Le financement qu'il vous faut

Chez ASP Line ou Alliadis, 70 à 80 % des clients ont opté pour la location financière et seulement 20 à 30 % pour l'achat. Chez LSI la proportionnalité est presque inverse ! Caduciel annonce même 100 % d'achat pour ses clients.

Pour Jean-Pierre Toniutti (IP3), l'achat est la solution la moins onéreuse, devant le leasing et la location : « Avec un leasing, le pharmacien est propriétaire de son matériel et de ses logiciels moyennant le remboursement d'une valeur résiduelle au bout de trois ou quatre ans. Avec du matériel sous Windows, il peut tout à fait recycler ses ordinateurs à des fins privées et reprendre un leasing sur du matériel uniquement ou bien même prolonger son matériel un ou deux ans. La location exige de lui de dénoncer son contrat six mois avant l'échéance et le rend captif, donc plus dépendant. » Et les échéances différées entre les contrats de location (matériel, logiciel et maintenance) font payer à de nombreux titulaires trois ou quatre mois de maintenance ou de location supplémentaires. Une situation dénoncée par le Collectif national des usagers d'informatique médicale.

En ce qui concerne l'achat du matériel, l'amortissement se fait sur une période plus longue (cinq à sept ans) que la moyenne d'obsolescence estimée (30 à 36 mois). « Le poste financier informatique est lourd pour l'officine et de nombreux titulaires préfèrent acheter plutôt que louer, ceci d'autant plus qu'une machine peut facilement assumer pendant cinq ans les évolutions logicielles », commente Denis Delhaye (Caduciel).

L'achat, avec ou sans crédit, permet d'amortir les logiciels sur un an, le matériel sur 36 mois ou plus, mais il est alors difficile de renouveler son matériel avant remboursement total du prêt ou la fin du plan d'amortissement, et les montants ne sont pas déclarés en charge mais entrent au résultat. Pour Maurice Talbot (Isipharm), la location permet de préserver la capacité d'emprunt de l'officine et les loyers mensuels sont passés en charge et donc déductibles. Les avantages fiscaux sont identiques avec le leasing.

Bien lire entre les lignes.

Les pièges de la location financière et des contrats sont nombreux. Certains contrats annoncent une durée de trente mois avant renouvellement du matériel, ce qui laisserait entendre que la location durerait trente mois également. Or ces mêmes contrats stipulent une obligation de paiement sur douze mois supplémentaires en cas de rupture de contrat (clause de renouvellement automatique).

Attention également au système de location incluant logiciel, matériel et services, qui aboutit au final à racheter - et donc surpayer - le logiciel et les services sur des années, alors qu'un renouvellement simple du matériel obsolète suffirait.

Sophie Conrad (Pharmagest/CIP) conseille pourtant la location financière sur l'intégralité de la configuration : « Nos contrats Rentpharm reposent sur un renouvellement matériel tous les 30 mois, à prix équivalents pour le pharmacien. L'avantage majeur pour lui est de bénéficier d'une maintenance gratuite sur son matériel pendant toute la période de son contrat. »

Mais autant la location financière peut se concevoir pour les ordinateurs et imprimantes, autant l'achat semble recommandé pour les lecteurs de cartes Vitale qui coûtent 270 Euro(s) à l'achat et son loués 25 Euro(s) par mois en moyenne, ce qui revient à payer plus de trois fois son lecteur sur 36 mois ! Pour un renouvellement, il est recommandé d'attendre la mise en place de la nouvelle carte Vitale.