Petite ou grosse, un dilemme de taille - Le Moniteur des Pharmacies n° 2552 du 09/10/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2552 du 09/10/2004
 

PREMIER POSTE DANS L'INDUSTRIE

Carrières

Diplôme en poche, reste à trouver l'entreprise qui correspondra le mieux à ses attentes. Sa taille sera un critère déterminant. Mais petites et grandes structures ont chacune leurs atouts. A vous de choisir.

On dit les petites structures plus accueillantes : on y entrerait plus facilement, on y serait plus près du « grand patron », on y donnerait plus souvent son avis et, surtout, l'ambiance y serait plus conviviale... Quant aux géants de l'industrie pharmaceutique, ils offriraient une carte de visite prestigieuse et vous assureraient, à force d'opiniâtreté et de combativité, une carrière palpitante en grimpant rapidement les échelons...

Petits labos, grande autonomie.

Au dire des salariés et des cabinets de recrutement, les conditions de travail sont effectivement bien différentes d'une structure à l'autre. Bien sûr, avantages et inconvénients ne sont pas seulement liés à la taille de l'entreprise. Telle multinationale peut être particulièrement attachée à l'expression de ses salariés, telle petite structure peut être dirigée par un P-DG omnipotent ne souffrant pas la contradiction. Pour autant, faire le choix entre un grand laboratoire et une société plus modeste n'est pas sans conséquences. Selon votre personnalité, vous vous épanouirez plus aisément dans l'une ou l'autre des structures, sachant évidemment que les passerelles existent, surtout en début de carrière.

« Si je devais donner un conseil aux jeunes diplômés, je leur dirais de faire attention au miroir aux alouettes que représentent les géants de l'industrie !, prévient Florian Petitjean, directeur commercial (Lehning) ayant connu les deux types de structures. Dans les petits laboratoires, tout le monde se connaît, l'expression est plus libre et l'autonomie aussi. Les missions sont souvent plus larges. Commencer dans un grand laboratoire peut néanmoins permettre de devenir très compétent dans un domaine précis, car les missions sont souvent très limitées et les secteurs très compartimentés. »

Promotion plus lente chez les gros labos.

« Le vrai avantage offert par les grandes structures réside dans la formation et la méthodologie de travail. On y acquiert des réflexes et des outils d'analyse », explique Laurent Gal, qui, après avoir débuté chez Pierre Fabre puis être devenu directeur marketing chez Fujisawa, est aujourd'hui titulaire. Nathalie Cendres, qui a passé plus de quatre ans chez Servier puis sept chez GSK, y a également apprécié l'organisation : « Chaque année vous avez des entretiens d'évaluation, des objectifs précis et l'accès à des formations très diverses qui peuvent aller de la prise de parole en public à l'analyse d'études de marché. »

Mais ces avantages ont souvent leurs inconvénients, et notamment la difficulté d'être entendu et reconnu, et donc de faire carrière rapidement. « Au tout début de ma carrière, je me souviens avoir appelé la directeur des ressources humaines en me présentant par mon nom et m'entendre demander mon numéro de matricule afin de pouvoir m'identifier... », sourit Florian Petitjean. Si l'anecdote peut sembler caricaturale, les témoignages ne manquent pas sur la difficulté d'accéder au poste convoité. D'autant que le prestige des grandes multinationales aiguise bien des appétits...

« Ce ne sont pas forcément les plus compétents qui montent mais ceux qui sont remarqués pour diverses raisons, explique le chef de projet d'un grand laboratoire qui préfère garder l'anonymat. Il faut savoir tirer les bonnes ficelles et se montrer à telle réunion, au bon moment... Il faut garder également à l'esprit que les règles du jeu varient au gré des fusions. De ce côté, je pense que les petits laboratoires offrent une plus grande stabilité. »

Mieux vaut donc avoir les épaules solides, profiter des opportunités sans pour autant trop miser sur un poste bien précis.

CE, RTT et participation.

Côté salaires, les avis divergent. « Les salaires sont à peu près équivalents dans la plupart des laboratoires, bien que certaines grandes sociétés aient tendance à avoir une politique d'embauche très stricte, recherchant la perle rare avec des diplômes particuliers, quitte à payer le prix », estime Valérie Charlon du cabinet de recrutement Winner.

Mais de l'avis général de tous ceux qui ont travaillé dans de grandes structures, si les salaires à l'embauche - surtout en début de carrière - sont sensiblement identiques à ce que peuvent offrir les plus petits laboratoires, le « package financier » est souvent bien plus alléchant. « Surtout chez les Anglo-Saxons, assure Laurent Gal. Les participations sont vraiment intéressantes. » Les avantages liés à l'importance du comité d'entreprise et la RTT sont également plus souvent l'apanage des grandes entreprises.

« D'une manière générale, les structures importantes conviennent bien aux jeunes qui ont besoin d'être cornaqués. On trouve plus de baroudeurs avec la volonté d'être autonomes dans les petits laboratoires. Mais finalement, ce qui compte c'est d'avoir l'opportunité de prendre des responsabilités », conclut Jean-François Roquet, directeur général chez François Sanchez Consultant.

Conseils de pros

- Jean-François Roquet (directeur général chez François Sanchez Consultant) : « Quand on débute une carrière, l'objectif est d'abord d'acquérir rapidement une expérience professionnelle. Dire que c'est plus valorisant de travailler dans un gros laboratoire est un effet de mode. Ce qui compte, c'est ce qu'on y fait, plus que la taille du laboratoire. »

- Véronique Mougin, pharmacienne et manager du département industrie pharmaceutique chez 3S Santé : « En termes d'évolution à l'externe, que l'on vienne d'une petite ou d'une grande structure, les compétences techniques et scientifiques sont les mêmes. En revanche, les grosses structures sont plus sensibles à l'existence d'un leadership même pour des candidats juniors, alors que les petites structures et celles à management de type paternaliste recherchent d'abord une ouverture d'esprit, de la diplomatie, une faculté d'écoute, bref, des qualités d'ordre relationnel. »

- Valérie Charlon, consultante psychologue chargée de recrutement en recherche clinique chez Winner : « Les petites structures conviennent souvent en début de carrière. On y entre plus facilement que dans les grands laboratoires. Elles permettent d'obtenir plus vite des responsabilités, d'être plus créatifs car elles sont très réactives. En revanche, elles demandent en général une implication personnelle beaucoup plus importante. »

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