Gard : Les inondations ont touché une trentaine d'officines

Quand on voit ce qui s'est passé en Louisiane, on ne va pas pleurer ni même se plaindre pour 20 centimètres d'eau dans une pharmacie. Cela aurait pu être bien pire ! » relativise Frédéric Louche, titulaire de l'une des deux pharmacies gardoises les plus touchées par le déluge qui s'est abattu les 6 et 8 septembre sur la région.

Pourtant, l'officine, qu'il a rachetée en 2003 à Milhaud, aux portes de Nîmes, et qui avait déjà pris l'eau en novembre 2004, a cette fois-ci été inondée à deux reprises en 72 heures : « Environ 20 centimètres d'eau qui ont ensuite laissé 3 à 4 centimètres de boue dans toute la pharmacie, explique Frédéric Louche. On a limité la casse en montant ce qu'on pouvait à l'étage, notamment toute l'informatique. » Bilan : deux demi-journées de perte d'exploitation et le mobilier à changer, en tout cas les bas de meubles.

A quelques kilomètres de là, l'unique pharmacie du village d'Aubord - où quelque 400 maisons d'habitation et commerces ont été inondés - a elle aussi pris l'eau deux fois en trois jours. « Toute l'équipe, sept personnes, a passé la journée entière de mercredi à nettoyer, raconte Françoise Carrière, la titulaire. Et ça a recommencé le jeudi : 10 centimètres d'eau et 5 centimètres de boue ensuite dans la pharmacie. Mais nous aurions eu 60 à 80 centimètres d'eau si nous n'avions pas baissé le rideau de fer : deux des cinq ruisseaux qui traversent le village sont devenus de véritables torrents. »

L'onduleur de protection informatique a rendu l'âme et, sans électricité pendant plus de 24 heures, « nous avons perdu le contenu du frigo et eu pas mal de dégâts dans les stocks où il y avait plus de 20 centimètres d'eau ». L'officine, qui a subi trois journées et demie de perte d'exploitation, a reçu un bel élan de solidarité : « Ordre, syndicat, confrères ont appelé spontanément, cela fait très chaud au coeur... »

Au total pas moins d'une trentaine de pharmacies ont été plus ou moins inondées dans le Gard, dont une dizaine à Nîmes et sa banlieue. En tout, neuf communes ont engagé une procédure de demande de reconnaissance de catastrophe naturelle.