Caisses : la carte de la persuasion - Le Moniteur des Pharmacies n° 2594 du 10/09/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2594 du 10/09/2005
 

Actualité

Enquête

Pour Jean Roméro, porte-parole des directeurs des treize caisses du Nord-Pas-de-Calais, « il faut mettre la pression » pour que les objectifs soient tenus. « Mais il faut aussi éviter de tomber dans le piège de l'égalitarisme » entre régions ou même entre cantons. L'Assurance maladie cartographie les résultats agrégés de chaque officine, avec des extrêmes allant ici de 76,1 % à 37,8 %. Dans un tel condiv, « c'est stratégique, que les très bons mettent la pression sur ceux qui sont plus faibles ». Jean Roméro préfère cependant miser sur la persuasion plutôt que de jouer d'emblée au gendarme.

Et c'est bien ce qu'ont entrepris les caisses de France en visitant les pharmacies depuis juillet. Avec l'espoir que l'exemplarité des meilleurs jouera à fond : « Les pharmaciens adorent les classements, analyse encore Jean Roméro. Les premiers entendent le rester, aucun ne veut être la voiture balai. Nous n'avons eu que deux refus de rendez-vous. Je suis persuadé que tous vont jouer le jeu. »

Bonnet d'âne pour l'Ile-de-France.

Alors la boîte à idées fonctionne un peu partout. Dans le Puy-de-Dôme, on a adressé l'an dernier à tous les assurés atteints d'affections chroniques un courrier personnalisé de sensibilisation : six mois plus tard, la consommation de génériques chez ces personnes, invitées à aborder le sujet avec leur médecin et leur pharmacien, est passée à 37 %. En Haute-Garonne (plus faible taux de génériques de Midi-Pyrénées), la caisse a à l'étude un groupe de travail entre médecins et pharmaciens (« Ce serait une première ! »). Dans les Bouches-du-Rhône (10 points en dessous de la moyenne nationale) on tente aussi d'être persuasif. En parallèle des visites d'officines, fin juillet, 6 000 assurés sociaux en ALD gros consommateurs de princeps ont reçu un courrier pour les sensibiliser au générique. Leurs accords conventionnels vont être rappelés aux médecins. Mais Gilles Cazaux, directeur de la régulation à la CPAM-13, n'hésite pas à dire qu'en cas d'échec de la persuasion, la pénalité individuelle ne le gênerait pas vis-à-vis des officinaux, « pour éviter que les bons élèves paient pour les autres. La solution la moins injuste serait de dénoncer l'accord de tiers payant au premier euro pour ceux qui ne substituent pas assez. Quand ils délivreraient en princeps, l'assuré social refusant le générique ferait l'avance de frais. C'est facile et rapide à mettre en oeuvre et les mutuelles sont prêtes à jouer le jeu ». Même le bouillant et très médiatique patron de la CPAM de Nantes, Claude Frémont, se dit peu favorable à cette idée : « Si je devais pénaliser quelqu'un, ce serait plutôt les médecins. » Même s'il considère que les pharmaciens se cachent souvent derrière un problème de stock. Claude Frémont doute de l'efficacité du TFR. Au second semestre 2004, sur un montant de médicaments remboursés de 70,5 MEuro(s), l'économie liée au TFR n'aurait été que de 228 000 Euro(s) pour sa caisse...

Une analyse partagée par Fabien Badinier, directeur de la gestion du risque de la CPAM-92, pourtant en dessous de la moyenne d'Ile-de-France (50 % contre 50,5 %), elle même bonnet d'âne de l'Hexagone : « Les moyens de persuasion sont surtout relationnels. C'est un coup de billard à trois bandes, chacun se renvoyant la responsabilité. Mais l'objectif est de réduire les dépenses et c'est pour cela que le TFR doit être le dernier outil à utiliser. » Ne pas avoir conservé d'écart de prix entre princeps et certains génériques est « une erreur monumentale », estime-t-on par ailleurs en Haute-Garonne.

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