Les allergies - Le Moniteur des Pharmacies n° 2615 du 11/02/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2615 du 11/02/2006
 

Cahier conseil

EN PRATIQUE : LA RHINITE ALLERGIQUE

AU COMPTOIR : « Mon nez n'arrête pas de couler »

« Depuis une semaine mon nez me pique et me gratte, et je passe mon temps à éternuer. On m'a dit que tout cela était lié à la présence de pollens. Que me conseillez-vous, sachant que je passe mon temps au volant ? »

Votre réponse

« Les acariens, les poils d'animaux et les pollens peuvent être à l'origine de ces éternuements. D'abord, lavez-vous le nez avec du sérum physiologique pour drainer les sécrétions. Parallèlement, prenez cet antihistaminique qui va limiter l'écoulement nasal, sans vous endormir. »

La rhinite allergique est une inflammation aiguë ou chronique de la muqueuse nasale. Elle se manifeste par des éternuements en salve, un prurit nasal, un écoulement et une obstruction nasale.

L'inconfort ne se limite pas à ces seuls signes. Le tableau clinique comporte souvent des maux de tête, des troubles olfactifs, une sensation de picotement du pharynx ou des yeux et une fatigue, parfois majorée par des troubles du sommeil.

Six questions à poser

-#gt; « Aviez-vous les mêmes symptômes l'année précédente ? »

-#gt; « Avez-vous du mal à respirer ? »

-#gt; « Fumez-vous ? »

-#gt; « Etes-vous asthmatique ? »

-#gt; « Avez-vous des animaux ? »

-#gt; « Vos parents sont-ils eux-mêmes allergiques ? »

Intermittente ou persistante ?

Les rhinites allergiques se classent en deux catégories.

- La rhinite pollinique saisonnière ou « rhume des foins » (pollinose)

Elle est facilement identifiable puisqu'elle survient chaque année à la même saison (avril à juin jusqu'à septembre) et est souvent associée à une conjonctivite. Rare avant l'âge de 5 ans, elle apparaît le plus souvent vers la puberté. Elle peut conduire à des troubles de l'olfaction (anosmie).

Les symptômes sont rythmés par les conditions météorologiques : ils apparaissent ou augmentent par beau temps et avec le vent, disparaissent en cas de mauvais temps pluvieux. Les jeux de plein air, un séjour à la campagne, la coupe du gazon sont autant d'éléments perturbateurs. Les citadins sont également victimes des pollens transportés par le vent.

- La rhinite allergique chronique dite persistante

Elle se manifeste tout au long de l'année et dépend le plus souvent des allergènes domestiques : déjections d'acariens ou de blattes, poussières, moisissures, poils d'animaux (chats, chevaux). L'obstruction nasale est le plus souvent marquée et un asthme est généralement présent.

Eviction des allergènes

- Les acariens

-#gt; Cibler les principales « niches écologiques » : la chambre à coucher, la literie (sommier, matelas, couette, oreiller, couverture), les tapis, les moquettes, les peluches. La prolifération des acariens nécessite une humidité relative (#gt; à 50 %) et une température de plus de 25 °C.

-#gt; Proposer des housses antiacariens.

-#gt; Préférer un sommier à lattes ou ressorts à un sommier capitonné.

-#gt; Vaporiser un acaricide en bombe sur le matelas, les moquettes, les tapis et les tissus muraux tous les deux ou trois mois.

-#gt; Aérer chaque jour l'habitat (température 18 à 20 °C), laver les sols au moins une fois par semaine.

-#gt; Laver régulièrement les draps (de préférence synthétiques) et les peluches à plus de 60 °C.

- Les animaux domestiques

-#gt; Idéalement, il faut se séparer de l'animal. Pour le chat, la présence d'allergènes spécifiques ne revient à un niveau normal que 6 mois après son départ. Passer un chiffon humide sur le pelage deux à trois fois par semaine à défaut de le baigner totalement chaque mois.

- Les moisissures

Surveiller les zones humides : salle de bains, cuisine (bouches d'aération), maintenir les aliments dans un emballage fermé.

- Les pollens

-#gt; Pendant la saison pollinique, éviter de séjourner dehors trop longtemps (parcs, jardins, bois), surtout s'il y a du vent et entre 5 et 10 heures du matin.

-#gt; Se doucher au retour des promenades pour ôter le pollen des cheveux.

-#gt; Regarder les calendriers polliniques.

-#gt; Porter des lunettes à l'extérieur, étudier la végétation des jardins afin de repérer les sources d'allergènes.

-#gt; Se méfier des bouquets de fleurs.

-#gt; Fermer les fenêtres, couper l'herbe régulièrement (port d'un masque), éviter de sécher le linge à l'extérieur (le pollen s'y dépose), proscrire la cigarette.

Traitement local

- Lavage des fosses nasales

Le soluté physiologique et l'eau de mer (riche en sels minéraux, en oligoéléments) permettent de décoller les sécrétions, de nettoyer le nez tout en facilitant l'action des pulvérisations topiques si nécessaire.

- Instillations nasales

Formulées à partir d'acide N-acétylaspartylglutamique, elles inhibent la dégranulation des mastocytes de la muqueuse nasale.

- Pommades adoucissantes

En conseil associé, les pommades type Homéoplasmine et HEC préviennent et combattent l'assèchement du nez par les décongestionnants oraux.

Des poudres nasales (dispositif médical) sont destinées à prévenir les allergies respiratoires en exerçant un rôle de filtre (Nasalerg, Nasaleze...).

