Le matériel du diabétique - Le Moniteur des Pharmacies n° 2555 du 30/10/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2555 du 30/10/2004
 

Cahier conseil

EN PRATIQUE : LES AUTOPIQUEURS

AU COMPTOIR : « Je fais quatre contrôles de glycémie par jour et j'ai mal au bout des doigts »

« Je suis diabétique et je dois donc contrôler ma glycémie plusieurs fois par jour. Mais j'ai de plus en plus mal au bout des doigts. Que puis-je faire ? »

Votre réponse

« Je vous conseille de vous piquer sur le côté de la dernière phalange des troisième, quatrième et cinquième doigts. A ce niveau, la sensation douloureuse sera moindre. N'hésitez pas à appliquer l'autopiqueur en pression sur le site de ponction choisi. Cela permet de concentrer le flux capillaire et crée une sensation de pesanteur qui va atténuer la douleur. Certains autopiqueurs s'utilisent sur l'avant-bras ou le bras, qui sont des zones moins sensibles : parlez-en à votre diabétologue. »

L'intérêt de la glycémie

La mesure de la glycémie capillaire a pour but d'évaluer la quantité de sucre dans le sang par le patient diabétique lui-même. Elle permet le suivi de l'équilibre glycémique, le but étant d'obtenir une glycémie la plus proche possible des valeurs physiologiques afin d'éviter les complications liées au diabète (problèmes oculaires, rénaux, cardiovasculaires...). Ce contrôle permet au patient d'adapter son alimentation, son activité physique ou son traitement.

La mesure de la glycémie s'effectue en moyenne trois à quatre fois par jour. Le nombre de contrôles reste cependant spécifique à chaque patient et doit être défini avec son médecin traitant. Plus le traitement est optimisé, plus le nombre de glycémies à pratiquer est élevé.

Autopiqueurs et lancettes

La mesure de la glycémie capillaire nécessite le prélèvement d'une goutte de sang. Celle-ci est obtenue grâce à une lancette montée sur un autopiqueur.

-#gt; Les lancettes ne doivent pas être utilisées sans autopiqueur : d'une part, cela majore la douleur, d'autre part, cela abîme le bout des doigts.

-#gt;En général, les autopiqueurs permettent de régler la profondeur de la piqûre grâce à une molette graduée afin d'adapter la piqûre à l'épaisseur de la peau.

-#gt; Les lancettes sont stériles et à usage unique. Elles ne doivent pas être réutilisées, tant pour des raisons d'hygiène que pour éviter de piquer avec une lancette émoussée, ce qui rendrait la piqûre plus douloureuse. Certaines lancettes peuvent s'adapter sur plusieurs autopiqueurs différents.

-#gt; Afin de limiter la sensation de douleur liée à la piqûre, il est conseillé de se piquer sur le côté de la dernière phalange d'un des trois derniers doigts.

Dans tous les cas, il faut éviter la pulpe des doigts car cette région est très innervée. L'application de l'autopiqueur en pression sur le doigt permet de concentrer le flux capillaire et de limiter la sensation de douleur. On peut également appuyer l'autre bord du doigt contre une table afin que l'autopiqueur soit fermement en contact avec lui au moment de la piqûre.

-#gt; Certains autopiqueurs (One Touch Ultra, Freestyle Papillon) s'utilisent sur des sites moins douloureux car moins innervés que l'extrémité digitale : avant-bras, bras, base du pouce. L'accord du diabétologue est indispensable.

-#gt; L'appareil Sof-Tact est un système monobloc qui réunit dans un même boîtier un autopiqueur et un lecteur de glycémie. L'appareil se pose sur l'avant-bras, le bras ou la base du pouce, et effectue le prélèvement et la mesure en un seul geste.

OÙ PIQUER ?

En pratique

-#gt; Il est recommandé de se laver les mains à l'eau chaude et au savon, et de bien les sécher avant d'effectuer le prélèvement. Ceci permet la dilatation des capillaires et l'obtention d'une goutte de sang suffisante pour une bonne lecture de la glycémie. En outre, le savonnage permet d'éliminer les débris alimentaires ou la sueur qui pourraient fausser le résultat.

-#gt; Aucun autre produit ne doit être utilisé pour nettoyer ou désinfecter le site de ponction, car l'alcool ou d'autres produits pourraient perturber la réaction à la glucose-oxydase et fausser les résultats.

-#gt; Ne pas piquer toujours le même doigt afin de prévenir l'apparition de callosités.

-#gt; Une fois la goutte de sang obtenue, appuyer sur la pulpe du doigt si elle est insuffisante, puis tourner la zone de piqûre vers le bas pour éviter que la goutte ne coule le long du doigt. La goutte de sang est alors soit déposée sur une bandelette, soit aspirée par un capteur.

C'est alors le lecteur de glycémie qui est amené vers le doigt pour permettre l'aspiration de la goutte de sang, et non l'inverse. Le capteur doit donc être inséré dans le lecteur avant de faire fonctionner l'autopiqueur.

-#gt; Appuyer fermement sur le point de ponction pendant une minute pour éviter les hématomes.

Causes d'erreur

-#gt; Les principales erreurs entraînant une mauvaise détermination de la glycémie sont :

- un prélèvement sur des doigts sales,

- un prélèvement sur des doigts humides ou moites (risque d'hémodilution et d'étalement de la goutte de sang),

- l'application d'alcool sur la peau avant le prélèvement.

