Inculquez vos acquis - Le Moniteur des Pharmacies n° 2570 du 19/02/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2570 du 19/02/2005
 

DEVENIR FORMATEUR

Carrières

Le tout nouveau droit individuel à la formation (DIF) et l'obligation de formation continue pour les pharmaciens devraient donner un second souffle au métier de formateur. Conseils d'experts pour tous ceux qui souhaitent partager leurs connaissances.

Vous aimez les contacts, êtes expert dans un domaine, possédez de réels dons de conviction... La formation est faite pour vous ! Dans l'industrie pharmaceutique, chez les répartiteurs, au sein des groupements et, bien entendu, dans les organismes spécialisés, les pharmaciens qui choisissent d'épouser la carrière de formateur ont l'embarras du choix.

Deux options s'offrent à vous : travailler « à la commande » en étant rémunéré en honoraires au gré des formations effectuées, ou être intégré dans le département formation d'un laboratoire pharmaceutique. Mais attention ! Dans l'un et l'autre cas, votre seule motivation ne suffit pas. Avant même de prouver votre excellence sur le terrain, c'est votre CV qui fera la différence...

De l'expérience !

Etre formateur suppose évidemment des qualités de pédagogue. Mais pas seulement. « Les qualités humaines d'écoute sont primordiales car elles permettent d'être totalement en phase avec son public », note Christine Meyer, responsable formation à l'OCP. Mieux vaut également avoir développé une expertise dans un domaine déterminé, surtout si vous travaillez en indépendant. Votre spécialisation sera plus facilement « négociable » et pourra intéresser divers organismes. Quant au choix de la spécialisation, qu'il s'agisse du médicament ou de techniques de vente, plutôt que de choisir le thème à la mode, mieux vaut se fier à ses propres goûts.

La passion dans un domaine est en général garante sur le moyen terme de la compétence que l'on y acquiert... Ensuite, selon la structure pour laquelle on travaille et les publics auxquels s'adressent les formations, il faut développer d'autres compétences, comme par exemple le travail en équipe : « Nous sommes amenés à collaborer avec des services très différents », explique Odile Grenet, responsable « formation métier » pour le pôle Ville chez Bristol-Myers Squibb.

Tous les chemins mènent à la formation.

Autre atout : garder toujours un pied dans l'officine lorsque l'on forme des officinaux pour ne pas perdre le contact avec le public et ne pas perdre de vue la réalité du terrain. « C'est important de pouvoir partager la réalité des personnes que l'on forme, explique Christine Caminade, il faut être très au fait de la vie à l'officine. » Posséder une double casquette est aussi la preuve que l'on choisit la formation pour partager ses compétences et non comme palliatif... « On ne fait pas de la formation par lassitude du comptoir », recommande Christine Meyer.

Enfin, l'organisation est un maître mot, surtout si vous travaillez à votre compte. Les lieux de stage sont souvent loin les uns des autres et les journées, du coup, sont longues. « Les lève-tard devront apprendre à commencer à l'aube,le sourire aux lèvres ! », assure Christine Caminade. Mais pas de panique, des mois plus creux permettent de récupérer ! « Heureusement, car ce métier nécessite aussi de savoir se ressourcer pour être dynamique et disponible », reconnaît-elle.

Côté parcours, tous les chemins mènent à la formation... ou presque. Rares sont ceux qui ont débuté leur carrière en choisissant d'intégrer ce secteur. Ce sont plus les opportunités qui ont décidé de leur orientation vers la formation, avec, à la base, une expérience du terrain. Odile Grenet a d'abord été officinale puis déléguée hospitalière avant d'intégrer la formation. Son diplôme industrie en poche, Christine Meyer a occupé diverses fonctions : d'abord chef de produit, puis à la fonction achat avant de passer au marketing... Parallèlement, elle a aussi suivi les cours de l'IAE et a bénéficié de divers stages de formation continue durant toute sa carrière. « Après plusieurs années d'assistanat et une formation de formateur, je me suis tournée vers la formation continue et j'ai créer ma propre société », explique pour sa part Christine Caminade, qui a aussi beaucoup travaillé sur les techniques d'animation, la gestuelle et le placement de la voix avec une comédienne.

Le goût du contact.

Ce qui les a attirés dans la formation ? Sans nul doute l'absence de routine et le goût du contact. « Nous avons la chance de côtoyer des gens hors du commun qui viennent d'horizons très variés », assure Christine Meyer. Mais pas question de penser que les professionnels de la formation sont exempts d'obligation de performance et de rentabilité. Bien au contraire ! Les formations sont d'ailleurs prétestées et sont en permanence adaptées aux attentes des clients.

Trouver de nouveaux thèmes, évaluer par « feed-back » les formations et les formateurs..., la profession exige de se remettre en question régulièrement. « Au-delà de cette réflexion menant à des nouveaux projets, il faut ensuite une bonne dose de persuasion pour mettre en place un projet de formation et convaincre les décideurs du projet de sa qualité ! », reconnaît Odile Grenet.

Autre aspect à ne pas négliger : la maîtrise des frais et la logistique. Que ce soit en interne pour les labos et, a fortiori, lorsque les clients sont des officinaux disséminés dans toute la France, le choix du lieu, des horaires et l'organisation pratique du déroulement du stage sont pris en charge par le service de formation.

A la croisée de l'industrie et de l'officine, la formation offre aujourd'hui des débouchés certains. « Les besoins en formation et donc en formateurs vont aller croissant », assure Christine Meyer. Et pour cause, outre le DIF (droit individuel à la formation) posé par la loi de mai 2004 et qui concerne toutes les branches d'activités, le décret d'application de la loi d'août dernier concernant l'obligation de formation continue des pharmaciens devrait augmenter sensiblement la demande dans ce secteur. Le métier de formateur a de l'avenir !

Leurs conseils...

- Christine Caminade (photo), responsable de l'organisme de formation Christine Caminade Conseil :

« Etre muni d'une formation de formateur et d'une expérience du terrain pour concevoir et animer des formations adaptées aux attentes des équipes officinales. »

- Odile Grenet, responsable « formation métier » pour le pôle Ville de Bristol-Myers Squibb :

« Il faut doubler sa formation scientifique d'une formation action commerciale. C'est ensuite l'expérience du terrain qui fera le reste. »

- Christine Meyer, responsable formation à l'OCP : « Développer une expertise pointue dans un domaine de prédilection et entretenir ses connaissances régulièrement. »

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