Michel Boulay : « Je ne produis pas un "vin de pharmacien" ! » - Le Moniteur des Pharmacies n° 2592 du 27/08/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2592 du 27/08/2005
 

Actualité

Enquête

Quand Michel Boulay n'est pas dans son laboratoire du centre-ville du Mans, on le trouve dans ses caves de tuffeau de la Chartre-sur-le-Loir. Il y exploite depuis plus de trente ans 14 hectares de vignes et produit chaque année 40 000 à 50 000 bouteilles de jasnières (blanc) et de côteaux-du-loir (rouge, blanc). Ce fils et petit-fils de paysans s'était éloigné des terres familiales pour suivre des études de biologie. « Et puis mon père est tombé malade, et je me suis repris au jeu... » Associé dans un laboratoire de biologie au Mans, Michel Boulay reprend le demi-hectare paternel. Le monde agricole lui jette un regard pour le moins sceptique. Il rachète pourtant des terres et y consacre tout son temps libre et une grande partie de ses économies. Si Michel Boulay se défend de produire un « vin de pharmacien », il reconnaît que l'activité du laboratoire lui a permis de tenir. « Il est difficile pour un pharmacien de se positionner comme viticulteur. Cela dit, si j'avais dû vivre de la viticulture, je m'y serais pris autrement. » Il défend néanmoins farouchement un terroir et une appellation, face à des vins de plus en plus techniques : « A la longue, on va détruire l'image de l'appellation, déplore-t-il. Ici, Je travaille mes vins comme le faisait mon grand-père. » Malgré un phénomène de mécanisation qui, à l'instar des laboratoires, incite aux regroupements, Michel Boulay embouteille toujours à la main. Il écoule sa production chez des restaurateurs locaux, à la célèbre épicerie Vavin du Mans et par l'intermédiaire d'un grossiste. « Hier, les gens venaient acheter une ou deux barriques. Aujourd'hui, il faut aller chercher les clients », regrette Michel. Heureusement, le jasnières se bonifie en vieillissant !

Un pharmacien au chevet de la vigne

Au XIXe siècle, grâce à la machine à vapeur, un petit puceron voyageur arrive frais et dispos sur les côtes françaises. Jules-Emile Planchon, entomologiste et professeur de pharmacie à l'université de Montpellier, est appelé à la rescousse. En 1868, son équipe trouve sur certains pieds de vigne une masse grouillante d'aphidiens. Un peu plus loin, un petit insecte se prélasse sur un feuillage flétri. Planchon le baptise Phylloxera devastatrix et découvre ses origines américaines. Quelques années passent avant que ses études soient admises par l'ensemble de la communauté scientifique. En 1890, la presque totalité du vignoble français est touchée. Une idée de génie vient à Planchon : importer d'Amérique des plants résistants au puceron. Pour conserver les qualités des raisins et des vins français, il suffit de greffer sur ces pieds résistants les variétés des vignobles français. Merci la pharmacie !

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