Faites le bon choix - Le Moniteur des Pharmacies n° 2619 du 11/03/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2619 du 11/03/2006
 

QUATRIÈME ANNÉE

Carrières

La plupart des étudiants en quatrième année ont probablement déjà choisi leur filière. Pour ceux qui hésitent encore, témoignages d'étudiants et conseils de profs pour ne pas se tromper d'orientation.

Les récentes réformes du cursus permettent aux plus nombreux d'entre vous de se fixer sur une orientation précise dès la 3e année (stages, UV optionnelles). Côté officine, le choix ou l'élimination de cette filière se fait relativement aisément grâce à la connaissance précoce du métier, comme l'explique Yaelle, en 4e année à Grenoble : « Dès la première année, c'est ce que je voulais faire. Mes différents stages m'ont confortée dans cette idée et j'ai découvert d'autres aspects du métier qui m'ont aussi plu comme le commercial, la gestion des stocks, la parapharmacie. Depuis deux ans, je travaille régulièrement en officine et cela renforce ma motivation. »

L'officine pour ceux qui aiment le relationnel.

Le côté relationnel, le goût du conseil sont les principales motivations citées par les étudiants qui se dirigent vers l'officine. Et leur première expérience est tout autant déterminante. « La plupart des étudiants qui veulent faire officine dès la fin de leur 3e année ont eu une expérience heureuse lors de leur premier stage, note le Pr Brigitte Vennat, responsable de la filière officine à Clermont-Ferrand. Ce sont aussi très souvent des "mordus", ils ont un goût pour le contact très prononcé. En revanche, si le premier stage ne se passe pas bien, il détourne ces étudiants d'une éventuelle carrière officinale. »

Mordue, elle l'est sans nul doute. Anne-Laure, major de sa promotion en 4e année, a choisi une 5e année officine sans hésitation. « Mon stage de première année a été le déclencheur, les matières des différentes options ont aussi joué, explique-t-elle. J'avais l'impression que les métiers de l'industrie étaient plus proches des métiers d'ingénieur, une voie que j'avais déjà éludée après le bac. Je pense que le métier de pharmacien d'officine est très diversifié, avec tous ces médicaments qui sortent de la réserve hospitalière, les différents secteurs comme l'homéopathie ou l'orthopédie, et puis le métier change, nous aurons à l'avenir un rôle à jouer dans la prévention et dans l'éducation des patients... »

L'internat multiplie les choix.

Si les passionnés du comptoir n'ont guère de questions à se poser, le choix est moins évident concernant les autres filières. Elles sont moins bien connues, et les avis divergent d'un étudiant à l'autre quant à la présentation que le corps professoral leur en fait. « Les premières années de fac, c'est comme si nous allions tous faire officine. C'est seulement à partir de la 3e année que l'on commence à nous parler des autres possibilités », se plaint Bruno.

Au contraire, Geneviève Grison, professeur associé à Nancy et responsable des stages d'application des 3e et 4e années, regrette que l'on pousse les meilleurs hors de l'officine : « Les missions de santé, à savoir prendre en charge le patient dans toutes ses dimensions, constituent un véritable challenge. »

L'internat permet aussi aux indécis de différer leur décision... Perrine, en 4e année, hésite : « Je ne sais pas trop que faire entre officine et biologie. En fait, le problème c'est de me motiver pour passer le concours. Je me laisse encore six mois pour réfléchir, je vais faire une 5e année officine et peut-être passer le concours... » Un choix conseillé par Joseph Fialip, responsable du second cycle à Clermont-Ferrand : « L'internat est la voie qui offre ensuite le plus de choix. » C'est aussi l'avis de Pierre-Alexandre, qui précise : « J'aimerais être biologiste, j'ai passé une journée dans un laboratoire d'analyses et cela m'a bien plu, mais je n'ai pas encore totalement exclu le fait de travailler dans l'industrie. On verra après l'internat. »

Autre méthode pour trouver sa voie : procéder par élimination comme, compte le faire Chloé, en 4e année à Grenoble : « J'aime le contact avec le public, le côté acteur de santé, le conseil à l'officine. Mais la biologie m'intéresse, j'ai toujours aimé tout ce qui est analyse, comprendre le pourquoi, le côté diagnostique. En discutant avec mes parents et des pharmaciens qui travaillent dans l'industrie, des amis plus âgés, j'ai déjà quasiment éliminé une carrière dans l'industrie : il n'y a pas assez de contacts avec les clients et l'obligation d'être carriériste me semble peu compatible avec une vie de famille. Je pense que je vais tenter l'internat : c'est le résultat au concours qui déterminera mon choix. »

L'industrie reste peu connue.

La filière industrie reste encore mal connue des étudiants, même à l'heure du choix. « Les renseignements que l'on m'a fournis n'étaient pas très clairs, souligne ainsi Anne-Laure. Les métiers peuvent être très différents pour un même poste selon le laboratoire pour lequel on travaille... Enfin, il semble que l'évolution de carrière soit très liée au premier poste que l'on obtient. »

Pour Joseph Fialip, le choix de cette orientation correspondrait à un certain type de personnalité : « Il me semble que les étudiants qui se tournent vers l'industrie acceptent peut-être plus facilement de prendre des risques, ce sont souvent des personnalités très ouvertes et curieuses du monde qui les entourent. Choisir l'industrie c'est partir à la découverte, ce qui n'est pas le cas pour l'officine. » Un avis partagé par Marion, en 5e année, qui a choisi l'industrie : « Je ne me voyais pas rester quarante ans à l'officine ! Le métier d'officinal me paraît très carré, il y a peu de surprises. Lorsqu'on débute en industrie, notre carrière est à construire et reste aléatoire. J'ai aussi l'impression que la façon de travailler est différente en industrie, plus encadrée, avec un travail d'équipe ; les objectifs aussi me semblent plus ambitieux. »

Difficile de faire un choix ? Le meilleur moyen reste encore de bien s'informer et de rencontrer des professionnels des différents métiers. Une possibilité offerte par beaucoup de corpos mais pas toujours saisie par les étudiants... « A l'amicale, nous essayons de proposer régulièrement des forums auxquels participent des professionnels d'horizons divers. Malheureusement, les étudiants ne sont pas toujours au rendez-vous », regrette Baptiste Holveck, président de l'ACEPB à Bordeaux.

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