POUR APPROFONDIR : Suivre la glycémie capillaire sans piqûre

La piqûre nécessaire au prélèvement de la goutte de sang est le plus souvent vécue comme une contrainte douloureuse par le patient.

-#gt; Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, il existe depuis 2002 un système permettant le contrôle glycémique sans piqûre. GlucoWatch, qui présente la forme d'une montre et se porte au poignet, utilise la technique d'ionophorèse. Un très faible courant électrique passe entre deux électrodes situées au dos de la montre, entraînant les molécules de glucose vers la cathode. Le signal électrique produit par cette réaction est proportionnel à la quantité de glucose. Le GlucoWatch effectue jusqu'à 4 mesures par minute et les données s'affichent toutes les 10 à 20 minutes. Cependant, il entraîne fréquemment des irritations cutanées et nécessite un temps de préchauffe important avant la première lecture (environ 3 heures). De plus, transpiration et pilosité peuvent fausser le résultat.

-#gt; Plus récemment, un autre système non invasif a été commercialisé en Suisse. Basé sur la spectroscopie par impédance, Pendra mesure l'effet de la variation des électrolytes engendrés par les modifications de glycémie.

Ces techniques prometteuses devraient déboucher à terme sur un meilleur confort de vie pour les patients.

EN PRATIQUE : LES LECTEURS DE GLYCÉMIE

AU COMPTOIR : « Mon nouveau lecteur de glycémie affiche souvent des messages d'erreurs »

« Voilà presque dix ans que j'utilise un lecteur de glycémie. C'est pour vous dire que j'ai l'habitude ! Mais je viens juste de changer de lecteur et j'ai souvent un message d'erreur qui s'affiche quand j'effectue ma glycémie capillaire. Il a peut-être un défaut ? »

Votre réponse

« Venez avec votre nouvel appareil. Nous vérifierons qu'il est bien étalonné grâce à la solution de contrôle et nous regarderons si la façon dont vous pratiquez vos mesures est adaptée. »

Principe de fonctionnement

Le lecteur de glycémie permet de mesurer le taux de glucose dans le sang à l'aide d'une bandelette réactive, d'un capteur ou d'une électrode imprégnée d'une goutte de sang.

-#gt; Avec les bandelettes, la réaction mise en jeu est une réaction chimique à la glucose-oxydase. Cette réaction va entraîner un changement de couleur de la bandelette proportionnel au taux de sucre, et lu par le lecteur (réflexométrie...).

-#gt; Pour les électrodes ou capteurs, il s'agit d'une réaction électrochimique. En effet, la réaction enzymatique à la glucose-oxydase donne naissance à un courant électrique dont l'intensité est détectée puis convertie en valeur glycémique.

-#gt; Les différents lecteurs de glycémie présents sur le marché diffèrent par la durée du temps de lecture (de 5 à 45 secondes), l'unité de lecture (g/l ou mmol/l), le volume de sang nécessaire, la mémorisation des valeurs, l'étalonnage manuel ou automatique, le type de bandelettes, électrodes ou capteurs, la taille du lecteur (et de l'affichage des résultats) et la possibilité d'exploiter informatiquement ou non les résultats.

En pratique

- Côté bandelettes ou électrodes

-#gt; Vérifier la date d'ouverture du flacon de bandelettes ou des électrodes. En effet, selon les marques, bandelettes et électrodes doivent être utilisées dans les 2 à 4 mois qui suivent l'ouverture du flacon.

-#gt; Vérifier la bonne conservation des bandelettes. Elles doivent rester dans leur flacon d'origine fermé, entre 15 et 30 °C. L'air ambiant altère la plage réactive de la bandelette.

- Côté lecteur

-#gt; S'assurer de la propreté de la cellule de lecture, au besoin la nettoyer à l'aide d'un Coton-tige humide.

-#gt; S'assurer que l'appareil a bien été calibré à l'ouverture du dernier flacon de bandelettes, électrodes ou capteurs. Ce calibrage s'effectue, selon les appareils, soit par insertion d'une puce ou d'une électrode de calibration dans le lecteur, soit en entrant un numéro de programme ou de code inscrit sur chaque nouvelle boîte de bandelettes ou d'électrodes.

- Conditions extrêmes

Si le patient est amené à utiliser son lecteur de glycémie à des températures extérieures inférieures à 15 °C ou supérieures à 30 °C (randonnée, ski, voile...), vérifier que le lecteur dispose d'une plage de température de lecture étendue et d'une alerte en cas de température ne permettant pas de faire le test.

Le suivi de la glycémie capillaire

Afin d'optimiser le suivi de la glycémie, il est indispensable que le patient consigne les valeurs glycémiques relevées dans un carnet d'autocontrôle glycémique. Cette vue d'ensemble de la glycémie sur plusieurs jours lui permet d'adapter ses doses d'insuline aux chiffres observés ainsi qu'aux événements de sa vie quotidienne.

Des carnets d'autocontrôle sont délivrés gratuitement par les laboratoires pharmaceutiques (Lilly, Roche, Novo Nordisk...).

Il est également possible d'utiliser avec certains lecteurs de glycémie, dont les données sont téléchargeables, des logiciels de suivi (Accu-Chek Compass Active, Data Management in Touch, Diabass 4, Precision Link Direct...). Même s'ils ne dispensent pas de la tenue d'un carnet d'autosurveillance, ces logiciels permettent une approche statistique des glycémies et une transmission éventuelle des données au diabétologue ou au médecin par courrier électronique.

