Rétrocession : Les pharmaciens hospitaliers sceptiques sur la réforme

Lors d'une table ronde sur « les nouvelles réformes du médicament à l'hôpital » qui s'est tenue le 20 avril, l'université Pierre-et-Marie-Curie (Paris) a présenté un sondage sur l'attitude de 140 pharmaciens hospitaliers vis-à-vis de la sortie en ville des médicaments de la réserve hospitalière.

S'ils en ont, globalement (57,9 %), une opinion favorable et si 72, 9 % sont d'accord avec l'idée qu'elle va renforcer le réseau ville-hôpital, le tableau est moins idyllique lorsqu'on les interroge sur les conséquences possibles de la réforme sur leur métier. Ainsi, un peu plus de la moitié des pharmaciens interrogés (52,9 %) estiment qu'elle va alourdir leur charge de travail et 55,7 % qu'elle va compliquer la prescription et la dispensation des médicaments concernés. Pour eux, le passage en ville ne va pas de soi et les officinaux n'ont visiblement pas leur confiance. 49,3 % (contre 46,4 %) considèrent que la sortie de la réserve hospitalière va diminuer la sécurité thérapeutique en ville, 56,7 % qu'elle va soulever des problèmes de confidentialité pour les patients et 72,9 % qu'elle va poser des difficultés en termes de formation des officinaux. Malgré tout, les hospitaliers estiment que les bénéficiaires de cette réforme seront d'abord les patients (41,4 %), avant l'Etat (37,9 %) et les payeurs (24,3 %). Mais, au final, ils se disent plutôt pessimistes (49,3 % contre 43,3 %) sur l'efficacité de cette réforme.