Un bon départ - Le Moniteur des Pharmacies n° 2625 du 22/04/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2625 du 22/04/2006
 

OBJECTIF 70 % DE GÉNÉRIQUES

Actualité

L'événement

A fin mars, le taux de pénétration moyen du générique au sein du Répertoire s'est hissé à 66,2 %, dépassant ainsi l'objectif national de 66 % à atteindre fin juin, d'après l'accord passé en janvier dernier entre l'UNCAM et les syndicats. Attention, toutefois, à ne pas se relâcher car la partie n'est pas encore gagnée !

Vous avez donc trois mois d'avance sur le plan de marche et ce bon résultat a été acté lors d'une réunion, début avril, de la commission nationale de suivi des génériques. « L'objectif de 70 % à la fin de l'année est ambitieux mais le médicament générique n'a jamais aussi bien marché que depuis trois mois », constate avec le sourire Gilles Bonnefond, secrétaire général de l'USPO. « La dynamique sur le premier trimestre 2006 est plus forte qu'en 2005 à la même période », souligne-t-il.

Avec la progression d'un nouveau point de la substitution en mars, Jean-Pierre Lamothe, vice-président de la FSPF, considère que « les pharmaciens sont dans le tempo et que les clignotants sont au vert ». En effet, non seulement les pharmaciens, responsabilisés par la mise en place d'objectifs individuels, accentuent leurs efforts de substitution, mais, de plus, ils peuvent compter sur l'appui de nouveaux alliés, les médecins, depuis la signature, fin mars, de l'accord tripartite entre la Sécurité sociale et les syndicats pharmaceutiques et médicaux. Par ailleurs, les génériques n'ont jamais eu autant la cote auprès des Français qu'aujourd'hui (lire l'encadré). Toutes les conditions sont a priori réunies pour surfer sur la vague des génériques.

Ne pas se réjouir trop vite...

Dans les départements, les évolutions sont néanmoins contrastées. La commission relève que certains d'entre eux qui étaient en retrait sur la substitution (taux inférieur à la moyenne nationale) ont progressé de manière importante à fin mars. A l'image des Alpes-Maritimes qui ont gagné 8 points en un mois pour se situer aujourd'hui autour d'un taux de pénétration des génériques de 64 %. D'autres départements, comme Paris, comblent péniblement leur retard. La capitale n'enregistre qu'une progression de 0,8 point avec un taux de substitution pointant seulement à 51,3 %. « L'accord tripartite est une machine à gagner conçue pour venir en aide aux pharmaciens qui peuvent être encore en difficulté sur le développement des génériques », explique Gilles Bonnefond. Les départements retardataires vont devoir, sur les huit mois qui restent, mettre les bouchées doubles. Quant aux autres, pas question de s'endormir sur leurs lauriers ! En effet, à compter de cet été, l'objectif de 70 % sera calculé à partir d'un périmètre élargi du Répertoire qui tient compte des nouveaux entrants sur le premier semestre 2006 (Triatec, Xatral, Amarel...), et ensuite de plusieurs molécules importantes qui vont perdre leur brevet au cours du second semestre dont l'anticholestérol Elisor/Vasten (le 10 août prochain).

Comme toujours, l'inscription de nouveaux groupes génériques dans le Répertoire a pour effet, dans un premier temps, de diluer la part de marché des génériques et donc de provoquer une cassure au niveau de la courbe de croissance du taux de substitution. « Ces modifications au Répertoire sont prévues et prises en compte dans l'objectif des 70 % dès lors que des génériques de ces nouvelles molécules sont commercialisés, d'où la nécessité de les référencer très rapidement », précise le secrétaire général de l'USPO. L'objectif passé avec le Comité économique des produits de santé demeure inchangé sur les nouvelles molécules - un taux de substitution de 50 % ou 60 % dès la première année - mais, selon lui, il ne devrait pas compromette les chances d'atteindre l'objectif de 70 %. « La dynamique est excellente sur les nouveaux produits génériques, le ramipril, généricable depuis le début de l'année, est déjà à un taux de substitution de plus de 40 %. »

Une année 2006 étale sur les marges arrière ?

En accentuant leurs efforts de substitution et en profitant pleinement des nouvelles capacités de développement du marché, les pharmaciens se donnent ainsi toutes les chances de compenser les pertes engendrées par l'encadrement des prestations de services. Si ces deux conditions sont remplies, « 2006 sera une année de transition et les marges arrière dégagées devraient rester stables en valeur absolue », affirme Jean-Pierre Lamothe. Une prévision partagée par Gilles Bonnefond : « Il ne faut pas se voiler la face, 2006 sera une année difficile et c'est pourquoi les pharmaciens doivent aller récupérer de l'économie le plus vite possible avec le générique. » Hubert Olivier, vice-président du GEMME, abonde dans le même sens : « L'impact économique de l'accroissement du Répertoire et l'augmentation du taux de substitution vont apporter en valeur absolue l'équivalent de ce qui a été perdu avec le plafonnement des remises arrière. » Claude Japhet, président de l'UNPF, pense que l'année sera légèrement négative pour les forts substitueurs, qui se situent au-delà de 70 %, neutre pour les substitueurs à 60% et positive pour ceux au-dessous de la moyenne nationale. « Mais il ne faut pas perdre de vue que de 2000 à 2005, les forts substitueurs ont dégagé des résultats très intéressants et que l'attractivité du marché des génériques reste très supérieure au marché des princeps. »

En 2006 et 2007, le développement du marché va continuer à s'appuyer sur l'impact des nouveaux produits « blockbusters ». « Ce n'est donc pas maintenant qu'il faut baisser les bras ! », exhorte Jean-Pierre Lamothe, bien décidé à réussir l'objectif de 70 %.

« Passer d'un stade d'acceptation passive à une attitude proactive »

- 87% des Français font confiance aux génériques mais 73 % avouent être rarement demandeurs de ces médicaments. C'est ce que révèle la première étude exclusive de l'IFOP (mars 2006) réalisée pour le compte de l'Institut du générique, nouvellement créé par Sandoz dans le but d'analyser l'évolution de l'opinion et des comportements des Français face aux génériques. Cette confiance sans équivoque va de pair avec un fort niveau d'acceptation, lorsque les génériques sont prescrits par le médecin (82 %) ou substitués par le pharmacien (75 %). Pour réaliser des économies en matière de santé, 86 % des personnes interrogées sont prêtes à recourir de façon systématique à des génériques à chaque fois que cela sera possible.

Mais, comme le fait remarquer Claude Le Pen, économiste de la santé, le plus difficile sera de les faire passer d'un stade « d'acceptation passive à une attitude proactive », consistant à être initiateur de la décision. « L'intéressement financier du consommateur peut y contribuer, mais cet axe reste compliqué à mettre en oeuvre », explique-t-il. L'implication personnelle ne s'obtiendra pas non plus sans la levée d'un certain nombre d'interrogations toujours présentes dans l'opinion publique sur la mise sur marché des génériques, leur fabrication, leur efficacité et leur prix.

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