Vous êtes prêts à vous engager - Le Moniteur des Pharmacies n° 2616 du 18/02/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2616 du 18/02/2006
 

ÉDUCATION SANTÉ

Actualité

L'événement

Les pharmaciens sont-ils prêts à devenir éducateurs de santé et les Français à leur accorder cette place ? Alors que Pharmagora fera le point sur cette question dans six semaines, un sondage Ipsos montre que si les officinaux y sont largement disposés, les Français émettent encore quelques réserves.

Pour 99 % des pharmaciens, pas de doute, l'éducation santé, c'est-à-dire apprendre aux patients à modifier leurs comportements pour améliorer leur santé, fait partie de leurs prérogatives. 77 % estiment même que cela fait « tout à fait » partie de leur rôle. Une pratique naturelle qui fait même d'ores et déjà partie de leur quotidien. Près de neuf officinaux sur dix (88 %) déclarent, en effet, déjà faire de la prévention et du dépistage : 16 % auprès de la plupart de leurs patients, 72 % auprès de certains patients lorsque cela leur semble indispensable. Mieux, sur les 12 % qui ne le font pas, 8 % aimeraient le faire. Un plébiscite. Et deux tiers des officinaux jugent qu'il est facile d'en faire : 58 % déclarant que c'est « plutôt facile », 6 % que c'est « très facile ».

Un potentiel à développer.

Cela tombe bien. Selon huit pharmaciens sur dix, les patients sont de plus en plus nombreux à les interroger sur les sujets de santé, notamment de santé publique (alcool, tabac, alimentation et santé...), sur le bien-être (nutrition, environnement...) et sur les pathologies lourdes et chroniques comme le diabète ou le cancer. Et les officinaux sont largement convaincus (93 %) que le phénomène ne fera que s'amplifier dans les prochaines années, d'autant que les patients qui viennent aujourd'hui dans leurs officines leur semblent attentifs (90 % estiment que l'adjectif correspond « plutôt bien ») et « en demande » (90 %). Ils ne se trompent pas : le potentiel existe bel et bien. Encore 68 % des patients posent « rarement » ou « jamais » des questions sur les maladies graves (asthme, hépatite...), sur les comportements addictifs (84 %) ou les troubles alimentaires (88 %). Aux pharmaciens de leur donner envie.

Mais ces derniers ont-ils les moyens de faire de l'éducation santé ? Oui, répondent-ils (81 %), tout comme les Français (74 %). Ces derniers leur font d'ailleurs confiance pour jouer ce rôle (87 %). Ils estiment qu'il est compétent (85 %) et disponible (78 %), et même que la confidentialité au sein de l'officine est suffisante (74 %). Seul petit point noir selon eux : les officinaux n'ont pas suffisamment la connaissance du patient et de son historique (41 %) pour ce faire. A l'inverse, la majorité des pharmaciens pense avoir cette antériorité. Ce qui les empêcherait de faire de l'éducation santé, ce serait plutôt, pour un tiers d'entre eux, un manque de disponibilité.

En tout cas, les pharmaciens estiment très majoritairement que leurs actions ont une réelle influence sur les patients et donc des répercussions importantes sur les pathologies lourdes (90 %), sur les comportements addictifs (72 %) et un peu moins sur les troubles alimentaires (59 % tout de même).

La parole du médecin est d'or.

La compétence du pharmacien dans l'éducation santé est donc reconnue par les Français, même si seulement 40 % pensent qu'elle est « tout à fait » de son ressort, soit tout de même un écart de 37 points avec les officinaux.

Les Français montrent ainsi une certaine méfiance, corrélée avec l'âge (77 % des plus de 35 ans considèrent que l'éducation santé fait partie du rôle du pharmacien contre 82 % des moins de 35 ans) et les catégories sociales les moins élevées (77 % des employés, 74 % des ouvriers contre 86 % des cadres). Le pharmacien est bien apte à faire de l'éducation santé, mais doit rester cantonné à un rôle d'information, de conseil et d'accompagnement autour du médicament dont il est le spécialiste.

Les Français posent en effet davantage de questions sur les pathologies lourdes, qui nécessitent un suivi médicamenteux (31 % posent des questions à ce sujet), que sur les comportements addictifs (16 %) ou les troubles alimentaires (12 %). Et si le pharmacien leur demandait de modifier concrètement certains de leurs comportements pour améliorer leur santé, 45 % en parleraient d'abord à leur médecin et 11 % ne l'écouterait pas vraiment... à moins qu'un médecin ne leur en parle par la suite !

Oui à la prescription officinale pour le petit risque.

L'autorité du médecin se retrouve également dans les réponses à la question sur la possibilité pour les pharmaciens de disposer de prérogatives supplémentaires. 91 % des officinaux accepteraient de prescrire des médicaments pour le petit risque et 75 % des Français les suivraient. En revanche, si 68 % des pharmaciens se déclarent prêts à rédiger une ordonnance après le diagnostic du médecin, seuls 39 % des Français acquiescent.

De la même manière, si la majorité des officinaux sont prêts à modifier ou adapter le traitement en fonction de l'évolution de la maladie, seuls 37 % des patients y sont favorables. Au total, près d'un pharmacien sur deux (46 %) se dit prêt à assurer l'ensemble de ces actes, tandis que seul un Français sur cinq (21 %) l'admettrait. Ils assignent donc certaines limites aux pharmaciens. Le médecin reste l'autorité de référence, et l'éducation santé apportée par l'officinal doit se limiter à ce qui est déjà permis et validée par le médecin. Les jeux ne sont pas faits.

Cette enquête Pharmagora/Ipsos a été effectuée mi-janvier par téléphone auprès de 1 016 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de plus de 15 ans, et de 204 pharmaciens d'officine.

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