Traitement oral

- Les antihistaminiques H1 constituent le traitement classique de la rhinite allergique car ils réduisent la rhinorrhée, le larmoiement, les éternuements et le prurit nasal en inhibant la libération d'histamine.

Mais les anti-H1 d'ancienne génération (phéniramine, chlorphénamine et triprolidine) ont des effets sédatifs. Ces molécules sont contre-indiquées en cas de glaucome à angle fermé (ce qui est rare). Il est par ailleurs important d'espacer les prises de 4 heures et de ne pas prolonger le traitement au-delà de 4-5 jours.

Les antihistaminiques de nouvelle génération comme la cétirizine (Humex rhinite, Réactine, Zyrtecset, Cétirizine Hexal Santé, Cétirizine Merck Génériques) sont mieux tolérés car dépourvus d'effet anticholinergique. D'action prolongée, la cétirizine nécessite une seule prise quotidienne.

Le traitement a une durée limitée à 7 jours sans avis médical et est réservé aux plus de 12 ans. Troubles digestifs, bouche sèche et vertige sont possibles.

- Les vasoconstricteurs sympathomimétiques (pseudo-éphédrine) s'emploient lorsque le nez est bouché. Ils diminuent le diamètre des vaisseaux dilatés, permettant une meilleure circulation à l'intérieur des narines. Leur utilisation ne doit pas dépasser cinq jours.

POUR APPROFONDIR : Allergie : un mécanisme complexe

CASCADE ALLERGIQUE

Les réactions allergiques sont liées à un phénomène immunologique qui fait intervenir une cascade d'événements dont les immunoglobulines E (IgE).

Ces dernières sont responsables d'une réaction excessive à des éléments de l'environnement reconnus comme étrangers : les allergènes.

Le mécanisme allergique se déroule en deux temps.

Phase de sensibilisation

Acariens, poils d'animaux, pollens entraînent la production d'immunoglobulines dont les IgE par les lymphocytes B (activés par des interleukines produites par les lymphocytes T). Ces anticorps spécifiques des allergènes se fixent notamment sur des mastocytes.

Réaction allergique

Dès que l'antigène spécifique des anticorps présents à la surface des mastocytes entre à nouveau en contact avec l'organisme, il se fixe au niveau des IgE, activant ainsi les mastocytes. Ces cellules libèrent les médiateurs inflammatoires (dont l'histamine) à l'origine de la réaction allergique.

EN PRATIQUE : LA CONJONCTIVITE ALLERGIQUE

AU COMPTOIR : « Je me frotte souvent les yeux »

« Depuis ce matin, mes yeux me démangent, pleurent et brûlent légèrement. D'ailleurs, ils sont un peu rouges.

J'ai l'impression d'avoir en permanence des grains de sable dans les yeux. J'aimerais que vous me trouviez des gouttes qui me soulagent. »

Votre réponse

« Vous souffrez d'une conjonctivite allergique. Tout d'abord, lavez vos yeux avec cette solution oculaire en utilisant une compresse propre pour chaque oeil.

Instillez 10 minutes plus tard ce collyre antiallergique.

Ne vous inquiétez pas, son administration peut entraîner une sensation, de courte durée, à type de brûlures, de picotements, de prurit ou de larmoiements. C'est pour cela que l'instillation de larmes artificielles, quelques minutes avant, est si utile pour améliorer la tolérance. »

Sept questions incontournables

-#gt; « Avez-vous mal aux yeux ? » Si oui : « Décrivez-moi cette douleur. »

-#gt; « Avez-vous l'impression de voir moins bien depuis que vous avez ce problème ? »

-#gt; « La lumière vous gêne-t-elle ? »

-#gt; « Qu'avez-vous déjà utilisé comme médicament ? »

-#gt; « Portez-vous des lentilles de contact ? »

-#gt; « Avez-vous fréquemment ce type de symptômes ? »

-#gt; « Avez-vous mangé un aliment particulier (fraise, poisson, soja, sésame, arachide, blanc d'oeuf, crustacés) ? »

Quand y penser ?

La conjonctivite allergique survient généralement chez des sujets atopiques, présentant des antécédents familiaux de maladies allergiques (urticaire, asthme, eczéma...).

L'atteinte conjonctivale est également très fréquente au cours des rhinites allergiques perannuelles (dues aux moisissures, acariens, poils de chat, plumes...) et surtout saisonnières (pollens). Les pollens posant le plus de problèmes sont ceux des plantes anémophiles qui les disséminent via le vent.

La conjonctivite allergique fait également partie des symptômes des allergies alimentaires lorsque les allergènes sont volatils ou en suspension dans l'air : manipulation des poissons crus, contact avec des fruits secs (arachides et « nuts »), épluchage des fruits et légumes, vapeurs de fritures et de cuisson de légumes (lentilles).

Certaines professions sont plus à risque que d'autres. Les farines (boulangers), le latex (personnel médical, paramédical), les produits de coloration (coiffeurs), les produits d'entretien peuvent exposer à ce type de désagréments.

Les cosmétiques (mascara, crayon à paupière, crèmes...) sont également incriminés.

Les manifestations

Les symptômes de la conjonctivite allergique concernent les deux yeux. Apparaissent :

-#gt; un larmoiement ;

-#gt; une rougeur (hyperhémie) ;

-#gt; une irritation allant de la simple sensation de gêne à la brûlure ;

-#gt; un prurit ;

-#gt; des paupières gonflées avec parfois un chémosis (gonflement de la conjonctive).

D'autres symptômes se surajoutent : éternuements répétés, abondants écoulements et obstruction nasale (signe d'une rhinite allergique).

