Les référentiels métier en chantier - Le Moniteur des Pharmacies n° 2623 du 08/04/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2623 du 08/04/2006
 

LICENCE-MASTÈRE-DOCTORAT

Carrières

La majorité des facultés a mis en place des mastères en lieu et place des formations complémentaires, ex-DESS et DEA. Le cursus de six ans, toujours d'actualité, attendra. Un travail qui implique une réflexion sur le métier de pharmacien.

Nous souhaitons que le système licence-mastère-doctorat s'organise, dans le cadre des formations de santé, avec les facultés de médecine et d'odontologie en particulier, explique Michel Brazier, président de la Conférence des doyens et doyen de la faculté de pharmacie d'Amiens. Mais les facultés de médecine sont actuellement réservées sur le système. Leur priorité concerne la formation des étudiants en première année, notamment le taux d'échec au concours qui est important. » Doyens comme étudiants espèrent cependant présenter leurs conclusions aux ministères de l'Education nationale et de la Santé d'ici la rentrée.

Créer un niveau licence et mastère.

Comme le prévoit le système licence-mastère-doctorat (LMD), mis en oeuvre par l'ensemble des universités (hors santé) depuis octobre 2004, les études de pharmacie comprendraient un niveau licence et un niveau mastère. « Il faudra préciser que ce niveau bac + 3 n'est pas professionnalisant mais vise à se réorienter et à se spécialiser. Il n'est pas question de créer de formations de "sous-niveau" », souligne Nathalie Arnoux, vice-présidente de la section Education et réformes de l'ANEPF (Association nationale des étudiants en pharmacie française).

Cette adaptation des 3e et 4e premières années au système universitaire commun permettra surtout aux étudiants en pharmacie de choisir plus facilement des UE (unités d'enseignement) dans d'autres facultés ou, à l'inverse, à des étudiants en biologie de choisir des UE de la licence pharmacie pour nourrir leur formation. « Nous voulons faciliter les passerelles entre les formations de santé, souligne Nathalie Arnoux. Nous avons des passerelles sortantes avec les mastères de commerce - ceux qui se dirigent vers le marketing font souvent une école de commerce -, mais pas entrantes. Ainsi, une 2e année biologie ou un 2e cycle médecine ne peut pas aujourd'hui venir en faculté de pharmacie au niveau mastère. » Autre intérêt de cette intégration de la pharmacie : la possibilité de passer une partie de son cursus dans une autre faculté européenne et d'obtenir une équivalence pour les UE suivies.

« La réforme est d'autant plus ample que le ministère de la Santé a demandé de travailler sur les référentiels métier, sur les compétences précises que devra posséder chaque professionnel de santé dans le but de garantir la professionnalisation des diplômes que nous allons attribuer, ajoute Michel Brazier. Nous partons des métiers pour remonter à la formation proposée à chaque étudiant. Exemple : le pharmacien d'officine doit intégrer de plus en plus dans son exercice officinal le conseil et le suivi du patient. Il faut donc s'assurer que sa formation intègre ces aspects de manière formelle. » Les connaissances en gestion devront aussi être renforcées car, « en tant que titulaire, il gère une véritable entreprise de dimension variable ».

Les nouveaux mastères arrivent.

Depuis la rentrée 2004, les 24 facultés de pharmacie ont cependant entrepris d'adapter leurs formations complémentaires au nouveau système : les anciens DEA et DESS, qui correspondent à un 3e cycle, sont devenus des mastères. A Amiens par exemple, le mastère environnement est organisé avec la faculté de sciences, sous la responsabilité de celle-ci. Une nouvelle spécialité de mastère, qui n'existait pas au sein de la faculté, a été créée : « Interactions moléculaires et pathologies humaines, recherche thérapeutique ». « L'objectif est de renforcer le pôle recherche et être en lien direct avec l'expérience de la faculté de pharmacie », précise Michel Brazier.

Le rapprochement avec les autres composantes des facultés (médecine, sciences...) ou avec les facultés les plus proches n'est pas une obligation, même si les établissements y ont été incités. « A Châtenay-Malabry, les étudiants peuvent retrouver sous une mention différente l'ensemble des offres de DEA et de DESS proposées, explique le service de scolarité. Ils sont organisés différemment. » Une formation « Technologies et management de la production » a même été ajoutée. Mais seuls deux mastères (M) sont communs avec la faculté de médecine. « En M2, qui leur donne un équivalent de la 6e année, ce n'est pas compliqué, mais en M1, il faut qu'étudiants en pharmacie et en médecine soient disponibles au même moment pour suivre les enseignements. Nous sommes entrés dans la période du plan quadriennal pour lequel nous devons demander une habilitation de l'ensemble de nos formations. C'est dans ce cadre que nous allons prévoir des contacts avec les autres facultés. »

A Montpellier, on souligne les quelques difficultés d'orientation : « Toutes les formations ne sont pas ouvertes cette année, faute de candidats ou parce que ceux qui se sont présentés ne disposaient pas des prérequis. » L'information n'est pas toujours facile à trouver. L'ensemble de l'offre de mastères est disponible mais sur le seul site Internet de la faculté de sciences. « Nous avons donc mis en place un panneau d'informations au sein de l'établissement et les étudiants peuvent toujours venir nous voir», souligne le service de scolarité de la pharmacie.

Ce que va changer le LMD

- A l'exception des filières santé, toutes les facultés françaises ont adapté leurs formations au système européen, qui propose un diplôme de niveaux bac + 3 (licence), bac + 5 (mastère) et bac + 8 (doctorat). Les années d'études ont été découpées en semestres : il faut ainsi suivre 6 semestres d'études et obtenir des unités d'enseignement (ex-UV) équivalentes à 120 unités ECTS (Système européen de transfert et d'accumulation de crédits) pour obtenir une licence. La plupart des facultés de pharmacie ont modifié leurs DESS et DEA en les remplaçant par des mastères en une ou deux années (M2 ou M1+ M2).

La dénomination de ces nouveaux diplômes est très précise : ils comportent un nom de domaine, par exemple « mastère technologies, santé, société », qui désigne les grands domaines de formation proposés par chaque faculté. Le domaine se décline lui-même en une ou plusieurs « mentions » qui permettent d'identifier le thème majeur de la formation et, dans certains cas, d'une ou plusieurs « spécialités » qui précisent les compétences acquises par l'étudiant au cours de sa formation.

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