Les bonnes stratégies pour vivre de ses rentes - Le Moniteur des Pharmacies n° 2585 du 04/06/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2585 du 04/06/2005
 

Actualité

Enquête

Puisque le taux des pensions de retraite n'ira qu'en diminuant au cours des prochaines années, il est prudent de préparer sa retraite le plus tôt possible.

Hormis les cotisations à des produits profilés spécialement pour la retraite type CAVP complémentaire, Madelin et éventuellement PERP, qui peuvent être considérés comme la première partie indispensable pour bien constituer une retraite, « la construction d'un patrimoine privé en s'appuyant sur les ressources du patrimoine professionnel peut permettre sans difficultés d'améliorer sérieusement la rente future de retraite, mais aussi la protection du conjoint, voire du concubin », estime Dominique Leroy, expert-comptable du cabinet Norméco et spécialisé en gestion de patrimoine. A chaque âge correspond sa stratégie d'épargne. Partir à la retraite dans plus de dix ans n'implique pas les mêmes choix que partir dans moins de cinq années. La décision d'utiliser les nouvelles possibilités offertes pour compléter sa retraite, voire de recourir aux formules d'épargne traditionnelle, dépend de l'âge du pharmacien, de sa situation financière personnelle et de ses objectifs patrimoniaux. Une révision de stratégie tous les dix ans paraît raisonnable. En fonction de l'âge du pharmacien, Dominique Leroy propose quatre stratégies d'épargne adaptées et différenciées.

Pour des titulaires entre 30 et 40 ans

Cette décennie verra la mise en place de l'acquisition de l'outil de travail, élément indispensable pour permettre de développer le patrimoine privé. Elle coïncidera aussi, en général, avec l'acquisition de la résidence principale. Malgré des moyens limités du fait du désendettement de l'outil de travail, le titulaire pourra songer à mettre en place une stratégie d'investissement immobilier locatif (locaux nus, meublés...) suivant les opportunités du marché et à ouvrir très rapidement des contrats d'assurance vie. « Même s'il ne peut pas mettre des sommes importantes sur une assurance vie, cette décision aura l'avantage de prendre date, notamment en termes de fiscalité », souligne l'expert-comptable. L'antériorité permettant des exonérations fiscales lors des rachats.

Entre 40 et 50 ans

L'outil de travail étant bien positionné et le désendettement bien engagé, le titulaire sera en mesure de consacrer une partie plus importante de ses moyens financiers, pour dynamiser son patrimoine privé. Trois grands axes de développement peuvent être envisagés :

L'assurance vie

Les contrats ouverts lors de la décennie précédente, voire de nouveaux contrats, peuvent être alimentés d'une façon plus importante. Les sommes versées sur ces différents supports ont par rapport aux divs actuels de grands avantages, notamment en termes de transmission (exonération de droit de succession à hdiv de certaines limites), de fiscalité (exonération des produits financiers hors CSG pour les contrats de plus de 8 ans), et de complément de retraite (possibilité de mettre en place des retraits réguliers avec une fiscalité très avantageuse).

L'immobilier locatif

Cet axe de réflexion permet de créer assez rapidement un patrimoine grâce à l'effet de levier de l'emprunt. « Tout en s'appuyant sur des professionnels, le titulaire doit impérativement se faire son propre avis sur les investissements à réaliser. Il faut notamment définir la localisation, le marché locatif, la qualité de la construction, et les possibilités de revente ultérieures. Chaque investissement doit faire l'objet d'un prévisionnel de manière à ressortir l'incidence fiscale et l'effort financier à faire mensuellement. Le handicap majeur de cette solution est la fiscalité puisqu'à ce jour les revenus fonciers sont les revenus les plus taxés en France. Enfin, et surtout, l'ensemble des avantages fiscaux se rapportant à l'immobilier doit être regardé comme la "cerise sur le gâteau" et non l'élément majeur de l'investissement. »

Prendre des participations dans une SEL

Une prise de participation minoritaire dans une SEL peut permettre, dans l'hypothèse où tous les critères économiques et relationnels avec les autres associés sont maîtrisés, de diversifier son patrimoine et de préparer les revenus futurs pour sa retraite. S'agissant d'un véritable placement, le titulaire investisseur devra bien analyser les contours de l'investissement, les risques du fait de son caractère minoritaire, mais aussi être conscient du caractère non « liquide » de la participation qu'il prendra.

Enfin, d'autres pistes de réflexion et de diversification de patrimoine peuvent être envisagées telles que l'ouverture et la gestion d'un PEA, la location de meublé (non professionnel ou professionnel), etc.

Entre 50 et 60 ans

C'est la décennie la plus importante pour confirmer sa stratégie patrimoniale et préparer sérieusement ses ressources futures de retraite. Durant cette période, l'outil de travail sera généralement payé ou tout du moins le taux d'endettement sera plus confortable que sur les décennies précédentes. Cela permettra d'accélérer la mise en place de la partie privée du patrimoine par des disponibilités financières plus larges. Le titulaire devra peut-être faire des arbitrages de manière à rééquilibrer son patrimoine dans le but de préparer ses compléments de retraite. « Une analyse patrimoniale complète est nécessaire pour évaluer les conséquences financières pour le conjoint du titulaire ou de son concubin en cas de décès prématuré. En effet, certains placements n'ont de vocation que l'accroissement du capital et des revenus, sans aucun intérêt en termes de transmission ou de succession, alors que d'autres placements, tels que l'assurance vie, apportent leurs propres solutions à ces problèmes. »

Après 60 ans

L'âge légal de prise de la retraite étant 65 ans, certains titulaires pourront grâce à la stratégie mise en place précédemment se permettre d'anticiper leur arrêt d'activité. En termes de stratégie de retraite, « il sera nécessaire, quelques années avant l'échéance, de réduire le risque de certains placements ou d'en rendre d'autres plus "liquides", conseille Dominique Leroy. Il faudra aussi à ce stade affiner l'analyse des conséquences d'un éventuel décès prématuré sur le conjoint ou sur le concubin. Il peut avoir des influences très néfastes sur les capacités financières du conjoint survivant, notamment sur le patrimoine, du fait de la succession, et sur les ressources du fait du caractère plus ou moins réversible de certaines rentes. Ces analyses peuvent aboutir à la nécessité de modifier le contrat de mariage. »

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