Conduite à tenir

- Première étape : éviction de l'allergène

-#gt; Identifier l'allergène peut être relativement aisé, en particulier lorsqu'un facteur saisonnier est retrouvé.

Le problème est plus marqué avec les conjonctivites chroniques récidivantes pour lesquelles les allergènes sont souvent multiples.

-#gt;On peut quand même conseiller d'éviter de sortir ou de tondre la pelouse en période de pollinisation.

- Seconde étape : le lavage oculaire

Un lavage des culs-de-sac conjonctivaux trois à quatre fois par jour avec des solutions oculaires (de préférence formulées sans conservateur) permet au mieux d'éliminer les molécules délétères de la médiation allergique, également de « diluer » les allergènes, et dans tous les cas prépare l'oeil à recevoir un collyre adapté.

La solution est de préférence instillée directement dans l'oeil puis essuyée du bord externe vers le bord interne avec une compresse stérile (pour éviter toute contamination). Cette dernière sera changée pour chaque oeil.

Il est également possible d'utiliser une oeillère pour tremper l'oeil grand ouvert pendant quelques secondes. Penser à jeter la solution contenue dans l'oeillère avant de passer au traitement du second oeil.

- Dernière étape : l'instillation du collyre

-#gt; Proposer un collyre qui enraye la réaction allergique par inhibition de la dégranulation mastocytaire (acide cromoglycique, lodoxamide, acide N-acétylaspartylglutamique), assorti d'un antihistaminique par voie orale (cétirizine) si les démangeaisons sont importantes.

-#gt; Privilégier les unidoses à usage unique pour diminuer le risque de contamination et les collyres formulés sans conservateurs.

-#gt; Attendre 10 minutes après la solution de lavage oculaire pour instiller le collyre.

-#gt; Administrer correctement le collyre :

- pencher la tête en arrière et regarder vers le haut ;

- tirer vers le bas la paupière inférieure ;

- instiller une à deux gouttes selon la posologie dans le cul-de-sac conjonctival, sans que l'embout ne touche l'oeil ;

- cligner la paupière pour répartir sur l'ensemble du globe et à l'intérieur des paupières.

POUR APPROFONDIR : Virales, bactériennes ou allergiques ?

Les signes cliniques d'une conjonctivite sont évidents. L'oeil malade se caractérise par une rougeur, une irritation, un écoulement séreux (viral) ou purulent (bactérien). L'acuité visuelle est généralement conservée. Virales, bactériennes ou allergiques, les conjonctivites se ressemblent mais présentent des différences.

EN PRATIQUE : L'ECZÉMA

AU COMPTOIR : « J'ai des plaques d'eczéma sur les mains »

« J'ai régulièrement des plaques d'eczéma sur les mains. D'ailleurs, c'est étonnant de constater comme elles disparaissent pendant mes congés et récidivent dès que je suis au salon de coiffure. Pourtant, mon travail ne me stresse pas. »

Votre réponse

« Il apparaît évident que cet eczéma est lié aux produits que vous utilisez. Je vous encourage tout d'abord à noter la liste des liquides et crèmes que vous employez au cours de la journée. Evidemment, l'idéal serait de ne pas les utiliser. Il est en tout cas indispensable de vous laver les mains avec ce pain surgras sans savon et d'appliquer cette crème protectrice toutes les deux à trois heures. Veillez également à porter des gants en vinyle pour les shampooings, les permanentes et les soins divers. »

La dermatite professionnelle survient essentiellement lors du travail et régresse lors de l'arrêt de celui-ci, y compris pendant les congés.

L'eczéma se localise plus particulièrement sur les mains, les avant-bras et les bras, parfois les paupières, mais également les jambes et les pieds.

Trois questions à poser

-#gt; « Quelle activité professionnelle exercez-vous ? »

-#gt; « Quel type de produits utilisez-vous, aussi bien dans le cadre privé que professionnel ? »

-#gt; « Avez-vous constaté que les éruptions cessaient lorsque vous stoppiez votre travail ? »

Professions à risque

-#gt; Maçons et professionnels du bâtiment (carreleur) par allergie au chrome ou au cobalt contenu dans le ciment.

-#gt; Coiffeurs et coiffeuses par allergie aux liquides de permanentes, à l'eau oxygénée, aux parfums ainsi qu'aux instruments (nickel, chrome) et aux gants.

-#gt; Fabricants ou utilisateurs de matières plastiques, colles ou peintures à base de résines époxydes, de résines acryliques, des polyuréthannes ou des résines formol-urée.

-#gt; Professions de santé par allergie aux instruments (nickel, chrome) mais aussi à certains antiseptiques (ammoniums quaternaires), certains antibiotiques, désinfectants et bien sûr le latex des gants chirurgicaux.

-#gt; Métiers du secteur agricole par allergie aux produits phytosanitaires ou à certains végétaux (artichauts).

Allergie au latex

En vingt ans, le latex extrait de la sève de Hevea brasiliensis est devenu un allergène majeur. Allergisant par contact et par inhalation, il est responsable :

-#gt; de 10 % des accidents anaphylactiques peropératoires ;

-#gt; d'urticaires de contact locorégionales (gros gants de ménagères) ;

-#gt; de rhinite et/ou d'asthme (infirmières, médecins) ;

-#gt; d'oedèmes de Quincke et de manifestations systémiques (enfant qui a gonflé un ballon) ;

-#gt; d'allergies professionnelles.

