Contraception d'urgence : ne pas donner de leçons - Le Moniteur des Pharmacies n° 2587 du 18/06/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2587 du 18/06/2005
 

Actualité

Enquête

Nous avons remarqué que les jeunes femmes, après un rapport non protégé ou mal protégé, prennent conscience des risques encourus, elles sont donc ouvertes au discours de la contraception régulière, rapporte Fatima Lalem, chargée du dossier contraception au Mouvement français pour le planning familial. Elles peuvent être sur la défensive au premier abord, mais si l'adulte en face n'est pas donneur de leçons, elles sont captives. »

Fatima Lalem attend des officinaux de la disponibilité, de la discrétion et de l'écoute - sans jugement. Elle souhaite que ceux-ci orientent une jeune fille en difficulté vers l'infirmière scolaire ou le centre de planning familial. « Le pharmacien doit pouvoir connaître le cadre de la contraception d'urgence et aussi faire un point avec la jeune fille sur la contraception orale et les préservatifs », conseille Fatima Lalem. Sans oublier, surtout, de distribuer la brochure d'information spéciale sur la contraception d'urgence élaborée par le Cespharm et la CNAM (avec les contacts utiles).

Les faire réagir : Jean Lamarche, titulaire à Paris

Je pars du principe que je contribue à réduire le taux d'IVG et à aider des jeunes filles en difficulté. Même si dans le VIIe arrondissement j'ai affaire à une clientèle aisée... Les étudiantes ne sont plus gênées, ici elles connaissent le processus. J'annonce le prix pour les faire réagir et j'engage ainsi le dialogue. Je donne l'adresse du planning et je distribue la brochure du Cespharm. Ensuite, je m'entretiens brièvement avec elles, je ne les embête jamais mais je leur distribue systématiquement des préservatifs. Ça me paraît indispensable. Quand une mineure revient plusieurs fois pour la contraception d'urgence, je lui fait comprendre l'irrationalité de sa démarche en lui disant qu'elle avale d'un seul coup deux boîtes de pilules. Je veille à la confidentialité sans pour autant m'enfermer avec elle dans une pièce. Cela attire trop les regards, voire les soupçons.

Je ne suis pas là pour les juger : Pascale Rebinguet, préparatrice à Lalande-de-Fronsac (Gironde)

Nous avons des comptoirs individuels bien adaptés à la délivrance de la contraception d'urgence. Mon but est avant tout d'informer les mineures. Je les mets toujours en confiance en leur précisant que je ne suis pas là pour les juger et que notre discussion restera confidentielle. J'essaie de dater le rapport pour ne pas donner le médicament à mauvais escient. Puis j'informe sur les avantages de la contraception régulière, les consultations du planning familial, et j'aborde ensuite les préservatifs. Une fois, la jeune fille est allée chercher son petit copain dans la voiture pour qu'il écoute lui aussi. Je suis là pour les aider, c'est un échange privilégié enrichissant de part et d'autre. Et quand la personne revient avec une ordonnance de contraceptifs, je suis réellement contente.

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