Les pharmaciens se taillent la part du lion - Le Moniteur des Pharmacies n° 2571 du 26/02/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2571 du 26/02/2005
 

LABORATOIRE LEO PHARMA

Carrières

Particularité du laboratoire LEO, il appartient à la fondation du même nom dont la vocation première est la recherche médicale. Investi dans la cardiologie et la dermatologie, Leo Pharma connaît une croissance régulière. Les pharmaciens y sont les bienvenus.

LEO est peut-être le plus ancien laboratoire du monde puisque l'officine qui lui a donné le jour a été créée en 1620 à Copenhague. Ce profond ancrage dans l'histoire de la pharmacie n'est pas sa seule particularité. En 1984, le propriétaire de LEO Pharma, alors société familiale, en fait don à une fondation « avec interdiction de se mettre en Bourse, de se vendre », précise Charles Marciano, président du directoire et pharmacien responsable de LEO Pharma France. « Notre vocation est de faire en sorte que les bénéfices de notre groupe soient consacrés à aider la recherche médicale. » Ce qui n'empêche pas le laboratoire de rechercher croissance et profit : « Nous sommes contraints à rester indépendants et, pour cela, il faut en avoir les moyens, donc être profitables pour réinvestir dans la recherche-développement », explique Charles Marciano.

Leader mondial des analogues de la vitamine D. Depuis 1986, LEO Pharma est en progression constante. La filiale française est devenue la première du groupe par son chiffre d'affaires. Ses activités phares sont la cardiologie-coagulation (héparines de bas poids moléculaire) et la dermatologie. Avec une orientation bien précise : le développement de molécules innovantes dans le domaine de la dermatologie éthique (psoriasis, acné, dermatite atopique...). « Nous avons un domaine de prédilection : celui des analogues de la vitamine D dont LEO est le leader mondial. Ces molécules ont trouvé leur place en dermatologie chez les patients hémodialysés et des études sont actuellement menées en cancérologie », indique Charles Marciano.

La production représente une autre activité majeure sur laquelle se concentre LEO Pharma France. Le laboratoire a ainsi investi 35 millions d'euros (20 millions supplémentaires sont prévus dans les quatre ans à venir) pour moderniser son site de production de Vernouillet (Eure-et-Loir), devenu le pôle d'excellence du groupe dans la fabrication et la distribution des préparations injectables et formes sèches. Une rénovation rendue nécessaire par l'augmentation de sa capacité de production et pour répondre aux normes de qualité les plus élevées exigées au niveau international. « C'est un projet particulièrement intéressant, commente Luc Levasseur, pharmacien et directeur du site, en poste chez LEO Pharma depuis juillet 2001. Je suis arrivé durant la première phase, celle de la modernisation de l'usine avec la construction de nouveaux bâtiments et la rénovation des installations existantes. En 2004 a débuté la deuxième phase qui concerne plus précisément l'amélioration des procédés et des coûts, l'optimisation de notre système d'assurance qualité. »

Un pharmacien stagiaire par service et par an. Avant de rejoindre LEO Pharma, Luc Levasseur, a utilisé durant quinze ans ses compétences dans le domaine de la production au service de trois laboratoires : responsable de fabrication des formes sèches, responsable de production puis directeur d'usine. « Le poste que j'occupe nécessite une compétence pharmaceutique pour comprendre les problèmes, mais il a surtout une forte composante managériale », explique Luc Levasseur

Chez LEO Pharma France, le diplôme de docteur en pharmacie est apprécié. « Nous avons recruté des pharmaciens à l'usine en production, à l'assurance et au contrôle qualité, au laboratoire mais aussi en recherche et développement (pharmacovigilance), aux affaires réglementaires et au marketing/vente. Dans ce dernier domaine, ils sont d'ailleurs fortement représentés : chefs de produit, chefs de gamme, et le directeur du service est lui-même pharmacien, tout comme le directeur à l'export », rapporte Didier Cahn, directeur des ressources humaines.

Une formation complémentaire est un bon critère d'embauche, mais elle n'est pas indispensable. Idem pour l'expérience. « Cela dépend du type de poste. L'expérience est fortement requise lorsqu'il s'agit par exemple de manager une équipe. Mais ce que nous privilégions surtout, c'est la personnalité du candidat. Un jeune pharmacien a donc sa chance », indique Didier Cahn.

La filiale française de LEO Pharma ouvre par ailleurs ses portes aux stagiaires : un pharmacien par service et par an en moyenne, « avec une volonté de s'en occuper à fond ».

Priorité à la formation. Peut-on gravir facilement les échelons ? « Oui, si l'on raisonne en termes de volonté de l'entreprise, mais en termes de potentiel, le turnover étant relativement faible, cela est concrètement plus difficile », reconnaît Didier Cahn. Lorsqu'un poste est à pourvoir, priorité est donc donnée au recrutement interne. Sinon, la voie privilégiée est la cooptation. Mais le recours aux candidatures spontanées est également envisageable. Pour les postes de managers, le laboratoire passe par un cabinet externe.

« Nous portons un effort tout particulier sur la formation de nos collaborateurs : 4 % de la masse salariale au lieu des 0,9 % obligatoires », signale également Didier Cahn. L'objectif de cet investissement est simple : permettre à chaque salarié de remplir la mission qui lui est confiée et développer au mieux ses capacités.

LEO PHARMA EN BREF

CA 2003 : 610 millions d'euros. CA France : 200 millions ; prévisions 2004 : 220 à 230 millions.

- Nombre de salariés en France : 450 dont 78 au siège de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) et 28 à Vernouillet (Eure-et-Loir), dont une vingtaine de pharmaciens.

- Salaire d'un pharmacien débutant : 20 à 30 kEuro(s), progression : 7 à 8 % par année d'expérience.

- La Fondation LEO consacre un budget important à des projets de recherche (partenariats avec instituts, universités...) et décerne chaque année des prix.

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