L'allergie peut survenir en soufflant dans un ballon, en portant un bonnet de bain à la piscine, au cours d'actes médicaux (lavements, sondes), en portant des gants ménagers ou médicaux, au cours d'actes chirurgicaux (interventions viscérales, césariennes...), de soins buccodentaires, en prenant un biberon, une tétine, au cours d'activités sportives (natation, squash, tennis, port de chaussures de sport), pendant ou à la suite de visites en hôpital (inhalation de particules de latex), lors d'une perfusion ou de relations sexuelles (préservatifs).

Conduite à tenir

- Eviter dans un premier temps de retoucher le produit en cause, car la récidive est quasi systématique dès que l'on est en contact avec le produit sensibilisant.

- Demander une consultation avec le médecin du travail qui étudiera les différentes possibilités :

- changement de produit dans l'entreprise s'il en existe un similaire ;

- éventuelle déclaration de maladie professionnelle ;

- dans les cas les plus graves, la seule solution consiste en un changement de poste.

- Proposer l'utilisation quotidienne d'un savon surgras solide ou liquide (ou d'un syndet) et d'une crème protectrice à réappliquer toutes les 2 ou 3 heures.

Ces produits hypoallergéniques peuvent être formulés à base d'une eau thermale à visée dermatologique.

- Dans le cas de démangeaisons importantes, recommander, en attendant une consultation médicale, une crème apaisante à base de crotamiton, d'énoxolone, d'isothipendyl, de diphénhydramine ou d'hydrocortisone. Rappeler le bon usage des dermocorticoïdes lorsqu'ils sont prescrits.

- Si nécessaire, un antihistaminique par voie orale peut être conseillé.

- En cas d'allergie au latex, conseiller des gants en vinyle ou en néoprène, des préservatifs contenant du latex naturel déprotéinisé (Manix Crystal HA) ou carrément sans latex, c'est-à-dire en polyuréthanne (Durex Avanti, Protex Original...). Ruptures ou glissements seraient un peu plus fréquents qu'avec le latex.

Le prick-test

Le prick-test permet l'exploration de l'hypersensibilité immédiate pour les pneumallergènes, les trophallergènes et le latex.

Il est également utilisable dans un premier temps pour l'exploration de l'allergie aux venins d'hyménoptères (mais l'intradermoréaction reste préférable).

Le prick-test consiste à effectuer une ponction épidermique à travers une goutte d'allergène (soit d'un extrait commercial, soit d'un élément naturel) déposée sur la peau du patient.

La lecture du test s'effectue quinze minutes plus tard. Le test est considéré comme positif lorsque la papule mesure 3 mm ou plus et est associée à un érythème périphérique.

Cependant, l'interprétation peut être difficile voire impossible en cas de traitement concomitant d'antihistaminiques.

POUR APPROFONDIR : La dermatite atopique est un eczéma constitutionnel

Cette dermatose chronique, prurigineuse et inflammatoire évolue par poussées et touche les enfants dès l'âge de 3 mois.

Elle survient sur un terrain atopique qui associe rhume des foins, conjonctivite allergique et asthme.

Elle met en jeu des facteurs génétiques, immunitaires (augmentation des IgE sériques) et une déficience de la barrière cutanée (anomalie du métabolisme des acides gras essentiels, augmentation de la perte insensible en eau et présence fréquente de Staphylococcus aureus).

Les lésions apparaissent surtout sur le visage, les plis de flexion des membres. Elles se manifestent par des plaques rouges, une peau très sèche et des démangeaisons importantes. Au cours des poussées, la rougeur est recouverte de vésicules dont la rupture aboutit à un suintement suivi de croûtes.

Dans 70 % des cas, les lésions disparaissent avant l'âge de 3 ans.

Prise en charge

Un traitement adapté permet d'améliorer le confort de vie de l'enfant et de son entourage.

- Lutter contre la sécheresse de la peau : toilette avec un gel ou pain sans savon, une huile de bain, application de soins émollients neutres (non parfumés, sans conservateurs) après le bain lorsque la peau est un peu humide.

- Se méfier des préparations à base d'huile d'amande douce, de noisette, de sésame, parfois à l'origine d'allergies secondaires.

- Limiter les poussées d'eczéma avec des cures de corticothérapie locale.

- Atténuer le prurit à l'aide d'antihistaminiques.

- Combattre la surinfection bactérienne avec des médicaments anti-infectieux - antibiotiques locaux, oraux (sur prescription) - et/ou antiseptiques).

Mesures générales

-#gt; Vêtements : préférer le coton, éviter la laine, le synthétique.

-#gt; Lessive : éviter les copeaux de savon qui ne fondent pas facilement, utiliser un « programme rinçage » important, ne pas surdoser la lessive, éviter les lessives avec phosphates et les adoucissants.

-#gt; Veiller à ne pas surchauffer, aérer été comme hiver, éviter le tabac et les animaux domestiques, réduire l'exposition aux acariens.

-#gt; Mettre en place un régime d'éviction alimentaire après un bilan allergologique, instaurer la diversification après l'âge de 6 mois révolus et prolonger l'allaitement maternel.

-#gt; Couper les ongles de l'enfant pour qu'il n'aggrave pas les lésions de grattage.

-#gt; Choisir un dentifrice sans colorant, sans arômes.

-#gt; Le soleil améliore les signes de l'atopie, mais la dermatite atopique ne dispense pas de respecter les règles d'exposition.

EN PRATIQUE : LES ALLERGIES ALIMENTAIRES

AU COMPTOIR : « J'ai des boutons après avoir mangé des fraises »

« Au déjeuner, je n'ai pas pu résister. Comme je suis gourmande, j'ai mangé des fraises à la chantilly au dessert. Et voilà que je suis constellée de petits boutons qui me grattent énormément. »

Votre réponse

« Il s'agit à coup sûr d'une urticaire. Pour stopper les démangeaisons, appliquez cette crème à base de cortisone et avalez sans tarder cet antihistaminique. »

Quatre questions

-#gt; « Est-ce la première fois » ?

