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Actualité
Enquête
Janvier 2005. Gaëtan Thomas, 26 ans, diplômé de la faculté de Grenoble depuis quelques mois, découvre Pharmacie humanitaire internationale (PHI). Comme beaucoup d'autres, l'officine de Luz-Saint-Sauveur (65), où il travaille en CDD, participe à la collecte de fonds organisée par PHI au profit des victimes du tsunami. Gaëtan veut donner un peu plus de sa personne, son contrat arrivant à terme dans quelques semaines. A la faveur d'un contact téléphonique dans le cadre de la collecte, il propose ses services pour aller sur le terrain. PHI n'a pas encore programmé de mission d'évaluation ou d'intervention en Asie du Sud, « mais nous avons besoin de quelqu'un en Mongolie », s'entend répondre Gaëtan.
En 2003, alors qu'il était étudiant, il avait certes déjà goûté à l'humanitaire pendant trois jours. C'était avec le DICAF*, après le tremblement de terre en Algérie. Mais cette fois, il s'agit de s'expatrier pendant trois mois. Un passage par Montpellier au siège de PHI, où il rencontre la directrice Marie-Agnès Cros, et Gaëtan Thomas accepte de consacrer une partie de ses économies à l'achat du billet d'avion et pour se loger sur place (« à 3 euros la nuit dans une auberge de jeunesse »). Le 6 mars, il s'envole pour Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie.
Là-bas, trois religieuses françaises ont réhabilité un hôpital en ruine pour accueillir et soigner gratuitement les plus démunis. A la demande de l'association humanitaire Tulipe (Transfert d'urgence de l'industrie pharmaceutique), PHI intervient à Oulan-Bator depuis 2002. Plusieurs étudiants en pharmacie s'y sont déjà succédé pour soulager la religieuse directrice de l'établissement, pharmacienne et infirmière. « J'ai commencé par organiser l'envoi de France d'un conteneur de médicaments, surtout des antibiotiques, des anti-inflammatoires et des antihypertenseurs, indique Gaëtan. Ensuite, mon rôle consistait chaque jour à contrôler les piluliers des patients hospitalisés, à vérifier que leurs traitements étaient bien adaptés, à être présent lors d'interventions chirurgicales et à délivrer des médicaments aux gens se présentant à l'hôpital. »
Brûlures dues aux conduites de chauffage urbain à ciel ouvert, amputations de doigts gelés, consultations à domicile avec un médecin dans les bidonvilles « où un tiers des gens ont la tuberculose »... : Gaëtan Thomas s'est efforcé d'apporter du mieux possible l'aide qu'on attendait de lui. « L'humanitaire, c'est très valorisant, pour plusieurs raisons, estime Gaëtan. D'abord parce qu'on part dans l'inconnu, qu'on découvre un autre monde, totalement différent, et qu'il faut être à la hdiv. Dans la pharmacie de village où j'avais travaillé en France, je m'étais aussi senti très utile. Mais en Mongolie, j'ai appris à devenir un peu plus humble, à voir comment cela se passe ailleurs, autrement que devant la télé ou en voyage organisé. »
Alors oui, sans aucune hésitation : « Si on me propose de participer à une autre mission, je suis partant... »
* Détachement d'intervention contre les catastrophes de la Fédération française de secours et de sécurité.
Tout PSF-CI s'est retrouvé en juin dernier à Chamonix pour fêter les 20 ans de Pharmaciens sans frontières. Au programme de son congrès, paludisme et sida mais aussi « humanitaire d'hier, d'aujourd'hui et de demain ». Les « anciens » ont exprimé leur nostalgie de l'humanitaire tel qu'il était pratiqué autrefois, plus soucieux de contacts humains et d'échanges. Logique, la plupart des ONG sont devenues aujourd'hui d'énormes multinationales tenues de respecter des normes de qualité et de gérer des millions d'euros et de dollars.
Existe-t-il à terme un vrai risque que la technocratie prenne le pas sur les contacts humains, véritable moteur de toute action humanitaire ? Audrey, jeune expatriée sur les programmes de PSF-CI au Burkina Faso et au Kasaï-Oriental (République démocratique du Congo), n'est pas inquiète : « Sur le terrain, je n'ai eu l'impression de voir ni romantiques, ni professionnels froids. Chacun a un engagement profondément humanitaire et travaille dans un objectif de qualité. »
De son côté, Pharmacie humanitaire internationale (ex-PSF-Union France) célébrera les 20 ans de Pharmaciens sans frontières le samedi 8 octobre. Des manifestations devraient avoir lieu au niveau des 41 associations départementales.
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