Jean Galand : « La vigne, c'est une chose dont je suis entièrement responsable »

Jean Galand est maire depuis 2001 de la petite commune de Lalande-de-Fronsac. Ce pharmacien hyperactif (il est également vice-président du Giphar) s'est installé là, au bord d'un carrefour où il n'y avait rien, en 1990, d'abord à cause de son profil stratégique mais aussi - plus secrètement - parce qu'il était entouré de vignes ! Un violon d'Ingres pour celui qui a soutenu sa thèse de doctorat sur l'apport hygiénique des tanins vineux, sous la direction du professeur Masquelier (Bordeaux-II) dont les études sur les bienfaits d'une consommation modérée de vin ont lancé le fameux « french paradox ».

« Je consacre un tiers de mon temps à l'officine, un tiers à la mairie et un tiers à la vigne, détaille Jean Galand. Je fais confiance à mes neuf collaborateurs (dont deux adjointes), je délègue et je les intéresse... Ils génèrent 90 % de l'activité et moi 10 %, c'est pourquoi je les respecte », tranche l'homme au physique de rugbyman. Avec un CA de 2,5 MEuro(s) en 2004, contre 1,9 MEuro(s) en 2001, la méthode a fait ses preuves.

Ce réalisme n'empêche pas Jean Galand d'avoir des accents lyriques : « La vigne, c'est une chose dont je suis entièrement responsable, que je fais de mes mains : je n'ai pas embauché des ouvriers agricoles pour dire après : "C'est mon vin"... Les couleurs des saisons qui passent me fascinent, tout comme le vent, le soleil et les nuages que je scrute à longueur de temps. Avec la vigne, on se surprend à avoir peur. A avoir peur de la chute de grêle, du coup de gel tardif, du manque de soleil, de l'excès de pluie... ça ne finit jamais. La vigne est exigeante, elle demande beaucoup de soins. C'est une vraie passion. »

Jean Galand possède aujourd'hui 3,5 hectares en appellation bordeaux et bordeaux supérieur et 1,4 hectare en appellation canon-fronsac, et dispose d'une cuverie moderne et d'un très beau chai. Grâce aux conseils d'un oenologue réputé pour vinifier son vin, il a déjà décroché une médaille d'argent (Concours mondial de Bruxelles 2002) et trois médailles d'or (Concours européen et Concours général agricole de Paris en 2002, Concours mondial de Bruxelles 2004), sans parler de plusieurs sélections dans des guides spécialisés. Dans sa thèse de doctorat, Jean Galand observait notamment qu'il était préférable « de ramener au minimum techniquement indispensable le taux d'alcool » dans le vin. Soulignant plus loin que « tout se conjugue pour faire du vin un agent prophylactique exceptionnel dans le domaine de l'hygiène alimentaire ». Autrement dit, Jean Galand fait de la prévention à sa manière...