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Actualité
Mardi dernier, un colloque organisé par l'Union des fabricants, le laboratoire MSD et l'INSERM a permis de faire un état des lieux de la contrefaçon en France.
Selon l'OMS 10 % des médicaments vendus dans le monde sont contrefaits, générant, en 2005, 32 milliards d'euros. Si la France n'est pas directement concernée, puisque jusqu'ici aucune contrefaçon n'a été retrouvée dans le circuit pharmaceutique, elle est en revanche un pays de transit. Tout type de produits confondus, « de plus en plus de copies sont destinées à notre pays, constate Philippe Kearney, de la Direction générale des douanes et droits indirects. Environ 5 % des saisies en 2000 étaient destinées à rester en France, c'est 50 % aujourd'hui. »
Et il n'y a pas de raison que ces statistiques ne s'appliquent pas au médicament. 360 000 comprimés de Viagra ont encore été saisis au début de cette année à l'aéroport de Roissy. Pire, trois barils contenant de la poudre en vrac, du sildénafil, ont été également trouvés. « Les emballages et les blisters sont sans doute arrivés par un autre canal. On fabrique des faux médicaments sur notre territoire, on ne les a pas encore trouvés », s'inquiète Christophe Zimmermann, de l'Organisation mondiale des douanes.
Que faire aujourd'hui contre ce fléau ? « Authentification, traçabilité, contrôle », répond Pierre Delval du ministère de l'Industrie, qui n'accorde pas de crédit aux systèmes de sécurité existants. L'identification par radiofréquence (RFID), choisie par Pfizer pour tracer ses boîtes de Viagra, ou encore le « super code-barre » Datamatrix n'ont pas l'aval des autorités françaises et européennes. Trop coûteux (8 % du prix de chaque pilule de Viagra pour le RFID), pas fiables, incompatibles d'un pays à l'autre... Une norme européenne de lutte contre la contrefaçon et un système unique de protection sont en cours de préparation en collaboration avec un groupement d'intérêt économique réunissant les industriels. Sortie prévue en 2009.
En attendant, le travail des douaniers reste essentiel. Problème : le manque de coopération des labos. En 2005, seuls cinq ont déposé auprès des douanes une demande d'intervention, formulaire où figurent les caractéristiques de leurs produits permettant de repérer la copie. « Donnez-nous les moyens de faire notre travail », demande Christophe Zimmermann aux industriels.
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- « Le pharmacien qui commande des génériques avant la tombée effective du brevet est un receleur de contrefaçons, passible de sanctions pénales », estime Christophe Hénin, avocat. Il demande que des contrôles plus poussés soient effectués dans les nouveaux pays de production des génériques comme l'Inde ou la Chine. « On sait que dans une même usine, une chaîne de production est avalisée par la FDA ou l'Afssaps, mais pas celle d'à côté... »
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