Sécu: l'incendie couve encore - Le Moniteur des Pharmacies n° 2592 du 27/08/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2592 du 27/08/2005
 

Actualité

L'événement

Loi Jacob, grippe aviaire, rapport du CEPS, pilules contraceptives et THS classés cancérogènes, retrait de produits d'antibiothérapie locale, de l'association paracétamol/dextropropoxyphène au Royaume-Uni, nouveaux pictogrammes sur les boîtes... L'été fut riche en événements.

Un an après la parution au JO de la réforme de l'assurance maladie, les publications sur les dépenses de santé se sont multipliées cet été. Notamment le rapport annuel du Comité économique des produits de santé (CEPS) qui préside de plus en plus aux destinées de l'économie officinale. L'évolution des ventes de médicaments y est jugée « inquiétante », à + 6,9 % en 2004 (+ 6,2 % en ville à 16,82 MdEuro(s)), en dépit d'une diminution des volumes et des prix (- 1,2 %). Les transferts de prescription vers des produits de plus en plus chers est donc évident (les transferts de l'hôpital vers la ville sont stables). « On ne peut qu'y voir les conséquences d'une intensification très forte de la promotion des médicaments les plus chers encore protégés par des brevets », selon le CEPS. Le Comité prend acte d'une croissance de 35 % des génériques à 1,94 MdEuro(s) de CA. Concernant les groupes sous TFR (250 MEuro(s)), le rapport observe que les génériques y ont représenté la moitié des ventes, et donc que l'alignement des princeps « n'a pas empêché la poursuite du développement des génériques ».

Mais ce sont les études de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), sorties en juillet, qui ont été reprises avec le plus de gourmandise par les médias. Un chiffre a été largement relayé : les dépenses de santé par Français se sont élevées à 2 951 Euro(s) en 2004. Mais si l'on s'en tient à la consommation de biens médicaux (hors recherche, enseignement...), le chiffre tombe à 2 328 Euro(s), dont 21 % pour les médicament, poste qui « depuis 1997 contribue le plus à la croissance en volume ». Ce sont les augmentations de masse salariale liées aux embauches dues aux 35 heures qui plombent le poste le plus important : l'hôpital (44,4 % de la consommation de biens médicaux). Une autre étude de la DREES, basée sur un modèle mathématique, a mis en évidence une relation quasi mécanique entre croissance du PIB et des honoraires médicaux (+ 1 point de PIB équivaut à + 0,6 point d'honoraires) et entre croissance des honoraires et des prescriptions (+ 1 point d'honoraires équivaut à + 1,41 % de dépenses de médicaments en volumes).

Enfin, l'ACOSS a annoncé fin juillet que le déficit de trésorerie de la Sécu n'avait atteint « que » 17,6 MdEuro(s) en 2004 grâce à la CADES qui a repris la dette de la branche maladie à hdiv de 35 MdEuro(s)... Heureusement pour le gouvernement, la croissance des soins de ville est dans le champ de l'ONDAM au premier semestre 2005 à + 3,2 %... grâce au premier impact de la réforme de l'assurance maladie, a assuré le ministre de la Santé.

Ces publications faisaient suite à l'installation, le 8 juillet, par le ministre de l'Economie Thierry Breton de la commission Pébereau chargée de réfléchir aux moyens d'enrayer la spirale de la dette publique (car la France « vit au-dessus de ses moyens », selon le ministre). Un premier rapport d'étape est prévu fin septembre pour « éclairer» les débats budgétaires de cet automne.

A noter

SÉCU. La loi organique sur les lois de financement de la Sécurité sociale (LFSS), publiée au « JO » du 3 août, renforce le contrôle du Parlement sur les LFSS. Désormais, il se prononcera sur chaque composante de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie : soins de ville, hôpital public, privé, médico-social des personnes handicapées, des personnes âgées.

Il votera les comptes de l'année passée. Les mesures rectificatives de l'année en cours (en cas de dérapage...) seront aussi examinées.

Enfin, un rapport sur les perspectives de recettes et dépenses des quatre prochaines années et un autre sur l'affectation des excédents ou sur la couverture du déficit de l'année passée, figureront au PLFSS.

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