-#gt; « Consommez-vous régulièrement cet aliment ? »

-#gt; « Les symptômes apparaissent-ils soudainement ? »

-#gt; « Sont-ils localisés sur l'ensemble du corps ou sur une partie précise ? »

Manifestations urticariennes

Aiguë, récidivante ou chronique, l'urticaire se distingue par des papules érythémateuses, oedémateuses et prurigineuses.

La lésion se traduit par une augmentation de la perméabilité capillaire, une vasodilatation du derme secondaire à la libération de médiateurs chimiques (l'histamine en est le chef de file).

L'urticaire d'origine alimentaire est liée soit à une allergie alimentaire vraie (IgE-dépendante), soit à une pseudo-allergie alimentaire. Elle est provoquée :

-#gt; par un régime trop riche en histamine (certains fromages, la choucroute, le vin, les aliments fumés, les conserves de thon ou de maquereau) ;

-#gt; par un régime trop riche en tyramine (chocolat, hareng saur) ;

-#gt; par un régime contenant des aliments histaminolibérateurs (fraises, tomates, blanc d'oeuf et crustacés).

Autres manifestations

Dans le cas d'un syndrome d'anaphylaxie à l'effort chez l'adolescent et le jeune adulte, le patient souffre d'une sensibilisation à un aliment (tomate, noisette...) qui, ingéré avant l'effort, peut entraîner une réaction allergique importante avec urticaire pendant l'effort.

Si l'urticaire est l'une des manifestations de l'allergie alimentaire, chez l'enfant, l'allergie se traduit souvent par une dermatite atopique.

Chez l'adulte, les signes sont parfois plus graves avec des réactions respiratoires (asthme, rhinite), un oedème laryngé, une conjonctivite...

Le cas des additifs

La consommation fréquente de produits transformés rend l'ingestion d'additifs alimentaires très fréquente. Les plus allergisants sont :

-#gt; les colorants, les conservateurs antiseptiques, les conservateurs antioxydants, les agents de texture (gélifiants, émulsifiants, épaississants), les arômes et édulcorants ;

-#gt; les sulfites (E220 à E228) qui posent le plus de problèmes sanitaires, notamment chez les asthmatiques. Ils sont utilisés pour diminuer le brunissement des fruits et des légumes frais.

Les OGM

Les premiers aliments issus d'OGM (organismes génétiquement modifiés) ont été commercialisés en 1994 (tomate à mûrissement ralenti). Le débat sur l'allergénicité des OGM est apparu quand on a voulu améliorer les qualités nutritionnelles de l'alimentation animale avec du soja transgénique. Pour cela, la teneur en acides aminés soufrés a été augmentée en insérant un gène de la noix du Brésil codant pour l'albumine 2S (protéine allergène majeure).

Conduite à tenir

Dans le cas de prurit intense, proposer :

- un antihistaminique par voie orale (cétirizine) ;

- un antihistaminique par voie locale en gel, pommade ou crème (diphénhydramine, isothipendyl, crotamiton...), associé si nécessaire à un anesthésique local type lidocaïne et/ou de l'hydrocortisone.

- Préciser pour plus de sûreté qu'il est important d'appliquer le produit sur une zone restreinte. Chez l'enfant et le nourrisson, prendre en compte la minceur de la couche cornée, le rapport surface/poids et l'effet occlusif des couches au niveau du siège.

- Proposer un gel surgras apaisant pour la toilette (proscrire le savon de Marseille) et des vaporisations d'eau thermale.

Vos conseils complémentaires

- Tenir un journal alimentaire avec le relevé des aliments et des boissons ingérés pendant 1 à 2 semaines afin d'identifier l'allergie.

- Etre vigilant vis-à-vis de l'alimentation (éviction des allergènes). Essayer de déchiffrer les étiquettes pour repérer le coupable (c'est parfois très difficile). Ne pas hésiter à interroger directement le fabricant par le biais du service consommateurs. L'arachide peut se cacher sous l'appellation d'« huile » ou de « protéine végétale ». La présence de lécithine est souvent indiquée sans pour autant préciser si celle-ci provient de l'oeuf ou du soja. Certains allergènes peuvent être masqués par des additifs, arômes ou colorants.

Depuis peu, le Codex alimentarius impose aux fabricants de signaler huit allergènes majeurs (gluten, poissons, crustacés, oeufs et ovoproduits, arachide, fruits secs, lait, sulfites) lorsque ceux-ci entrent à concurrence de 5 % dans la composition du produit.

- Pour les enfants, prendre si possible les repas préparés par les parents. Lors de repas pris au restaurant, poser des questions précises aux serveurs. Attention aux contaminations des récipients par de petites quantités d'allergènes masqués !

Prévention chez l'enfant

Dans la majorité des cas, l'enfant présentant une allergie alimentaire dans les premières années de vie possède au moins un parent du premier degré allergique. Quelques recommandations simples s'imposent dans cette population à risque :

- un régime chez la mère pendant la grossesse et l'allaitement avec l'éviction de l'arachide ;

- préférer l'allaitement maternel jusqu'à 6 mois ou, à défaut, jusqu'à 4 mois ;

- privilégier les laits hypoallergéniques pour les enfants à risque si l'allaitement maternel n'est pas choisi ou en cas d'allaitement mixte ;

- éviter les préparations à base de soja avant six mois ;

- réaliser une introduction différée des aliments car, pour les enfants de familles allergiques, certains aliments méritent une attention particulière (kiwis et céleris après un an, poissons et crustacés après un an, oeufs après un an, noix, noisettes, amandes et produits à base d'arachide après trois ans).