Les solutions de contrôle

Afin de s'assurer de la fiabilité du lecteur de glycémie, il est conseillé de réaliser des vérifications à l'aide de solutions de contrôle spécifiques à chaque appareil (solution de glucose...). Pour chaque lecteur, il existe deux ou trois solutions d'étalonnage de concentrations différentes (fournies le plus souvent gratuitement par les laboratoires). Il suffit d'effectuer une lecture avec une goutte de la solution de contrôle à la place de la goutte de sang. Si le résultat obtenu est correct, le lecteur fonctionne normalement - et le mode opératoire du patient est adéquat. Ce type de contrôle doit être effectué au moins une fois tous les 15 jours, après un changement de pile, après le calibrage de l'appareil lors de l'ouverture d'un nouveau flacon de bandelettes, ou en cas d'obtention d'un résultat aberrant.

POUR APPROFONDIR : Mesure en continu de la glycémie

INTÉRÊT DU SUIVI CONTINU DE LA GLYCÉMIE

Seuls les appareils mesurant la glycémie en continu permettent de détecter les hypoglycémies nocturnes ou les hyperglycémies postprandiales, ce qui est particulièrement intéressant pour ajuster le traitement lors de diabète instable ou gestationnel ou surveiller le patient diabétique en postopératoire. En effet, la mesure - déjà contraignante - de 4 glycémies par jour peut parfois laisser penser que l'équilibre glycémique est correct si les pics d'hyper- ou d'hypoglycémie se situent en dehors des moments habituels de mesure. Plusieurs de ces systèmes (CGMS System Gold, GlucoDay, GlucOnline) nécessitent d'insérer un capteur en sous-cutané, ce qui en limite fortement l'utilisation.

EN PRATIQUE : LE CONTRÔLE URINAIRE

AU COMPTOIR : « Est-ce vraiment utile de contrôler la glycosurie ? »

« Ma fille de 8 ans est diabétique insulinodépendante. En plus du contrôle de sa glycémie, que je dois faire plusieurs fois par jour, le médecin me demande de contrôler le taux de sucre dans ses urines du matin. J'ai l'impression de ne plus faire que ça ! Est-ce vraiment nécessaire de contrôler les urines ? »

Votre réponse

« Votre médecin a raison de vous demander de pratiquer cet examen. En fait, glycosurie et glycémie capillaire sont des examens tout à fait complémentaires. En effet, la glycémie que vous réalisez le matin va vous donner la valeur de la glycémie à l'instant présent. Alors que la glycosurie va vous donner des renseignements sur la glycémie nocturne. »

Les contrôles urinaires

Dans le cadre du diabète, ils ont pour but de détecter une glycosurie, une cétonurie ou une albuminurie. Ces trois paramètres doivent normalement être nuls dans les urines.

- La glycosurie est toujours anormale et traduit une glycémie trop importante (#gt;1,8 g/l ou 10 mmol/l) dans les heures passées, le glucose en excès dans le sang étant excrété dans les urines. La recherche de sucre dans les urines a donc une grande importance dans la détection des hyperglycémies nocturnes. Une glycosurie positive doit faire vérifier la glycémie. Cependant, la présence d'une forte concentration dans les urines de vitamine C, de corps cétoniques ou d'antiseptique peut fausser les résultats.

- La cétonurie détecte les corps cétoniques dans les urines. Leur présence dans les urines signifie que les graisses ont été utilisées comme source d'énergie par l'organisme à la place du glucose.

- L'albuminurie : la recherche de protéines dans les urines et plus particulièrement de l'albumine permet la détection de complications rénales liées au diabète.

En pratique

Les bandelettes tests sont des supports en plastique rigides sur lesquels figurent une ou différentes plages réactives.

Elles sont à usage unique et doivent impérativement être conservées dans leur flacon d'origine hermétiquement clos, à une température inférieure à 30 ûC. Le mode d'emploi est simple, il suffit de mettre les zones réactives au contact de l'urine pendant quelques secondes. Ces zones réactives vont réagir en changeant de couleur. La lecture se fait en rapprochant la couleur obtenue de l'échelle colorimétrique figurant sur les flacons des bandelettes. Selon les fabricants, la lecture du résultat est qualitative ou quantitative.

Un nouveau lecteur de glycémie (Optium MediSense) propose, outre la lecture classique de glycémie, une lecture de cétonémie. Ce lecteur dispose donc de deux jeux de bandelettes : Optium Plus pour la glycémie et Optium Beta-Cetone pour la recherche des corps cétoniques (boîte de 8 bandelettes).

Depuis juillet 2004, ces bandelettes sont prises en charge sous le code LPPR 1182003 pour les diabétiques de type 1 porteurs de pompe à insuline, les enfants et adolescents jusqu'à 18 ans et les femmes enceintes.

POUR APPROFONDIR : Que faire en cas de cétonurie ?

