Obésité : « L'adiponectine protégerait du risque cardiovasculaire » - Le Moniteur des Pharmacies n° 2616 du 18/02/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2616 du 18/02/2006
 

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- S'il est communément admis que l'obésité favorise le risque de développer des maladies métaboliques, pour certains obèses, perdre du poids peut s'avérer dangereux.

Comment expliquer ces points de vue contradictoires ?

Une personne peut être obèse tout en étant protégée des conséquences métaboliques et vasculaires néfastes de l'obésité. Une analyse génétique française d'enfants obèses* a montré que deux sur dix étaient plus sensibles aux effets de l'insuline que les enfants minces. Par ailleurs, des études ont mis en évidence que la perte de poids chez des obèses sans risque cardiovasculaire ou métabolique augmentait fortement leur mortalité.

Quelles sont les explications biologiques et génétiques de ce constat ?

Le tissu adipeux produit une hormone, l'adiponectine, assurant le bon « aiguillage » des graisses. Elle favorise la croissance des cellules adipeuses et y séquestre les acides gras. Elle protège les vaisseaux, le foie, le pancréas et le muscle du risque vasculaire en brûlant les graisses malvenues. Des mutations sur le gène codant pour cette hormone augmentent le risque d'obésité de 25 %, mais elles induisent aussi une synthèse en plus grande quantité de l'adiponectine et diminuent la graisse abdominale en faveur des graisses sous-cutanées périphériques (protectrices). Un autre gène augmente l'activité du gène de l'adiponectine. Quelqu'un qui porterait les deux mutations serait certes gros, mais plus sensible à l'insuline et avec moins de facteurs de risque cardiovasculaires.

Des changements dans la prise en charge médicale des obèses sont-ils à prévoir ?

L'adiponectine est un bon marqueur du risque cardiovasculaire et des maladies métaboliques. Un des objectifs thérapeutiques pourrait être de maintenir son taux à un niveau normal. Il est aujourd'hui possible d'augmenter ce taux avec les glitazones. Le rimonabant, en dernière phase de développement, augmente aussi le taux d'adiponectine (entre autres modes d'action). Les obèses qui ont un faible taux d'adiponectine sont exposés à un fort risque cardio-vasculaire et métabolique. Ils doivent perdre du poids pour restaurer un taux normal. Pour les autres, il n'est pas sûr que la diminution de leurs réserves graisseuses ne les rende pas plus vulnérables à ces maladies. Définir un poids idéal en fonction d'une simple pesée n'est pas raisonnable. Un test génétique permettrait de mieux cibler les patients qui ont intérêt à maigrir.

* Ces résultats sont sur le point d'être publiés dans les revues « Diabetes » et « Obesity Research ».

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