POUR APPROFONDIR : Le principe de la désensibilisation

La désensibilisation ou immunothérapie spécifique constitue une sorte d'« hyposensibilisation ». Elle vise à accoutumer l'organisme de l'allergique à des quantités progressivement croissantes d'allergènes.

Elle est surtout indiquée :

-#gt; au cours de l'asthme et des rhinites par allergie aux acariens, en particulier lorsque le contrôle par l'éviction est insuffisant ;

-#gt; lors d'allergies polliniques quand les symptômes (3 ou 4 semaines de gêne) ne sont pas suffisamment contrôlés par un traitement préventif pré- et cosaisonnier ;

-#gt; au cours d'allergie aux venins d'hyménoptères (abeilles, guêpes et frelons).

L'immunothérapie fait appel à des extraits « retard » ou à des extraits lyophilisés reconstitués extemporanément.

Aujourd'hui, les résultats sont probants (60 à 70 % de résultats bons à très bons) au cours de la rhinoconjonctivite et/ou de l'asthme par allergie aux pollens ou aux acariens. Deux modes de désensibilisation existent.

- Par voie injectable

L'administration est réalisée sous contrôle du médecin (surveillance d'une éventuelle réaction anaphylactique) par voie sous-cutanée à des doses progressivement croissantes ou rapidement croissantes.

- Par voie sublinguale

Cette méthode est souvent confondue avec l'homéopathie. Les allergènes sont pris sur un sucre placé sous la langue, le plus souvent sans contrôle médical.

EN PRATIQUE : LES PIQÛRES D'INSECTES

AU COMPTOIR : « Je viens de me faire piquer par une abeille »

« Ce midi, une abeille m'a piqué. J'ai tout de suite frotté avec du vinaigre, je ne suis pas allergique, mon bras est enflé. »

Votre réponse

« Avez-vous enlevé le dard ? Le vinaigre n'est pas vraiment indiqué, désinfectez plutôt avec cet antiseptique puis appliquez ce gel calmant. »

Sept questions

-#gt; « Où sont localisées vos piqûres ? »

-#gt; « Combien de fois avez-vous été piqué ? »

-#gt; « Etes-vous allergique ? »

-#gt; « Avez-vous ôté le dard ? »

-#gt; « Avez-vous de la fièvre ? »

-#gt; « Avez-vous des vertiges ? »

-#gt; « Votre vaccin antitétanique est-il à jour ? »

Conduite à tenir

-#gt; Retirer le dard à l'aide d'une pince à écharde après avoir inactivé le venin (risque d'éclatement de la poche à venin in situ).

-#gt; Pour inactiver le venin thermolabile, approcher à quelques millimètres de la piqûre un allume-cigares de voiture ou un bout de cigarette incandescent. Ne pas poser de glaçon sur la piqûre, le froid augmente la durée d'action du venin.

-#gt; Désinfecter la plaie à l'aide d'un antiseptique et vérifier la vaccination antitétanique.

-#gt; Appliquer une pommade calmante antihistaminique (avec ou sans anesthésique local) ou une crème à l'hydrocortisone à 0,5 %. Proposer un antalgique et un antihistaminique per os.

-#gt; Une trousse contenant de l'adrénaline (Anahelp, Anakit, Anapen) est utile chez les allergiques pendant les vacances. Les seringues préremplies ou stylos injecteurs s'utilisent en sous-cutané, de préférence dans la face antérolatérale de la cuisse. L'adrénaline se conserve entre + 2 et + 8 °C. Elle peut être transportée à température ambiante, à l'abri de la lumière et de fortes chaleurs (la jeter en fin de saison).

-#gt; Prévenir les récidives en utilisant répulsifs et repellents.

Qui contacter ?

- Le SAMU : en cas de malaise général (sueur, tachycardie, angoisse), de difficulté à respirer, d'urticaire ou de perte de connaissance, de piqûres buccopharyngées.

- Les urgences : rapidement en cas d'antécédents d'allergie aux piqûres d'hyménoptères, même en l'absence de signes généraux.

- Le médecin : en cas de surinfection des lésions ou de prurit intense ne cédant pas aux traitements usuels.

POUR APPROFONDIR : Les réactions aux piqûres d'insectes

Classées en stades de gravité croissante, elles peuvent conduire à un choc anaphylactique mortel.

- Réaction locale normale : papule inflammatoire de moins de 2 cm disparaissant en moins de 12 heures.

- Réaction locorégionale : oedème atteignant les articulations.

- Réaction généralisée légère : urticaire généralisée et prurit.

- Réaction généralisée forte avec au moins deux des symptômes suivants : oedème de Quincke, gêne respiratoire, anxiété, nausées, douleurs abdominales, diarrhée, vertiges.

- Réaction généralisée grave avec au moins deux des symptômes suivants : dyspnée, dysphagie, dysphonie, troubles de la conscience, sensation de mort imminente.

- Choc anaphylactique avec au moins deux des symptômes suivants : hypotension (ou collapsus), bronchospasme, perte de conscience, agitations, convulsions, cyanose. Peuvent aussi apparaître angio-oedème (surtout laryngé), nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée, contractions utérines et troubles du rythme. C'est la forme la plus sévère des allergies. Le traitement est urgent et comporte adrénaline, corticoïdes, antihistaminiques et gestes de réanimation usuels en attendant l'évacuation vers un service hospitalier.