Lors d'une cétonurie positive, il est indispensable d'effectuer une glycémie et une glycosurie afin d'en déterminer la cause. En effet, si la cétonurie s'associe à une glycémie basse, elle est due à une insuffisance d'apport en glucose (jeûne prolongé) et va être résorbée en mangeant. Par contre, une cétonurie s'accompagnant d'une glycémie et d'une glycosurie élevée relève d'un déficit important en insuline (le glucose ne rentre pas dans les cellules et reste dans le sang). Cette situation nécessite l'injection immédiate d'insuline rapide et une surveillance étroite du patient. A noter que le captopril, les médicaments colorant fortement les urines et les métabolites de la L-dopa peuvent donner des résultats faux positifs.

EN PRATIQUE : L'INJECTION D'INSULINE

AU COMPTOIR : « Puis-je injecter mes différentes insulines au même endroit ? »

« Je dois m'injecter deux types d'insuline. Mon médecin me demande de m'injecter l'insuline rapide dans l'abdomen et l'insuline lente dans les cuisses. Pourquoi dois-je changer de site d'injection ? »

Votre réponse

« Le choix du site d'injection est très important. En effet, l'insuline va agir plus ou moins rapidement en fonction de l'endroit où elle est injectée. Ainsi, l'insuline injectée au niveau de l'abdomen aura une action plus rapide que celle injectée au niveau des cuisses. C'est pour cette raison qu'il est préconisé d'utiliser le même site d'injection pour une insuline donnée. Il est donc très important que vous respectiez les sites d'injection définis par votre médecin. »

L'injection d'insuline

L'injection d'insuline s'effectue par voie sous-cutanée. Sa vitesse d'absorption dépend de plusieurs facteurs.

- Le site d'injection : la libération de l'insuline est plus rapide et sa durée d'action plus courte si elle est injectée dans l'abdomen plutôt qu'au niveau des bras. Une injection au niveau des fesses ou du haut des cuisses aura une résorption encore plus lente.

- La profondeur de l'injection : pour obtenir une bonne résorption de l'insuline, l'injection doit être faite dans le tissu sous-cutané.

Une injection intramusculaire entraîne une libération plus rapide de l'insuline. La présence d'hématomes ou des douleurs locales sont des signes d'injection intramusculaire.

- L'activité musculaire au niveau du site d'injection : cette activité accélère la libération de l'insuline. Lorsqu'une activité musculaire est prévue, éviter d'injecter l'insuline dans la zone sollicitée. Préférer la région périombilicale.

- En pratique

En général, les insulines rapides sont injectées le matin au niveau de l'abdomen ou des bras (libération rapide), alors que les insulines retard sont injectées le soir dans la fesse ou la cuisse (libération lente). Il est conseillé de respecter la même zone d'injection aux mêmes heures pour limiter la variabilité de l'absorption de l'insuline liée au site d'injection, en effectuant une rotation du lieu d'injection (tous les 3 cm) au niveau de la zone choisie afin d'éviter l'apparition de lipodystrophies. Celles-ci se présentent sous forme de bosses, de creux ou d'indurations. Des injections pratiquées dans ces lipodystrophies peuvent augmenter la consommation d'insuline jusqu'à 50 %.

- Modification du schéma posologique

Le schéma posologique de l'injection d'insuline est personnel et reste à définir avec le médecin.

En fonction des glycémies mesurées, le patient peut être amené à modifier ses doses d'insuline. En principe, cette modification n'a lieu que si la glycémie est élevée deux jours consécutifs au même moment de la journée. Par contre, dans le cas d'une hypoglycémie sans cause précise, la diminution de la dose d'insuline aura lieu le jour même. Dans tous les cas, toute modification de doses d'insuline se fait par palier de deux unités.

LES SITES D'INJECTION DE L'INSULINE

Le matériel

Stylo et cartouches

Le stylo injecteur d'insuline réutilisable est constitué d'un corps où vient s'insérer une cartouche d'insuline de 3 ml, d'un bouton-poussoir ou d'un déclencheur automatique. En fonction du stylo, la sélection de la dose à injecter se fait par multiple de 0,5, 1 ou 2 unités. Il existe également des stylos injecteurs préremplis jetables (voir tableau ci-dessus). Avant l'utilisation d'un stylo, il faut :

- se laver les mains ;

- dans le cas d'une insuline retard, remettre en suspension l'insuline en retournant lentement une vingtaine de fois la cartouche ou le stylo ;

- vérifier que l'insuline est à température ambiante (la cartouche ou le stylo doivent être sortis du réfrigérateur au minimum 1 heure avant l'injection) ;

- s'il s'agit d'une nouvelle cartouche, l'insérer dans le corps du stylo ;

- visser ou cliquer une aiguille sur le stylo ;

- sélectionner le nombre d'unités d'insuline à injecter ;

- purger le stylo ;

- piquer et injecter l'insuline en sous-cutané ;

- éliminer l'aiguille usagée. L'aiguille ne doit pas être laissée en place entre deux injections (risque de bulle d'air).

Les stylos injecteurs et les aiguilles figurent sur la LPPR et sont donc pris en charge par la Sécurité sociale. Le patient doit posséder un stylo injecteur pour chaque type d'insuline qu'il utilise.

Flacons et seringues

L'administration d'insuline peut également se faire à l'aide d'une seringue et d'un flacon d'insuline, et il est toujours prudent d'avoir un flacon d'insuline et quelques seringues en réserve en cas de panne du stylo injecteur. Il faut alors :

- s'il s'agit d'une insuline retard, retourner une dizaine de fois le flacon afin de la remettre en suspension ;

- désinfecter le bouchon du flacon d'insuline à l'alcool à 60 °C ;

- remplir la seringue d'une quantité d'air équivalente à la dose d'insuline prélevée ;

- enfoncer l'aiguille à travers le bouchon du flacon et y faire entrer l'air contenu dans la seringue ;

- retourner l'ensemble flacon-seringue et prélever la dose d'insuline ;

- s'assurer de l'absence de bulle d'air dans la seringue avant d'injecter l'insuline ;

- enfoncer l'aiguille dans la peau jusqu'à la garde ;

- attendre 5 à 10 secondes après l'injection pour retirer la seringue et l'aiguille, et ce rapidement afin d'éviter la sortie de l'insuline par le point d'injection ;

- éliminer l'aiguille usagée.

Aiguilles

La longueur de l'aiguille et l'angle d'injection utilisé (45 ou 90°) dépendent de l'épaisseur du tissu sous-cutané du patient. En principe, les aiguilles de 8 mm sont adaptées à la majorité des patients. Les aiguilles de 6 mm sont plutôt réservées aux enfants ou aux adultes présentant une insuffisance de tissu cutané, tandis que celles de 12 mm s'utilisent chez les adultes en cas de surcharge pondérale.

Les autres voies d'administration

Depuis plusieurs années, de nombreux groupes de recherche travaillent sur de nouvelles voies d'administration de l'insuline.

- La voie orale

Des études cliniques sur l'administration orale de l'insuline sont en cours aux Etats-Unis, mais la biodisponibilité de cette voie paraît très faible, l'insuline étant détruite par le tube digestif. De nouvelles formes galéniques innovantes pour pallier cette difficulté sont à l'étude.

- La voie nasale

La voie nasale est au point mort en raison d'irritations locales importantes et d'une durée d'action trop courte.

- La voie transdermique

Elle fait l'objet de beaucoup de recherches mais sans résultats probants pour le moment.

- La voie pulmonaire

Aujourd'hui, la recherche sur l'insuline inhalée par voie pulmonaire semble la plus proche d'aboutir. Elle met à profit la surface d'absorption considérable des poumons. Cette voie d'administration est efficace et reproductible mais des zones d'incertitude face à son utilisation à long terme demeurent.

Les aiguilles Penfine Universal peuvent être mises en place par simple clic. Les autres aiguilles doivent être vissées.

POUR APPROFONDIR : Le patient insulinodépendant en voyage

Même si le diabète reste une maladie contraignante, il n'empêche pas le patient de partir en voyage s'il respecte quelques consignes.

Le matériel

Prévoir un stock de matériel et d'insuline en comptant 10 jours de plus que la durée prévue du voyage.

-#gt; Autopiqueur et assez de lancettes pour pouvoir rapprocher les contrôles glycémiques si nécessaire.

-#gt; Lecteur de glycémie (à contrôler avant le départ) et bandelettes de contrôle glycémique et urinaire.

-#gt; Insuline et aiguilles pour stylo ou seringues. Pour un voyage hors de France, si le patient utilise habituellement un stylo injecteur d'insuline, prévoir des seringues de secours. Il est également indispensable d'emporter de l'insuline rapide.

-#gt; Glucagon et seringue adaptée.

-#gt; Sucre (en cas d'hypoglycémie).

Pour le transport de l'insuline et du glucagon, des trousses isothermes adaptées sont disponibles : Frio Owen Mumford, Balance Lensvelt, Sanipharm Novedi...

Lors d'un voyage en avion, il est conseillé de garder tout le matériel dans le bagage à main. La température dans les soutes à bagages est proche de 0 °C et l'insuline est très sensible au gel.

Les papiers spécifiques

Il est indispensable de partir avec un certificat médical (de préférence en anglais si départ à l'étranger) justifiant le port de matériel d'injection (indispensable pour prendre l'avion) et une ordonnance d'insuline. Joindre le carnet d'autosurveillance. Une carte de diabétique peut être fournie par les associations de patients.

Le décalage horaire

Le problème se pose à partir d'un décalage horaire de 3 heures. Lors d'un déplacement d'est en ouest (Paris-New York), il est nécessaire d'ajouter une injection d'insuline rapide pour compenser l'allongement de la journée. Au contraire, un déplacement d'ouest en est raccourcit la journée. L'insuline d'action intermédiaire du soir du départ est remplacée par une insuline rapide.

EN PRATIQUE : LES POMPES À INSULINE

AU COMPTOIR : « J'aimerais bien passer à la pompe à insuline »

« Voilà dix ans que je suis sous insuline. J'en ai assez de faire des contrôles glycémiques 3 ou 4 fois par jour. J'ai entendu parler des pompes à insuline. Qu'en pensez-vous ? »

Votre réponse

« Parlez-en à votre diabétologue. Mais le port d'une pompe ne dispense pas de faire des contrôles de la glycémie. Au contraire, ceux-ci doivent être plus fréquents ! »

Principe de la pompe

La pompe à insuline permet une administration continue en sous-cutané. Le patient programme lui-même la pompe afin de s'administrer la quantité basale d'insuline dont il a besoin pour maintenir son équilibre glycémique. Il peut également programmer l'injection de doses supplémentaires (bolus) au moment des repas ou d'effort physique si besoin. Ce type de traitement permet un meilleur contrôle du diabète à condition de se plier à de fréquents contrôles de la glycémie.

