Tératogénicité : Les pharmaciens doivent soigner leur image - Le Moniteur des Pharmacies n° 2650 du 11/11/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2650 du 11/11/2006
 

SANTÉ PUBLIQUE

Actualité

Les pharmaciens et les médecins évaluent mal le risque tératogène des médicaments. C'est dit - et prouvé - dans la revue Prescrire (octobre 2006) qui s'appuie sur une étude menée par le centre régional de pharmacovigilance de Toulouse.

104 pharmaciens et 103 généralistes ont été interrogés sur les effets tératogènes ou foetotoxiques de 30 principes actifs administrés pendant la grossesse. D'après les résultats, 9 % des officinaux n'ont pas accusé l'isotrétinoïne et le thalidomide d'entraîner des malformations graves chez le foetus. Et 33 % (19 % des généralistes) ont disculpé l'acide valproïque de tout effet tératogène, alors que le médicament expose notamment à des anomalies de fermeture du tube neural.

Plus inquiétant, près d'un quart des professionnels de santé interrogés pensent que l'ibuprofène peut être donné sans risques aux femmes enceintes. Rappelons qu'au troisième trimestre de la grossesse les AINS exposent le nouveau-né à une hypertension artérielle pulmonaire avec fermeture prématurée du canal artériel, ainsi qu'à une insuffisance rénale.

Ne pas hésiter à appeler le centre IMAGE. Est-ce parce qu'ils sont fréquemment prescrits que l'acide valproïque et l'ibuprofène sont banalisés ? La méconnaissance de leurs effets indésirables proviendrait-elle d'une déficience dans la formation pharmaceutique ? Une chose est sûre, les officinaux n'ont pas l'habitude d'appeler le 01 40 03 21 49 du centre IMAGE (Information sur les médicaments administrés pendant la grossesse et chez l'enfant) lorsqu'ils ont un doute sur la prise d'une spécialité durant la gestation. « Nos demandes proviennent le plus souvent des gynécologues ou autres spécialistes, de généralistes, ou bien encore des sages-femmes et des conseillères en allaitement. Seules quelques pharmacies sur toute la France nous appellent régulièrement, le plus souvent à l'initiative des adjoints », constate Josiane Bassehila, pharmacienne responsable de cette structure unique en France, dépendant du service de pharmacologie pédiatrique de l'hôpital Robert-Debré (Paris).

IMAGE est à la disposition des pharmaciens pour répondre aux questions sur le risque tératogène ou encore sur le retentissement foetal à long terme. Les centres de pharmacovigilance peuvent aussi renseigner sur ces risques, comme l'unité « Médicaments, grossesse et allaitement » de Toulouse (05 61 25 51 12). Sans oublier le bon vieux Vidal pour tout savoir sur les contre-indications...

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