Bourgogne/Franche-comté : Les médecins et les pharmaciens résolument décidés à unir leurs compétences - Le Moniteur des Pharmacies n° 2590 du 09/07/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2590 du 09/07/2005
 

RÉGIONS

Actualité

Lorsque médecins et pharmaciens s'entendent, souvent par le biais de réseaux, c'est pour le plus grand bénéfice du patient. C'est encore plus vrai à petite échelle, comme le prouvent des expériences menées en Bourgogne et en Franche-Comté.

Que faites-vous le jeudi soir ? Cours de gym, télé... ? - Non, nous, c'est formation continue », pourraient répondre à la cantonade les membres du Réseau gérontologique de haute Côte-d'Or. Associant médecins, pharmaciens libéraux et hospitaliers, ce réseau organise un cycle régulier de conférences sur trois sujets d'études. « Evaluation des pratiques » réunit le sous-groupe des médecins, « Mise à jour des connaissances », destiné à tous les membres du réseau, est animé par des intervenants du CHU, des spécialistes libéraux ou des pharmaciens hospitaliers de la région, et « Sujet de santé publique » permet d'échanger sur des thèmes comme l'acharnement thérapeutique ou l'euthanasie.

Des conférences pour les personnes âgées.

Loin de fonctionner en huis clos, le Réseau gérontologique de haute Côte-d'Or s'ouvre sur l'extérieur. « Nous avons créé des conférences à destination des personnes âgées qui ont eu beaucoup de succès, précise Claude Plassard, gériatre et fondateur du réseau. Les clés de la réussite, c'est la convivialité. Le dîner n'est pas payé par un labo. Chacun met la main à la poche ou amène quelque chose. ça crée des liens. »

Malgré une cotisation annuelle de seulement 65 euros, ce réseau revendique une indépendance totale et un partenariat éthique avec l'industrie. Revers de la médaille : les intervenants ne sont pas rétribués, mais ça marche depuis 30 ans. « Médecins et pharmaciens ont autant besoin de formation continue. Prendriez-vous un A-380 avec un pilote ayant appris sur une Caravelle et n'ayant jamais remis ses connaissances à jour ? », ironise Claude Plassard, qui n'exprime qu'un seul regret : le manque de reconnaissance des autorités officielles.

Le patient principal bénéficiaire.

Cette expérience n'est pas unique dans la région, comme l'a démontré la Journée du médicament, organisée conjointement par les URCAM de Bourgogne et de Franche-Comté et les facultés de médecine et de pharmacie de Dijon et de Besançon, qui s'est tenue le 28 juin à Dijon. Le thème retenu pour cette année était celui de la relation entre le médecin et le pharmacien et les garanties qu'elle permet d'apporter quant à l'observance des traitements par les patients.

Jacques Simonin, pharmacien, et Claude Magnin, médecin, ont monté le Réseau 25 de gestion des toxicomanes, avec une formation commune et une relation thérapeutique triangulaire patient-médecin prescripteur-pharmacien dispensateur. « Ça change beaucoup de choses pour ces patients particulièrement fragiles, confient avec enthousiasme les cofondateurs du réseau. La méfiance vis-à-vis du corps médical diminue, le sentiment qu'une équipe médicale s'intéresse à leur santé favorise l'observance et, à terme, leur qualité de vie. » Ça change aussi beaucoup de choses pour les adhérents : des échanges téléphoniques parfois quotidiens, une réunion d'échanges de pratiques tous les deux mois et, d'ici la fin de l'année, la création d'un dossier médical minimum partagé (agréé par la CNIL) à usage des membres.

« Ce n'est pas difficile de se rencontrer, il suffit de le vouloir, reconnaît Gilles Bardelay, directeur général de la revue Prescrire et « grand témoin » de cette journée de réflexion sur le couple médecin-pharmacien. A deux on est un groupe, à trois on est un réseau. N'attendez pas que ça vienne des autorités officielles ! La priorité, c'est l'intérêt du malade. »

Apprendre à travailler ensemble dès la fac

- Tous ceux qui ont l'expérience du comptoir savent bien que les relations médecins-pharmaciens sont parfois moins idylliques.

Pour prendre le problème à la racine, la faculté de pharmacie de Dijon a mis en place une expérience pédagogique originale sous la houlette du Pr Jean-Paul Belon, membre de la Commission pédagogique nationale des études pharmaceutiques. Un jeu de rôle réunit étudiants de médecine et de pharmacie de 6e année. Premier temps : l'apprenti médecin planche sur un cas clinique et rédige une prescription.

Deuxième temps : un « patient » muni de l'ordonnance se présente devant le pharmacien en herbe. Celui-ci juge de la recevabilité de l'ordonnance et peut contacter le « médecin » pour lui demander des précisions ou lui faire part de ses remarques. Impossible de penser que les relations entre ces futurs médecins et pharmaciens n'évolueront pas vers plus de respect mutuel après avoir planché ainsi sur les mêmes bancs.

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