Asthme : Le contrôle total, c'est possible

Avec une prévalence en constante hausse depuis trente ans en France, 63 000 hospitalisations et plus de 1 000 décès chaque année, l'asthme ne s'essouffle pas et son contrôle est donc un impératif de santé publique. Les recommandations actuelles, qu'elles soient françaises ou internationales, visent un « bon » contrôle de la maladie. Mais pas un contrôle total, impliquant l'absence complète des symptômes de l'asthme (pas de recours aux bêta-2-agonistes d'action de courte durée, absence de réveil nocturne...) alors même que les malades souhaitent avoir une vie « normale ».

L'étude « Goal », dont les résultats viennent d'être rendus publics, apporte un éclairage inédit sur la question. Elle montre que la prise par les patients d'une association fixe inhalée de corticoïde et de bêta-2-agoniste de longue durée d'action (type Seretide ou Symbicort) permet d'atteindre le contrôle total de leur asthme pour 44 % d'entre eux (contre 28 % avec un corticoïde inhalé). Par ailleurs, une dose moindre de corticoïde inhalé a permis d'atteindre un contrôle total.

Autres enseignements de l'étude « Goal » : 75 % des patients atteignent également un « bon » contrôle, contre 60 % avec un corticoïde inhalé, et ceci plus rapidement. Doit-on pour autant suggérer une telle prise en charge systématique ? Les pneumologues restent prudents, et notamment le Pr Huchon, qui préside le Comité national contre les maladies respiratoires, en raison du manque de recul sur les effets à long terme de tels traitements.