Générique : Combler le retard français

Le Moniteur des Pharmacies n° 2618 du 04/03/2006

Actualité

L'événement

Dans un document de synthèse, le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie pointe le retard de la France en matière de génériques. Malgré un mieux.

Certes, les génériques ont réussi une percée et le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie salue les « progrès réels » qui ont permis au marché de passer de 130 millions de boîtes en 2000 à 380 en 2005 (lire ci-contre), soulignant les bénéfices réalisés par les pharmaciens grâce aux marges arrière : 450 MEuro(s) en 2005. Pourtant, les génériques « ne représentent aujourd'hui qu'environ 15 % de l'ensemble des boîtes de médicaments remboursables en France contre 56 % en Allemagne, 53 au Royaume-Uni et aux Etats-Unis », écrit le Haut Conseil.

La part du Répertoire dans l'ensemble des médicaments (25 % en volume en 2005) est « relativement modeste et elle stagne », ajoute le Haut Conseil, qui attribue cette faiblesse aux nombreuses stratégies de contournement de l'industrie pharmaceutique, à l'étroitesse du Répertoire et surtout au peu d'empressement des médecins à prescrire en son sein. Selon lui, les génériques pourraient permettre 1,1 milliard d'euros d'économies en 2007.

Pour que ce potentiel « devienne effectif », le Haut Conseil propose d'étendre le Répertoire, d'inciter les médecins à y prescrire en leur fixant des objectifs chiffrés pour les grandes molécules. Autres suggestions : obliger les assureurs complémentaires à ne pas rembourser un médicament au-delà du TFR et, sans plus de détails, intéresser les pharmaciens à l'achat de génériques qu'ils revendraient à des prix inférieurs aux TFR.

Plus que 1,2 % pour atteindre l'objectif de juin

- Bonne nouvelle. Les chiffres du générique du début de l'année sont bons, avec un taux de pénétration (en unités) de 64,71 % en janvier (64,8 % au 15 février). La courbe reprend ainsi sa tendance haussière constatée avant la grève des commandes d'octobre-novembre. L'objectif de mi-parcours (66 % en juin) est donc proche... si tous les officinaux s'attellent au respect de leur objectif personnel, note-t-on côté syndical. Une communication massive, en mars, de l'Assurance maladie vers les patients chroniques « abonnés aux princeps » enfoncera le clou. Géographiquement, tous les départements sont à la hausse. L'Ile-de-France et PACA toujours moins que les autres (notamment Paris et les Bouches-du-Rhône, contrairement à la Corse qui décolle). « La notion d'objectif individuel n'est pas comprise par tout le monde, note Gilles Bonnefond, secrétaire général de l'USPO, qui met en garde : ceux qui ont raté leur coup en novembre [NdlR, les promoteurs des TFR dont le CEPS] ont toujours l'arme au pied. Continuons à faire la preuve qu'ils avaient tort. » F.S.

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