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Actualité
Hervé Brailly est le président du directoire d'Innate Pharma, première société au niveau mondial à cibler l'immunité innée. Créée en 1999 à Marseille, la biotech possède un produit en phase II dans le traitement du cancer du rein métastatique.
- Novo Nordisk a investi plus de 25 millions d'euros dans Innate Pharma, société française spécialisée dans l'immunothérapie des cancers. Objectif du partenariat : développer des molécules contrôlant les lymphocytes « natural killers » (NK).
Pourquoi cibler les « natural killers » ?
Pendant longtemps, les recherches ont surtout porté sur l'immunité adaptative qui est la base de la mémoire immunologique et donc de la vaccination. Nous avons fait le choix de nous intéresser à la première ligne de défense de l'organisme, le système immunitaire inné, dont les NK font partie. Les récepteurs de l'immunité innée ne diffèrent pas d'un individu à l'autre. Ces cellules NK ont des effets à deux niveaux. Elles ont à la fois une capacité effectrice directe mais elles permettent aussi le déclenchement d'une réponse de plus longue durée. Dans un condiv de cancérologie, la modulation des NK devient stratégique pour casser la tolérance immune de l'hôte à sa tumeur. Nous avons par ailleurs choisi de développer des médicaments injectables plutôt que des thérapies cellulaires, plus complexes à mettre en oeuvre.
Quelles sont les premières preuves de ce concept ?
Nous disposons de données précliniques et d'éléments de validation indirects issus d'essais chez l'homme. L'immunité innée est très variable d'une espèce à l'autre, ce qui pose un problème critique quant à la pertinence des modèles précliniques. Les données cliniques même indirectes sont beaucoup plus importantes. Le statut immunologique des NK administrés à des patients atteints de leucémie myéloïde chronique a été étudié. Ces patients ont subi une allogreffe de moelle osseuse avec incompatibilité HLA donneur/receveur. Dans cette situation, la moitié des patients a reçu une population de cellules NK du donneur réactives vis-à-vis de la tumeur du receveur. Un bénéfice thérapeutique très spectaculaire a été observé chez ces patients puisqu'aucune récidive n'a été observée à 5 ans pour le groupe ayant reçu des cellules NK réactives, alors que pour le groupe ayant reçu des NK non réactives on a observé 75 % de récidives. Nous en avons déduit que si nous parvenions à activer les cellules NK, nous bénéficierions de cet effet curatif sur la tumeur.
Pour en savoir plus : http://www.innate-pharma.com/innate.php.
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