De la grippe à la veille scientifique - Le Moniteur des Pharmacies n° 2646 du 14/10/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2646 du 14/10/2006
 

Actualité

Enquête

Les GROG ne sont que la partie émergée des projets pilotés par la société Open ROME (réseaux d'observation des maladies et des épidémies). Pharmacovigilance et médicaments en voie de développement intéressent également le Dr Jean-Marie Cohen, gérant d'Open Rome. Interview.

« Le Moniteur » : Comparés aux médecins, les pharmaciens semblent avoir une place mineure dans un réseau tel que le GROG. Pourquoi vouloir en recruter davantage ?

Jean-Marie Cohen : Parce que j'estime qu'au contraire ils jouent un rôle majeur au profit de la santé publique. A l'heure des déremboursements et de la réduction des arrêts de travail, ce rôle est voué à prendre de l'ampleur dans la mesure où les malades ne passeront plus obligatoirement par la case médecin. En ce qui concerne la grippe, on sait déjà que 10 à 20 % des patients ne s'adressent qu'aux pharmaciens. Les derniers sont sous-employés dans les systèmes d'alerte ! Ce sont également d'excellents baromètres sur la circulation des rumeurs. Et, en termes de pédagogie, je suis persuadé qu'un message divulgué dans toutes les pharmacies a plus d'impact qu'une information relayée par les médias nationaux.

Votre analyse est séduisante en théorie, mais permet-elle d'aboutir à des applications concrètes ?

Une des retombées des relations entre GROG et pharmacies n'est autre que la collaboration du GROG avec les UTIP. Ce n'est certainement pas un hasard si le ministère de la Santé a choisi les UTIP pour intervenir dans le plan de formation sur la grippe aviaire. En d'autres termes, la formation des médecins généralistes est considérée plus efficace lorsqu'elle est associée à celle des pharmaciens. A Open ROME, nous prônons l'intérêt des groupes de recherche et de formation mixtes. Le GROG n'est que le fer de lance de cette coopération.

Comment faire évoluer les officinaux au sein des GROG ?

La collaboration des pharmaciens n'a de toute façon jamais été figée. Ils doivent se considérer comme chercheurs associés et non comme prestataires de tel ou tel service en particulier. Pourquoi ne pas s'intéresser au suivi des ventes de médicaments tels les antibiotiques ? Pourquoi ne pas nous signaler tout problème d'approvisionnement ? Cela peut être un excellent indicateur de mauvais usage des spécialités ! Une rupture de stock d'antiviraux hors épidémie est un signe de mauvaise utilisation du médicament ou de création de stocks personnels inutiles.

Avez-vous mis en place d'autres réseaux du même type que les GROG ?

Je vous citerai l'expérience « Dites 33 » qu'Open ROME a mené en Gironde sur trois ans (de 2003 à 2005). Mais il ne s'agit pas du même modèle que les GROG. Suite à la demande de quatre mutuelles de la fonction publique qui désiraient s'associer pour proposer une nouvelle offre à leurs adhérents, nous avons mis en place un groupe de travail réunissant médecins, pharmaciens et patients. Ensemble, ils ont dû décrire les améliorations à apporter aux systèmes de soins. Leurs conclusions ont abouti à la création de Vitasanté, c'est-à-dire à un changement statutaire des mutuelles et à la modification des prestations proposées.

A l'avenir, quels sont les projets qui pourraient inclure les pharmaciens ?

Nous pouvons à tout moment utiliser le réseau des pharmaciens vigies des GROG, chaque fois que les centres de pharmacovigilance le souhaitent. Open ROME a également créé, avec le soutien de quelques mutuelles, une cellule de veille scientifique sur les médicaments, notamment ceux en cours de développement. Le but étant de rédiger des notes de synthèse d'après les informations - parfois décapantes - issues des essais cliniques. En se demandant « Et si officiellement on ne nous avait pas tout dit ? », les pharmaciens pourraient améliorer leurs connaissances.

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