Dépendance : Vingt-deux produits sous surveillance - Le Moniteur des Pharmacies n° 2613 du 28/01/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2613 du 28/01/2006
 

PROFESSION

Actualité

En 2004, les professionnels de santé, tous secteurs confondus, ont notifié 1 688 cas d'abus et de pharmacodépendance aux centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance (CEIP)*. Ce nombre est en baisse par rapport à 2003, qui comptait 1 924 notifications « spontanées », ont constaté les 17 centres CEIP. Pour recueillir et évaluer les cas, les centres s'appuient aussi sur des réseaux sentinelles de pharmaciens d'officine (système OSIAP)**.

En 2004, 758 « ordonnances suspectes, indicateur d'abus possible », falsifiées et présentées en pharmacie, ont été collectées. Soit 2,7 % de plus qu'en 2003. Le zolpidem (Stilnox), sur la sellette lors des 10es Rencontres des CEIP à Toulouse le 17 janvier, est le plus souvent mentionné. Une enquête fait apparaître des surdosages importants, de nombreuses associations à d'autres hypnotiques - contraires aux RMO - , des cas d'injection intraveineuse et son installation dans le marché du « deal ».

Ne pas se laisser endormir par le zolpidem.

« Parmi les cas rapportés, on distingue une population d'utilisateurs chroniques de doses élevées recherchant une action thérapeutique et, une autre, qui recherche un effet psychique paradoxal, une désinhibition, une euphorie, une anxiolyse », analyse Caroline Vigneau, du CEIP de Nantes. A hautes doses, le zolpidem perdrait son hypnosélectivité gabaergique oméga-1 et agirait sur les oméga-2, d'où l'anxiolyse. Une demi-vie de 3 heures, l'injection possible et la susceptibilité particulière de certaines personnes jouent en faveur de son détournement. Si un patient prend le zolpidem dans la journée, se sent euphorique, est obligé d'augmenter rapidement les doses pour obtenir un effet, il est impératif de conseiller l'arrêt.

Par ailleurs, les différents relevés et informations recueillis ont permis en 2004 de lancer 22 enquêtes sur des spécialités : Xyrem, Tercian, Stablon, Acupan et l'oripavine pour évaluer le potentiel d'abus et de dépendance ; Tranxène 50 mg pour évaluer le rapport bénéfice/risque ; Tranxène 20 mg et Subutex pour examiner les conditions de prescription et de délivrance. Deux enquêtes ont aussi été lancées sur la consommation de plantes aux effets psychoactifs (Ayahuasca et Salvia divinorum) et deux autres sur la surconsommation de psychotropes.

Enfin, 109 décès en relation avec l'abus de médicaments et de substances ont été rapportés en 2004 et 894 échantillons « récoltés au cours de raves » ont été analysés pour identifier l'émergence de nouveaux produits.

* Rapport d'activité sur http://www.agmed.sante.gouv.fr.

** OSIAP : ordonnances suspectes indicateurs d'abus et de pharmacodépendance.

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !