Congrès de la FIP : Et si on reprenait confiance ! - Le Moniteur des Pharmacies n° 2598 du 08/10/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2598 du 08/10/2005
 

INTERNATIONAL

Actualité

Contrefaçons, vente par correspondance, invasion des chaînes, pénurie de diplômés, la pharmacie mondiale n'a pas forcement le moral. Ce n'est pas une raison pour désespérer... Bien au contraire.

Médicaments pour tous, un droit humain » était le thème principal du 65e congrès mondial de la Fédération internationale de la pharmacie (FIP) qui s'est tenu début septembre au Caire. Aujourd'hui, un tiers de la population mondiale n'a pas accès aux médicaments essentiels. Et de plus en plus de pays sont frappés par le fléau de la contrefaçon (plus de 50 % des médicaments consommés dans les pays en voie de développement).

De quoi baisser les bras ? Sûrement pas. Dora Akunyili, directrice générale de la National Agency for Food and Drug Administration and Control du Nigeria, montre que l'on peut agir. Invitée à témoigner, ce médecin a réussi, au péril de sa vie (deux tentatives d'assassinat, bureaux incendiés...), à faire baisser de manière spectaculaire le phénomène dans son pays. Les faussaires ont été très sévèrement condamnés et les stocks saisis ont été détruits... Le Nigeria était jusqu'alors considéré comme la plaque tournante du trafic en Afrique. Mais, conséquence fâcheuse, les contrefacteurs s'implantent dans les pays voisins, au Cameroun par exemple.

La lutte passe donc par une réelle volonté politique, mais aussi par une baisse du prix des médicaments et la création ou le renforcement de la chaîne pharmaceutique. « Certaines politiques nationales de santé ont choisi de sortir certains médicaments de la chaîne strictement pharmaceutique, au nom de la concurrence et pour diminuer le coût de leur prise en charge. Les contrefaçons peuvent alors se développer plus facilement », a alerté Jean Parrot, président de la FIP, lors de son discours inaugural. Mais encore faut-il disposer de suffisamment de pharmaciens pour ce faire. Or, depuis plusieurs années, on observe une fuite des diplômés vers l'Amérique du Nord, l'Europe et les pays du Golfe (plus de 60 % des promotions formées dans les années 80 au Ghana ont quitté le pays...). Un vrai désastre !

Catastrophes en chaîne.

Ainsi, au Zimbabwe, il n'y a plus un seul pharmacien dans le secteur public. Partout, les enseignants en pharmacie se font de plus en plus rares, aggravant encore le problème de renouvellement. Avec en filigrane le futur d'une profession qui se joue car on va s'habituer à travailler sans pharmacien... Autre tendance de fond : le développement au niveau mondial des chaînes. Un exemple : en 2001, la Norvège (plus faible densité de pharmacies en Europe avec près de 14 000 habitants par pharmacie) abandonne une réglementation pharmaceutique vieille de 400 ans pour un modèle ultralibéral (installation libre, ouverture du capital...). Quatre ans après, le pays compte plus de 500 pharmacies (contre 433 en 2001) dont 38 sont encore indépendantes ! Trois chaînes de pharmacies, contrôlées par les grossistes Phoenix, Celesio et Alliance Unichem, se partagent aujourd'hui le marché. Le gouvernement norvégien se dit satisfait : l'accessibilité s'est améliorée, tout comme les services proposés au public.

Retrouver le moral à Berne.

Face à cette ultralibéralisation, des pharmaciens se remettent en question et proposent des alternatives. C'est le cas des confrères suisses qui doivent batailler contre les chaînes, les médecins propharmaciens, la VPC... Au Caire, la Société suisse de pharmacie a présenté plusieurs projets, dont celui sur les maisons de retraite. Depuis 2002, le canton de Fribourg oblige ces dernières à faire appel à un pharmacien pour assurer une « assistance pharmaceutique ». Ils sont chargés de créer une pharmacie, d'en gérer l'approvisionnement et le stock. Dans un second temps, ils ont dû s'atteler à la rationalisation des traitements (en s'appuyant notamment sur des consensus médicaux). Leur rémunération est de 1 FS par patient et par jour, mais sans prendre de marge ! Les coûts des médicaments ont baissé de 7,1 % sur deux ans, alors que l'augmentation dépassait les 10 % par an précédemment.

Valorisant, non ? C'est justement tout l'intérêt de la FIP, ce grand laboratoire d'idées, que de repousser les frontières de la pharmacie.

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