COMMUNIQUEZ ! LES ALLERGIES

RÉALISEZ VOTRE VITRINE : Les plumes, ça fait éternuer, l'allergie aussi...

Le concept

#gt; L'événement : les allergies

#gt; Le message : votre pharmacien vous aide à mieux vivre vos allergies

#gt; La couleur : blanc et bleu

Les slogans

#gt; « Un poil allergique ? Nous avons la solution ! »

#gt; « Combattons ensemble vos allergies »

#gt; « Des poils, des plumes mais pas d'allergie »

Les fournitures

- Plumes

- Peinture rouge (ou orange)

- Fil de nylon (ou fil à pêche)

- 2 panneaux de polystyrène extrudé

- Nappe en rouleau

- Scotch

- Colle forte

Plan de la vitrine

Sur le principe du mobile, sans panneau de fond. Un tas de plumes au sol reposant sur une nappe en papier blanc, un rideau tombant du plafond : l'envie d'éternuer est immédiate, comme lorsque l'on est allergique. Le slogan rappelle que la pharmacie est un lieu où on peut entrer parler de ses allergies et ressortir presque déjà soulagé.

Mise en place d'un élément du décor

A défaut d'un rideau de plumes tout fait, fabriquez-le vous-même : fixez les plumes sur des fils de nylon à l'aide de fines bandes de Scotch ou encollez-les au fil en laissant sécher à plat avant de le suspendre à la grille de plafond.

Au sol, donnez du volume aux plumes en disposant du papier froissé sous le tas de plumes.

Le panneau slogan

Le slogan peut être écrit sur un panneau de polystyrène extrudé, le mot « Atchoum ! » également.

Les lettres de « Atchoum ! » peuvent aussi être découpées dans du polystyrène extrudé. Elle seront peintes en rouge ou orange et suspendues à l'aide de fil transparent.

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Des espaces « allergie » devant et derrière

Derrière le comptoir

Les allergies polliniques sont corrélées à la saison. Suivant votre région, exposez les antiallergiques à bon escient.

Dans le sud de la France, les pollens de cyprès sont libérés dès le mois de janvier. En Rhône-Alpes, l'ambroisie est responsable de la plupart des allergies aux pollens de mi-août à fin septembre.

Dans les rayons ORL et dermatologie, réservez une place clairement identifiée aux produits : installez une réglette avec la mention « Contre l'allergie ».

Dans l'espace client

Pas toujours faciles à trouver et à identifier, de nombreux produits « santé » trouvent leur place en officine, d'autant plus si un espace contre les allergies y est mis en place. Produits de nettoyage antiacariens, housses acaricides, produits d'hygiène spécifiques, références diététiques permettent de se démarquer, mais cette proposition commerciale nécessite d'ordonner ce rayon comme un « shop in the shop ». Il est placé non loin des produits d'hygiène et des produits diététiques. Un impératif : choisir avec soin les produits référencés.

Une animation printanière

Au printemps, montez une animation « allergie » durant laquelle une gondole est dédiée aux produits antiallergie. Si vous avez une borne Internet dans l'espace public, proposez une sélection de sites consacrés au thème. En période de risque, éditez un bulletin pollinique grâce au RNSA (Réseau national de surveillance aérobiologique) et placez-le de façon à ce qu'il soit visible de l'extérieur ou au moins à proximité du comptoir. Pensez aux messages sur les écrans plasma. Autant de moyens informatifs qui contribuent à renforcer votre image. -

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Une démarche de conseil en sept étapes

1. S'intéresser au client

Posez des questions ouvertes : « A quelle période de l'année ? », « Quels sont vos symptômes ? », « Dans quel environnement travaillez-vous ? », « Qui dans votre famille est déjà allergique ? », « Comment vous sentez-vous ? » (l'allergie fatigue...), sans oublier la question incontournable : « Qu'avez-vous déjà pris ? » ou « Qu'avez vous à la maison pour vous soigner ? » Evitez les questions fermées (« Fumez-vous ? », « Avez-vous de l'asthme ? »...).

2. Reformuler

Faites la synthèse de l'histoire en impliquant le client, lui et seulement lui. Utilisez la formulation « Vous m'avez dit que vous aviez... » Bannissez le « Si j'ai bien compris », car vous ne parlez plus de l'autre mais de vous.

3. Proposer une forme

Pas encore de noms de médicaments cités ! On présente simplement des formes galéniques accompagnées de verbes positifs reprenant l'effet recherché : « Je vous propose ces comprimés pour calmer vos démangeaisons et cette pommade pour atténuer... »

4. Aller chercher les boîtes

Allez chercher les boîtes dans un secteur non visible si les produits sont peu connus, ou dans le rayon conseil s'ils bénéficient d'une notoriété suffisante. Ne soyez pas empressés. Si trois produits ou plus vous semblent utiles, ne venez pas d'emblée avec tous. Vous risquez d'effrayer et surtout de donner l'impression de vouloir faire du forcing. Proposez plutôt deux références et intégrez progressivement les suivantes dans un conseil associé.

5. Personnaliser les avantages

Les produits sont désormais sur le comptoir. Le patient peut les voir et les toucher. Il est temps de lui présenter les avantages spécifiquement adaptés à son cas, car il doit ressentir que l'on s'occupe vraiment de lui. Les adjectifs choisis (« rapides », « efficaces », « bien tolérés »...) doivent au moins être deux, car la notion de prix est glissée entre deux.

