aura la chance d'avoir un médecin ?". A qui le tour : infirmière, dentiste, kinésithérapeute et bientôt pharmacien ? L'Etat favorise l'implantation de ces nouveaux "centres de vie" que sont les centres commerciaux et oublie le monde rural. A croire que les Français ne sont plus que des consommateurs et des payeurs ! »

André Lassime, Saint-Amand-de-Boixe (16)

'' On assiste depuis 1989 à une entreprise de démolition de la pharmacie libérale en France, organisée par les pouvoirs publics et certaines entités économiques, et cela par des mesures coercitives que l'on nous impose au fil du temps, tout en nous caressant le ventre en nous disant "Mes chers amis". Le pharmacien libéral du XXe siècle, notable du coin entre le notaire, le médecin, le curé et l'instituteur, a vécu et les instances de santé préfèrent passer pour leurs campagnes par les buralistes plutôt que par lui : c'est dire la considération qu'elles ont pour nous. La pharmacie libérale dérange ces mêmes autorités qui concoctent leurs décisions dans notre dos, et 24 % de marge c'est encore trop. L'idéal étant 0 % ! »

Alain Robert, Aulnay-sous-Bois (93)

'' L'ouverture du capital à des non-pharmaciens est la principale menace. Elle pourrait permettre aux grandes et moyennes surfaces d'entrer dans le monopole pharmaceutique. »

Patrick Jouniaux, Grigny (91)

'' La démotivation des pharmaciens et le désintérêt des étudiants sont les principales menaces pour notre profession. »

Jacques Frimon, Saulx-les-Chartreux (91)

'' L'ouverture du capital à des non-pharmaciens est ce qu'il y a de plus menaçant, mais il va falloir surveiller l'avenir car si l'Europe décidait de la fin du monopole, que resterait-il du réseau officinal ? Seuls les emplacements rentables subsisteront et ce sera la guerre ! »

Didier Ulrich, Saint-Priest (69)

'' La fin du monopole est forcement la fin de l'officine. Il faut faire un choix politique : ou on maintient le réseau tel qu'il est avec ce qu'il apporte de services (conseils, paperasses, livraisons, tissu social, emplois induits...), et on en accepte le coût, ou on ne regarde que les prix et on distribue au moindre coût (chaînes, Internet, réseaux étrangers). Le choix de la qualité de vie ou de l'argent à tout prix ! »

Pharmacie de Rivehaute (64)

'' Personne ne défend nos intérêts. Tout est accepté, signé sans négociation, sans contrepartie et sans consultation. Regardez du côté des médecins et vous verrez ce qu'est un syndicat ! »

Pharmacie de Rivehaute (64)

'' Notre profession est trop individualiste et trop divisée, avec en plus une très mauvaise représentativité à l'Assemblée nationale et au Sénat. »

Patrick Jouniaux, Grigny (91)

'' Les pharmaciens sont certainement trop individualistes et honteux d'être des commerçants. Il serait intéressant de savoir comment ils considèrent leur boulanger ou un autre commerçant de proximité. »

Didier Ulrich, Saint-Priest (69)

'' Nous sommes mal défendus par les syndicats. Nous sommes pourtant la profession la plus syndiquée de France (plus de 50 % contre moins de 20 % pour les médecins) et la moins écoutée... Il est vrai que "nos" syndicats n'ont rien à dire si ce n'est les éternels "ça aurait pu être pire" et "Dorénavant, nous n'accepterons rien sans contrepartie". »

Pascal Rey, Saint-Vincent-de-Tyrosse (40)

« Vous ne vous remuez pas assez le popotin ! »

'' Je compte d'abord sur moi, puis j'aide les autres structures à me défendre en m'engageant à leurs côtés. Ne rien déléguer dans le domaine. Surtout pas ! L'Ordre, les syndicats et les groupements aident sur des terrains différents, mais complémentaires. Aucun n'est à négliger. Les pharmaciens ne se remuent pas assez le popotin. Trop pépères dans leurs gros 4 x 4. C'est pas la faute des autres, c'est la leur. »

Sophie Pommier, Moulins-Engilbert (58)

Confiants en l'avenir envers et contre tout !

Il ne sert à rien de se plaindre. Il me semble préférable de bouger de l'intérieur, même au risque de faire des erreurs. Il n'y a rien de pire que l'immobilisme, à moins de regretter les temps heureux où nos prédécesseurs passaient le soir pour ramasser la recette. »

Didier Ulrich, Saint-Priest (69)

'' Oui, j'ai toujours confiance. Sinon, fournissez-moi un Beretta 9 mm ! »

Sophie Pommier, Moulins-Engilbert (58)

'' Il est temps que les pharmaciens français, à moins de disparaître dans des chaînes de distribution, répliquent en créant une puissance économique unique sous forme de GIE, ou autre entité financière, pouvant drainer des apports extérieurs de façon à peser devant les décisionnaires de la santé, avec un noyau dur de capitaux de pharmaciens. Les autres partenaires (grossistes, fonds de pension (pourquoi pas la CAVP ?), l'épargne salariale et privée - et pourquoi pas Leclerc ou des groupes d'assurances ? - seront les bienvenus mais à nos conditions. Mais pour cela il faut aussi que le pharmacien accepte de ne plus être payé principalement par son bénéfice, mais comme un directeur général d'entreprise, par un salaire (certes en conséquence du chiffre, histoire d'entretenir la motivation). Et là, j'entends les hurlements de beaucoup d'entre nous, mais aussi l'intérêt de beaucoup d'autres qui auront compris que dissocier la partie commerçante de notre statut tout en ayant la capacité financière de groupe est la clé pour s'investir sereinement dans notre métier sur toutes les nouvelles missions, pour intéresser les jeunes à notre profession. Et pour renouveler le cheptel qui en a bien besoin, non ? »

Alain Robert, pharmacien à Aulnay-sous-Bois (93)

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