Indications

Le port d'une pompe à insuline est indiqué dans les cas de diabète instable, chez les patients refusant les multiples injections, ceux ayant un mode de vie irrégulier, et en cas de diabète néonatal. Il existe également des indications transitoires au port d'une pompe à insuline comme lors du traitement d'une plaie chronique sévère, le suivi d'un patient ayant eu un infarctus du myocarde, la préparation et le suivi d'une intervention chirurgicale, les grossesses avec mauvais équilibre glycémique ou la présence de lésions microangiopathiques.

Contre-indications

Le traitement par pompe peut être dangereux en cas d'arrêt de l'injection. Il est donc contre-indiqué si le patient ne peut pas gérer cette situation. Cécité, surdité, patients présentant des troubles graves du comportement ou non rigoureux sur la surveillance glycémique sont également des contre-indications.

Description

La pompe à insuline peut être portable ou implantable. Dans le cas d'une pompe portable, elle est reliée, grâce à une tubulure, à un cathéter permettant son administration en sous-cutané. Le cathéter doit être changé tous les trois jours au maximum. Le réservoir de la pompe portable est une seringue en plastique ou une cartouche préremplie. Longueur de la tubulure, diamètre et longueur du cathéter, débit de base de la pompe, connexion à un ordinateur, mémoire, type de piles utilisés... sont autant de paramètres différents d'un fabricant à l'autre. Cependant, la pompe portable permet aux patients une déconnexion courte pour une durée de deux heures au maximum (douche, bain, pratique de sports de contact, rapports intimes...). Un contrôle glycémique doit être fait à la reconnexion de la pompe.

La pompe implantable offre un mode de fonctionnement comparable à la pompe portable, mais elle est implantée sous la peau, généralement dans l'abdomen, et délivre l'insuline dans la cavité périto-néale.

POUR APPROFONDIR : Les conditions de prise en charge

En France, environ 6 500 patients sont traités par pompe à insuline. Ce type de traitement est pris en charge par la Sécurité sociale au titre de la LPPR depuis le 10 novembre 2000 lorsqu'il est impossible d'obtenir un équilibre métabolique sous multi-injections sous-cutanées d'insuline. La prescription doit intervenir après une hospitalisation dans un service de diabétologie ayant de l'expérience dans le traitement par pompe à insuline. Cette hospitalisation a pour but de valider l'indication du traitement et permet au patient une formation à ce type de traitement. La prise en charge est assurée pour une période de un an. Le renouvellement de cette prise en charge est lié à une évaluation de l'efficacité du traitement et de l'état du patient par le prescripteur initial.

COMMUNIQUEZ ! LE MATÉRIEL DU DIABÉTIQUE : DES IDÉES DE VITRINES

Vos clients diabétiques insulinodépendants sont souvent jeunes. Parmi eux, certains sont sûrement des fans de technologie. Mais savent-ils tous que les nouveaux lecteurs de glycémie peuvent se connecter à leur ordinateur pour une meilleure gestion de leur diabète ?

Réalisation

2 heures

Les fournitures

- Un écran d'ordinateur

- Une feuille de papier quadrillée pour reproduire la courbe de glycémie

- Des boîtes en carton (type boîtes à chaussures)

- Du papier blanc, de la colle en spray, du sucre en poudre

- Un écran d'affichage lumineux défilant ou fixe

- Des sucettes colorées de diverses formes.

- Trousse de matériel et divers accessoires du diabétique

Les slogans

- « Diabétiques, avec les nouveaux lecteurs de glycémie, simplifiez-vous la vie... »

- « Tout pour contrôler votre taux de sucre »

- « Surveillance du diabète : le matériel évolue. Connaissez-vous les dernières nouveautés ? »

Malin !

- Pour fabriquer les morceaux de sucre géants, recouvrez une boîte à chaussures de papier blanc (1). Enrobez-la d'une couche de colle en bombe et saupoudrez de sucre (2).

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON - Diabète : misez sur les animations

Animation : une journée de dépistage du diabète

La Journée nationale du diabète se déroulera le 14 novembre prochain. Profitez-en pour proposer un dépistage gratuit, en bénéficiant de l'impact des médias. L'information peut être véhiculée oralement ou par le biais d'une vitrine ou d'une affichette posée dans l'officine ou sur la porte. Rapprochez-vous des laboratoires pour obtenir la fourniture du matériel, sinon gracieusement au moins à un prix raisonnable.

Vérifiez que le lecteur de glycémie est bien agréé par l'Afssaps pour un usage partagé (Lettre du 23 mai 2002, http://www.afssaps.sante.fr) et respectez les protocoles opératoires spécifiques. Pensez à avertir les professionnels de santé de votre secteur en leur expliquant vos motivations. Enfin, avisez par écrit le conseil régional de l'Ordre de votre projet.

Une exposition au sein du rayon home tests

Si, pour le diabétique insulinodépendant, le matériel de surveillance glycémique se délivre sur prescription et est remboursable (dans la limite de un lecteur tous les quatre ans et de un autopiqueur par an), pour les diabétiques de type 2 il n'est pris en charge que pour une minorité d'entre eux (en cas de rétinopathie). Mais d'autres patients diabétiques sont amenés à les utiliser sur le conseil de leur médecin. Les lecteurs de glycémie pourront donc être rangés au sein du rayon consacré aux home tests. Pour les diabétiques de type 2, rarement éduqués à l'hôpital, il est indispensable de démythifier le contrôle glycémique en leur présentant les kits ouverts pour qu'ils comprennent le principe de fonctionnement et la simplicité d'utilisation.