6. Associer un conseil

Le conseil associé joue lui aussi la carte de la personnalisation. Il s'immisce dans des questions comme « Qu'avez-vous pour éviter les picotements ? », « Comment faites-vous pour... ? » Autre stratégie : reprendre une information délivrée par le patient pour dériver vers des conseils de prévention : « Vous m'avez dit tout à l'heure que... »

7. Assurer le suivi

« S'il n'y a pas d'amélioration, allez voir votre médecin. » Eradiquez cette phrase qui réduit tous vos efforts à néant. Pourquoi ne pas y aller tout de suite, plutôt que de prendre le risque de perdre du temps ? Assurez plutôt un suivi après la vente. Proposez aux patients de repasser à la pharmacie pour réévaluer le traitement. Terminez toujours l'entretien par des arguments positifs et remettez éventuellement un support écrit (cartes de pollinisation, fiche de conseils, type fiche Rino...).

En collaboration avec Christine Caminade, pharmacienne et formatrice, responsable de l'organisme de formation Christine Caminade Conseil.

DOCUMENTEZ-VOUS

ASSOCIATION

AFPRAL

Association française pour la prévention des allergies, BP 12- 91240 Saint-Michel-sur-Orge. Tél. : 01 48 18 05 84 -http://www.prevention-allergies.asso.fr

Association de bénévoles qui aide le grand public à mieux prévenir les allergies. Permanence téléphonique, les mardis, jeudis et vendredis de 10 heures à 14 heures. L'AFPRAL propose également sur son site des dossiers dont « Allergies alimentaires et Codex alimentarius ».

INTERNET

RNSA

http://www.rnsa.asso.fr

Site français des allergies aux pollens conçu par le Réseau national de surveillance aérobiologique. Risque pollinique, cartes de répartition accompagnent la description détaillée et les photos des différents pollens : ambroisie, graminées, bouleau, plantain...

Weballergies

http://www.weballergies.com

Site d'information sur les allergies et leurs mécanismes réalisé par un allergologue. On appréciera la présence de fiches pratiques consacrées à la désensibilisation ainsi qu'aux différents allergènes : acariens, pollens, moisissures, poils de chat, arachide, aspartam, oeuf, lait.

AllergieNet

http://www.allergienet.com

Ce site consacré aux allergies et à l'asthme a été créé et mis à jour par des médecins. Il vise le grand public et les professionnels de santé qui pourront y trouver des renseignements sur les allergies respiratoires, alimentaires, cutanées et même le mode d'emploi du stylo Anapen.

Les allergènes polliniques

La nature et les quantités de pollens émises dans l'atmosphère varient considérablement en France, en fonction des régions mais aussi des conditions climatiques. Voici le pouvoir allergisant des principaux pollens sur une échelle croissante de 1 à 3 :

1

Châtaignier

Noyer

Pin

Thuya

Tilleul

Troène

2

Aulne

Frêne

Charme

Chêne

Chénopode

Hêtre

Noisetier

Oseille

Plantain

Platane

Sureau

3

Ambroisie

Armoise

Bouleau

Cyprès

Frêne

Graminées

Olivier

Pariétaire

Peuplier

Saule

Urticacées

Attention aux conservateurs !

Paradoxalement, certains collyres antiallergiques formulés avec des conservateurs peuvent induire des manifestations allergiques. Il s'agit :

-#gt; de dérivés mercuriels (phénylmercure, mercurobutol, thiomersal) ;

-#gt; d'ammoniums quaternaires (cétrimide, chlorure de benzalkonium...) ;

-#gt; d'amidines (chlorhexidine) ;

-#gt; de parabens ;

-#gt; de dérivés alcooliques.

Cinq règles incontournables

-#gt; Traiter les deux yeux et éviter si possible de les frotter.

-#gt; Retirer impérativement pendant toute la durée du traitement ses lentilles : les collyres instillés peuvent les abîmer et les lentilles sont susceptibles d'aggraver les symptômes.

-#gt; Ne pas interrompre le traitement, ni diminuer la posologie.

-#gt; Se laver les mains avant l'usage de la solution de lavage oculaire et du collyre.

-#gt; Reboucher le flacon aussitôt après utilisation (y inscrire la date du début du traitement). Jeter le collyre lorsque le traitement est terminé.

Du bon usage des dermocorticoïdes

-#gt; Ne pas démarrer ni arrêter un traitement sans un avis médical.

-#gt; Ne pas renouveler le traitement sans une nouvelle évaluation du médecin.

-#gt; Appliquer le dermocorticoïde sur une peau nettoyée et sèche.

-#gt; Se limiter aux seules surfaces atteintes en massant doucement pour faire pénétrer.

-#gt; Indiquer au médecin le nombre de tubes utilisés.

Urticaires médicamenteuses

Les urticaires médicamenteuses sont en général aiguës, diffuses, constituées de larges placards et associées à un angio-oedème. En premier lieu, antibiotiques (pénicillines) et acide acétylsalicylique sont souvent en cause.

Sont également incriminés :

-#gt; les anesthésiques,

-#gt; les anti-inflammatoires non stéroïdiens,

-#gt; le paracétamol,

-#gt; la néomycine, les sulfamides, les aminosides, les macrolides,

-#gt; les hormones (insuline, héparine) plus rarement ou les enzymes (chymopapaïne, streptokinase).

Conseils associés : préparez le terrain

Face à une ordonnance ou pour toute demande d'un médicament contre l'allergie, pensez aux produits auxquels justement on ne pense pas spontanément : bombes acaricides, housses antiacariens, larmes artificielles, pommades nasales adoucissantes... Ayez aussi le réflexe de questionner votre interlocuteur sur les troubles secondaires dont il peut souffrir tels que la fatigue ou les altérations du sommeil.

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