Les machines parlent aux machines - Le Moniteur des Pharmacies n° 2580 du 30/04/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2580 du 30/04/2005
 

AUTOMATISATION : LES PROTOCOLES DE COMMUNICATION

Entreprise

Après plusieurs mois de réflexion, vous venez enfin d'offrir à votre officine l'automatisation qu'elle méritait. Il ne vous reste plus qu'à organiser les échanges de données entre le nouvel appareil et votre système informatique. C'est le rôle des protocoles de communication. Décodage.

La communication et les échanges entre les automates et les logiciels officinaux sont régis par deux protocoles différents. Le premier - historiquement -, créé par la société Peem, est le protocole simplifié Pharmamat, utilisé par la majorité des machines installées avant 2003. Le second, l'API (Application Programming Interface), encore en cours d'évolution, a été proposé par l'Association des utilisateurs de robots et automates (AURA) l'année dernière. Il s'inspire de la norme industrielle allemande 3964R de Siemens et a été adapté à l'architecture des machines installées en France sous la version 1.5.

Avantages de l'API AURA: il donne accès à des informations ou à des fonctions directement intégrées au système d'exploitation, ce qui simplifie significativement l'écriture des programmes sous un tel environnement.

L'AURA devrait déposer prochainement une norme standard nationale de l'Application Programming Interface, version 1.0. « Cette norme permettra une adaptation définitive des codes sources et une interprétation commune des dialogues », précise Stéphane Stirnberg, de la société Robotek.

L'API comporte neuf dialogues différents (voir tableau page 28), mais ils ne sont pas tous actualisés par les logiciels officinaux et les fabricants. « Peu de systèmes ont optimisé le protocole, par manque de demande mais également pour des raisons de coût de développement. Les pharmaciens, qui ne connaissent pas en détail le fonctionnement du protocole, ne se rendent pas compte du manque et n'ont pas les moyens de revendiquer... », fait remarquer Vincent Deltour (Meditech).

Les sociétés de services informatiques n'ont pas toujours pu travailler sur des simulateurs faute d'en avoir reçu des fabricants. Il arrive même qu'elles doivent effectuer des développements dans la pharmacie au moment même de l'installation.

1 Développement partiel ou total

La plupart des SSII annoncent une totale compatibilité avec les machines via l'API. Mais elles ne précisent pas toujours si les dialogues sont actualisés. Chez CIP/Pharmagest, l'ensemble du protocole a été développé pour Primoris, les développements sont en cours pour Evolution et Pharmagest, et certains dialogues, relatifs à la livraison de commande notamment, restent à compléter (courant avril 2005) pour CIP Global Services et LGPI. Alliadis/Data Conseil et Servilog annoncent avoir développé la plupart des dialogues.

Chez ASP Line (version Périphar-2) comme chez Everys, tous les dialogues ont été développés et l'arrivée de nouvelles machines sous API relève du paramétrage de l'existant et non de nouveaux développements. Caduciel déclare avoir implémenté depuis janvier 2004 l'intégralité du protocole API 1.5, mais constate que certains fabricants utilisent des versions en vigueur dans leur pays d'origine qui peuvent être supérieures à la version 1.5, ou encore qu'ils interprètent les dialogues de manière différente. Pharminfor annonce des essais sans installation avec ARX, des installations avec Apotéka et aucun test pour l'instant avec Tecnilab. LSI déclare que le développement est en cours. Isipharm a implémenté le protocole API, à l'exception de cinq dialogues dont deux non utilisés en France (« EOSGL »).

A titre d'exemple, Tecnilab, en toute transparence, déclare activer les dialogues « ABIEKORS » (il manque le dialogue P) et effectue un bilan des dialogues respectivement actualisés par les SSII avec lesquelles il a travaillé : « AEIKRS » pour Pharmagest LGPI, « RABKIS » pour Alliadis, « ABIEKORS » pour ASP Line, « ABIEKOR » pour CIP, « ABIKORS » pour Data Conseil.

Les pharmaciens ont tout intérêt à s'informer sur l'implémentation de ces dialogues de part et d'autre. ARX, par exemple, propose d'ores et déjà à ses clients de faire remplir à leur SSII un tableau-bilan complet les informant sur les dialogues implémentés, en cours d'implémentation ou non prévus. Bien sûr, certains dialogues sont plus essentiels que d'autres. Stéphane Nizard (Pharmax) évoque notamment le dialogue I qui permet d'échapper à la double saisie des commandes.

2 Logiciel/robot : pour une complémentarité totale

La complémentarité entre la machine et le logiciel professionnel doit être optimale, particulièrement en ce qui concerne la gestion des stocks. La sixième version de Caduciel, par exemple, permet de gérer les stocks dédiés en déclenchant une alarme pour recharger le robot sur telle ou telle référence. Bertrand Juchs (WestFalia) souligne la volonté des éditeurs de logiciels d'exploiter les possibilités des machines en termes d'inventaire, de réception et de contrôle des commandes : « L'automate ne se substitue pas au logiciel de gestion mais il constitue une aide précieuse pour conseiller des remplissages éventuels et éviter d'avoir à changer de poste pour connaître le stock en temps réel, grâce à l'affichage des quantités en machine sur la fiche produit par exemple. »

Comme le souligne Vincent Rosier, gérant de la société Consis : « Tous le monde attend la gestion automatique des dates de péremption et des prix. Cela constituera une grande avancée en matière de gestion des périmés et de traçabilité mais ne sera malheureusement envisageable qu'avec l'adoption des vignettes à radiofréquence. »

3 En attendant une normalisation

Une plus grande coopération entre les SSII et les fabricants est souhaitée ainsi qu'une normalisation définitive de l'API avec le concours de l'AURA (voir page 30). Pharminfor estime que la formation sur les robots et automates devrait aussi concerner les sociétés informatiques.

Les SSII travaillent de leur côté au confort d'utilisation du robot : Everys offre à ses clients automatisés une visibilité dynamique sur l'état de délivrance d'un produit en temps réel grâce à un système d'icônes qui changent au fur et à mesure de l'avancement de la délivrance. ASP Line espère pouvoir mettre un jour en place un système de saisie orale des produits pour éviter la saisie manuelle.

Chez Apotéka, on évoque déjà le système IP (réseau Ethernet) qui permettra des réponses instantanées lors des interrogations réciproques et une augmentation de la quantité d'échanges. 2005 sera sans doute l'année d'une normalisation officielle attendue par tous.

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