Des fiches conseil pour tous

Les fiches conseil jouent un rôle clé dans l'information de vos clients. Proposez au minimum les supports des associations ou des institutions publiques sur le sujet. Vous pouvez également opter pour une offre plus personnalisée. Travailler en équipe pour mettre en place des fiches sur le diabète propres à son officine permet non seulement de gagner du temps, mais aussi de former l'ensemble de l'équipe officinale sur le sujet. Un maître mot : simplicité. Ces fiches doivent être très claires, compréhensibles de tous et très pratiques. Proposez des fiches généralistes (« Qu'est-ce que le diabète ? », « Pourquoi se faire dépister ? ») et des fiches plus spécifiques sur l'utilisation du matériel (une fiche par type de produit). -

En collaboration avec Christine Caminade, formatrice (Christine Caminade Conseil).

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Faites manipuler le matériel

Prendre le temps d'expliquer

Passé les premiers temps, votre client diabétique connaîtra certainement mieux que vous son matériel de contrôle glycémique. Mais lors de la première prescription, s'il n'a pas eu d'éducation à l'hôpital, il peut être perdu devant cet attirail. Votre rôle de conseil est alors primordial, car il est bien connu que les trois quarts des pannes constatées sur n'importe quel matériel sont issues de son mauvais usage et encore plus fréquemment d'une incompréhension de son utilisation lors de sa mise en marche. Le temps que vous passerez à expliquer le mode d'emploi d'un nouveau matériel vous évitera souvent de longues et fastidieuses explications par la suite.

Si vous devez commander l'appareil demandé et que vous n'en connaissez pas le fonctionnement, lisez le mode d'emploi à tête reposée avant la venue de votre client, vous serez beaucoup plus clair dans vos recommandations.

Faites manipuler le matériel par le patient plusieurs fois, vous repérerez plus facilement ses erreurs. Pour le faire en toute sécurité, utilisez les solutions de contrôle fournies dans les kits de lecteurs, à la place de la goutte de sang.

Une démonstration de la manipulation d'un autopiqueur et d'un lecteur de glycémie peut prendre plus d'une heure, surtout si le patient est âgé ou s'il est peu familier des nouvelles technologies. Mais c'est une occasion de plus d'être reconnu comme un spécialiste et d'affirmer sa compétence.

Organisez le suivi

Pensez à faire une fiche (carton ou informatisée) pour chaque client diabétique. Notez la liste du matériel utilisé, y compris les codes CIP, la date d'achat. Vous vous simplifierez la vie lors des prochaines délivrances. Sur les brochures des fabricants, entourez les numéros de téléphone utiles, comme le numéro Vert.

DOCUMENTEZ-VOUS

ASSOCIATIONS

ALFEDIAM

Association de langue française pour l'étude du diabète et des maladies métaboliques -

58, rue Alexandre-Dumas, 75011 Paris - tél. : 01 40 09 89 07 -

http://www.alfediam.org

Cette société savante a pour but de favoriser la recherche en diabétologie, de diffuser les connaissances autour du diabète et de participer à l'amélioration de la qualité des soins. Elle réunit chercheurs, médecins, infirmières, diététiciennes, pédicures... intéressés par cette pathologie. L'Alfediam organise un congrès annuel, attribue des bourses de recherche et contribue à l'amélioration des réseaux de soins en diabétologie. Elle édite également une revue scientifique (Diabetes #amp; Metabolism). Son site Internet regorge d'informations intéressantes aussi bien dans la partie « Espace patients », riche en conseils pratiques, que dans la partie « Recommandations » qui permet de télécharger entre autres les « Recommandations de bonnes pratiques de la surveillance glycémique et de la technique d'injection d'insuline ».

INTERNET

http://www.diabsurf.com

Créé en 1997 par un médecin hospitalier spécialiste en endocrinologie et maladies métaboliques, secrétaire général de l'Association française des diabétiques du Haut-Rhin, ce site a pour objectif l'éducation du diabétique. Plutôt destiné au grand public, le pharmacien y trouvera néanmoins des informations pratiques sur les différentes insulines, les stylos et aiguilles disponibles en France, la conservation de l'insuline, la glycémie capillaire, la fiabilité des lecteurs ou encore un tableau comparatif des lecteurs et logiciels. Et des réponses à des questions pratiques comme « Que faire en cas de vomissements, de fièvre ou de maladie ? », « Quels sont les symptômes de l'hypoglycémie ? »... La partie « Quoi de neuf ? » contient la liste des principaux ajouts et modifications intervenus sur le site et permet de suivre l'actualité en diabétologie (sortie de nouveaux lecteurs de glycémie, arrêt de commercialisation de certaines insulines...).

Prise en charge

L'autopiqueur est pris en charge à hdiv de 13,72 Euro(s) sous le code LPPR 1117454 pour les diabétiques insulinodépendants, et pour une durée minimale de 1 an. Les lancettes sont également inscrites sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) et bénéficient donc à ce titre d'une prise en charge par la Sécurité sociale.

