La radiopharmacie a de l'avenir - Le Moniteur des Pharmacies n° 2584 du 28/05/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2584 du 28/05/2005
 

LABORATOIRE CYCLOPHARMA

Carrières

Cyclopharma est spécialisé dans la fabrication de marqueurs radioactifs utilisés en médecine nucléaire. Deux nouveaux sites de production viennent d'ouvrir avec à la clé trois recrutements de pharmaciens. En attendant d'autres.

Saint-Beauzire, au coeur du Puy-de-Dôme. C'est ici, dans un biopôle situé près de Clermont-Ferrand, que siègent les locaux de Cyclopharma, laboratoire spécialisé dans la fabrication de produits radiopharmaceutiques à courte durée de vie. Cette jeune société doit son implantation auvergnate à Gaston Meyni, ex-doyen de la faculté de médecine de Clermont-Ferrand et pionnier en médecine nucléaire. « Il n'y avait alors plus de société française pharmaceutique fabriquant des molécules dans ce domaine, cette spécificité était réservée au Commissariat à l'énergie atomique », explique Jean-Bernard Deloye, directeur général de Cyclopharma et pharmacien responsable.

Aujourd'hui Cyclopharma exploite deux spécialités à base de fluorodéoxyglucose, dont le Glucotep pour lequel il a obtenu une AMM. Les isotopes radioactifs sont utilisés pour la détection de cancers avec des petscans, appareils qui couplent tomographe par émissions de positons et scanner.

Un pharmacien par site.

Cinq ans après sa création, Cyclopharma emploie huit pharmaciens et compte trois sites de production : Nice, Toulouse et Clermont-Ferrand (le plus important). « Pour répondre aux procédures pharmaceutiques, nous avons donc besoin d'au moins un pharmacien par site », rapporte Jean-Bernard Deloye, qui vient de pourvoir trois nouveaux postes pour deux futures nouvelles entités basées à Lyon et Tours.

L'idée est d'établir un maillage géographique pour être situé au plus près de la clientèle (200 services de médecine nucléaire). Le fluorodéoxyglucose a la particularité de perdre 10 % de son efficacité toutes les 15 minutes et d'être périmé 10 heures après sa fabrication. « Il faut être solide et réactif pour pouvoir supporter le stress de la production. Cela demande une gestion chronométrique, compte tenu de la courte durée de vie du produit. Mais, en contrepartie, il y a une autonomie réelle sur chaque site, avec une présence à tous les maillons de la production. Nous gérons les commandes, les livraisons deux à trois fois par jour, l'animation du personnel... C'est vraiment intéressant », confie Gilles Viot, pharmacien, directeur de la production, qui participe à l'aventure Cyclopharma depuis quatre ans après une longue expérience dans le développement industriel du médicament.

« Nous travaillons en décalé, nous commençons à une heure du matin pour pouvoir livrer dès l'aube la production de la nuit. Physiquement, c'est dur mais c'est un nouveau rythme à prendre », ajoute Gilles Viot. S'il apprécie la réactivité et la diversité du travail que lui offre une entreprise à taille humaine, il a cependant de solides bases dans l'univers très spécifique de la radiopharmacie. Des notions qu'il a acquises grâce à un CES (certificat d'études spéciales) dédié à la production de radioéléments.

Spécialistes bienvenus.

« La préparation de fluorodéoxyglucose demande le respect des règles de radioprotection mais aussi de celles des procédures permettant de fabriquer à la demande un produit injectable non stérilisé », précise Jean-Bernard Deloye. Le profil idéal pour travailler en production chez Cyclopharma est celui de radiopharmacien. Seule formation existante en France, le DESC (diplôme d'études supérieures complémentaires) de radiopharmacie et de radiobiologie, délivré par l'Institut national des sciences et techniques nucléaires de Saclay (INSTN), se déroule sur une année après l'internat.

« Il existe aujourd'hui une pénurie de radiopharmaciens en industrie car les cinq à dix diplômés annuels préfèrent s'orienter vers une carrière hospitalière », regrette Jean-Bernard Deloye, amené à recruter des pharmaciens juniors en production sans bagages radiopharmaceutiques. « Je viens d'engager deux personnes que nous allons former pendant un an au contrôle qualité et à la production. Ils vont aussi effectuer un stage à l'INSTN pour mieux connaître les produits radiopharmaceutiques », confie-t-il. Il reconnaît que la motivation et la faculté à prendre des décisions rapides sont les principaux critères de sélection. Salaire pour débuter : 3 800 euros brut avec une voiture de fonction... et la qualité de vie provinciale en prime.

Elisa Lambert, pharmacienne responsable des affaires réglementaires, a rejoint Cyclopharma il y a un an et ne regrette pas son choix. « Je travaillais depuis cinq ans sur Paris et j'avais envie de me rapprocher de Clermont-Ferrand pour des raisons familiales. En peu de temps, j'ai découvert le monde réglementaire de la radiopharmacie et j'entretiens des liens privilégiés avec la commission chargée de ce secteur à l'Afssaps. J'ai pris également rapidement des responsabilités : je m'occupe des dossiers d'enregistrement mais je gère aussi l'ouverture des nouveaux établissements », indique-t-elle. L'équipe d'Elisa Lambert est restreinte mais elle recherche une stagiaire en 6e année et espère la création d'une structure beaucoup plus importante dans les années à venir.

Les carrières peuvent vite progresser et les salaires aussi (5 à 6 000 euros mensuels en quelques années). En effet, la médecine nucléaire a de l'avenir. Le parc des petscans ne cesse de croître : il comptait 22 installations en juillet 2003 contre une cinquantaine fin 2004. Désormais, Cyclopharma s'oriente vers l'exploitation de nouvelles molécules et prend le tournant de la recherche (partenariat avec l'INSERM) axée sur le diagnostic en cancérologie, en neurologie et en rhumatologie. Autre levier de croissance, l'exportation « clés en main » du procédé de fabrication pharmaceutique des isotopes. Trois pays (un en Europe et deux en Asie) auraient déjà signé ce partenariat.

CYCLOPHARMA EN CHIFFRES

- Août 2000 : création.

- 35 salariés dont 8 pharmaciens : 3 postes administratifs et 5 en production.

- 3 sites de production : Clermont-Ferrand, Nice et Toulouse.

- 2 sites de production en construction, opérationnels d'ici un an : Lyon et Tours.

- 3 salariés sur Nice et Toulouse dont 1 pharmacien responsable de la production.

- CA 2004 : 5 700 000 euros. Budget prévisionnel en 2005 : 8 700 000 euros.

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