Les valeurs de glycémie

Si le diagnostic du diabète de type I est évident car la glycémie augmente de façon rapide et s'accompagne de symptômes, celui du diabète de type 2 est plus difficile car les complications ne surviennent que tardivement. Les seuils de définition du diabète ont été abaissés en 1998. Dorénavant, est considéré comme diabétique un sujet présentant à deux reprises :

-#gt; une glycémie à jeun (après au moins 8 heures de jeûne) supérieure ou égale à 1,26 g/l (7,0 mmol/l) ;

-#gt; ou une glycémie supérieure à 2 g/l (11 mmol/l) deux heures après une prise orale de 75 g de glucose.

Est considéré comme normal un sujet ayant une glycémie à jeun inférieure à 1,10 g/l (6,1 mmol/l).

Les sujets ayant une hyperglycémie modérée à jeun (entre 1,10 g/l (6,1 mmol/l) et 1,26 g/l (7,0 mmol/l)) et ceux ayant une intolérance au glucose (glycémie à jeun inférieure à 1,26 g/l et glycémie deux heures après une prise orale de 75 g de glucose comprise entre 1,40 g/l et 2 g/l) sont considérés comme ayant une glycorégulation anormale.

Prise en charge

Depuis le 12 août 1997, l'entente préalable pour le remboursement des lecteurs de glycémie n'est plus obligatoire. La Sécurité sociale prend en charge sur prescription médicale, dans le cadre du diabète traité à l'insuline et chez les malades atteints de rétinopathie diabétique, un lecteur de glycémie dans la limite de un appareil tous les 4 ans à hdiv de 60,98 Euro(s). Les lecteurs de glycémie figurent sur la Liste des produits et des prestations remboursables (LPPR) sous le code 1101720. Ils doivent avoir reçu un label certifiant leur conformité à certaines spécificités techniques. Les bandelettes, capteurs et électrodes sont également pris en charge, sous réserve que leur plage de détection de la glycémie s'étende de 0 à 3 g/l.

La glycémie en laboratoire

Il arrive qu'un patient se plaigne du mauvais fonctionnement de son lecteur, celui-ci ne donnant par exemple pas les mêmes valeurs que la mesure pratiquée au laboratoire le même jour. Plusieurs facteurs peuvent intervenir.

-#gt; Le temps qui sépare les deux analyses : plus le temps avance dans la matinée, plus on s'éloigne de la dernière injection d'insuline.

-#gt; Le site de prélèvement : les lecteurs de glycémie fonctionnent sur du sang total, alors que les automates des laboratoires utilisent du plasma. Par ailleurs, la concentration en glucose n'est pas identique dans le sang capillaire et le sang veineux, car celui-ci a déjà irrigué certains tissus ou muscles, et donc délivré une partie de son glucose.

-#gt; Le stress, aussi bien celui lié à la prise de sang que celui lié au trajet (circulation, difficultés à se garer...), provoque la libération d'hormones et peut modifier la glycémie.

En résumé, pour comparer une glycémie faite avec un lecteur à la maison et une glycémie au laboratoire, il faut réaliser le test dans la minute qui précède ou qui suit la prise de sang. Malgré cela, un écart de + ou - 10 % est possible et ne remet pas en cause la fiabilité du lecteur.

L'injection du glucagon

Le glucagon est une hormone hyperglycémiante utilisée en cas d'hypoglycémie importante chez le diabétique traité par insuline. La présentation en kit est simple d'utilisation : il suffit d'injecter le contenu de la seringue de solvant dans le flacon de poudre de glucagon, d'agiter doucement et de prélever le contenu dans la seringue. Le GlucaGen (glucagon synthétique) s'injecte de préférence en intramusculaire. Le lieu d'injection privilégié est la partie haute et externe de la fesse. Chez un adulte, l'aiguille doit être enfoncée en totalité dans le site d'injection, chez l'enfant, elle ne doit l'être que de moitié. Le glucagon agit au bout d'une dizaine de minutes et son effet cesse assez rapidement. Il est donc important pour le patient de manger une collation à base d'hydrates de carbone après une injection de glucagon afin d'éviter un nouveau malaise hypoglycémique.

L'élimination des déchets

Le patient diabétique est responsable de l'élimination des aiguilles et lancettes qu'il a utilisées. Un décret de novembre 1997 confirme en effet que toute personne physique qui exerce l'activité productrice de déchets est responsable de leur élimination. S'il est relativement facile pour le patient de récupérer ses « déchets d'activité de soin à risques infectieux » dans des collecteurs (Sharps Collector BD, Disposet diabète, ou coupe-aiguille BD Safe-Clip muni d'un réservoir...), reste le problème de la destruction de ces collecteurs. Certaines municipalités prennent en charge la récupération et la destruction de ce type de déchets. L'Association française des diabétiques a mis en place un comité de pilotage pour faire élaborer une réglementation adéquate en 2005.

La conservation de l'insuline

Flacons, cartouches et stylos jetables en réserve doivent être conservés au réfrigérateur entre 2 et 8 °C. Une fois mis en service, ils sont conservés à température ambiante. Une insuline entamée peut être conservée pendant 3 à 4 semaines à température ambiante (voir instructions du fabricant), à condition de ne pas être exposée à des températures extrêmes : elle est dénaturée au-dessous de 0 °C, et perd progressivement de son efficacité au-dessus de 40 °C. La lumière dénature également l'insuline. Flacons et cartouches doivent donc être placés à l'abri de la lumière.

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