La phytothérapie au féminin - Le Moniteur des Pharmacies n° 2549 du 18/09/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2549 du 18/09/2004
 

Cahier conseil

EN PRATIQUE : LE SYNDROME PRÉMENSTRUEL

AU COMPTOIR : « Mon humeur varie au cours du cycle »

« A mes variations d'humeur, tout mon entourage peut savoir quand je vais avoir mes règles. Je deviens irritable, je me sens gonflée avec une tension dans les seins. Croyez-vous que des plantes m'aideraient à me sentir mieux ? »

Votre réponse

« Vous souffrez d'un syndrome prémenstruel. Pour votre gonflement et votre tension mammaire, prenez du gattilier les quinze derniers jours du cycle. Cela régularisera aussi votre humeur. Le marron d'Inde peut prévenir les oedèmes. »

Un symptôme mystérieux

Le syndrome prémenstruel est l'ensemble des symptômes physiques et/ou psychiques qui surviennent dans les deux à quinze jours précédant les règles. Ils disparaissent juste avant ou pendant celles-ci.

Le traitement vise à corriger les désordres hormonaux et/ou à traiter les signes physiques et psychiques gênants.

En cause :

- des facteurs psychologiques : tout stress peut perturber le système de régulation hormonale ;

- des facteurs nutritionnels impliqués dans le métabolisme des neurotransmetteurs ;

- des facteurs biologiques : baisse des bêtaendorphines en phase lutéale.

Les plantes à action hormonale

Elles sont utilisées pour réduire les manifestations excessives de l'hyperoestrogénie relative. On peut :

- stimuler l'action de la progestérone avec des phytoprogestagènes ;

- freiner la sécrétion d'oestrogènes avec des plantes à action anti-oestrogène.

Les phytoprogestagènes

Ce sont des plantes dont l'action hormonale mime celle de la progestérone.

- L'alchémille vulgaire possède une partie aérienne riche en tanins. Ceux-ci lui confèrent des propriétés veinotoniques, lutéinisantes et tonifiantes.

-#gt; Posologie : infusion de 15 minutes à 20 g/l, 250-500 ml/jour ; teinture : 20 à 40 gouttes 3 fois/jour.

- Le gattilier est la plante de choix lorsque tension mammaire, gonflement abdominal et troubles de l'humeur sont marqués.

-#gt; Posologie : égale à 40 à 60 mg de fruit par jour sous forme d'extrait hydroalcoolique sec ou liquide de titre fort (50 à 70 % d'éthanol).

-#gt; Effets secondaires : prurit, réaction urticarienne.

Les plantes antiestrogènes

Elles diminuent les sécrétions ovariennes en freinant l'hypophyse. D'utilisation délicate, leur prescription est du ressort médical : grémil ou Lithospermum officinale (semence), lycope d'Europe ou Lycopus europaeus (herbe), buglosse ou Anchusa officinalis (herbe). Elles sont à prendre en deuxième partie du cycle, du 14e jour au premier jour des règles suivantes.

Les plantes des troubles périphériques

Phénomènes congestifs

L'augmentation de perméabilité capillaire est responsable de la sensation de gonflement perçue au niveau des seins, de l'abdomen et des extrémités (visage, mains, chevilles).

- Vasculoprotecteurs et veinotoniques sont utilisés en cas de phénomènes oedémateux douloureux.

-#gt; Rhizome de petit houx et marron d'Inde également anti-inflammatoires et anti-oedémateux (spécialités).

-#gt; Sommité fleurie de mélilot, spécifique de la circulation lymphatique (teinture mère : 20 à 25 gouttes, 3 fois/jour).

-#gt; Feuilles d'hamamélis (infusion de 15 minutes à 10 g/l, 250 à 500 ml/jour) et de noisetier (décoction de 5 minutes puis infusion de 5 minutes à 20 g/l, 2 tasses/jour) ont une action cicatrisante et antihémorragique.

-#gt; Ecorce du marronnier d'Inde (spécialités) et feuille de vigne rouge (infusion de 15 minutes à 10 g/l, 250 à 500 ml/jour) sont spécifiques de la fragilité capillaire.

- La prise en charge de la rétention hydrosodée fait appel aux plantes diurétiques.

-#gt; Racine de fenouil doux, tisane à 20-30 g/l, décoction 5 minutes puis infusion 5 minutes, 3 tasses/jour.

-#gt; Piloselle (plante entière) : infusion de 15 minutes à 20 g/l, 250 à 500 ml/jour.

-#gt; Queue de cerise : décoction ou infusion de 15 minutes à 10 g/l, 500 ml à 1 litre/jour.

-#gt; Feuille de bouleau : infusion de 15 minutes à 10 g/l, 250 à 500 ml/jour.

-#gt; Fleur et sommité fleurie de reine-des-prés également anti-inflammatoires et antalgiques : infusion de 15 minutes à 20 g/l, 250 à 500 ml/jour préparée avec de l'eau frémissante et non bouillante. A éviter en cas d'hypersensibilité connue aux dérivés salicylés.

-#gt; Rhizome de chiendent choisi pour son action dépurative : décoction de 30 minutes à 20 g/l, 250 à 500 ml/jour.

Retrouver une humeur égale

Plantes sédatives et anxiolytiques sont la base contre les troubles de l'humeur : anxiété, irritabilité, nervosité.

- En cas d'anxiété : passiflore, valériane, Eschscholtzia ou ballote noire.

- Somatisation avec palpitations cardiaques : aubépine, passiflore, Eschscholtzia.

- Somatisation avec spasmes digestifs : lavande, mélisse, feuilles d'oranger amer ou racine d'angélique.

-#gt; Conseils de prise : étaler le traitement sur la journée avec la dernière prise au coucher.

Rendre la vitalité

Le manque d'énergie relève des plantes antiasthéniques ou adaptogènes dépourvues d'activité oestrogène.

- Racine de gentiane, également tonique amer : teinture, 20 à 25 gouttes, 3 fois /jour. A conseiller en cas de dyspepsie, manque d'appétit.

- Feuille et sommité fleurie de romarin qui sont aussi draineurs du foie et antioxydantes : teinture, 15 à 25 gouttes 2 à 3 fois/jour. A conseiller en cas de tendance à l'hypotension.

- Feuille de thé vert, plante à caféine : infusion de 2 minutes, 2,5 g par tasse, une tasse 2 à 3 fois /jour. Eviter la prise après 16 heures.

- Fruit de l'argousier riche en vitamines : à utiliser sous forme de jus en cure de trois semaines : une cuillère à soupe 2 à 3 fois /jour.

POUR APPROFONDIR : Le gattilier

Le gattilier (Vitex agnus-castus L) est un arbrisseau méditerranéen de la famille des verbénacées.

Partie utilisée

La partie utilisée du gattilier est constituée par les fruits et la sommité fleurie.

Pharmacologie

L'activité dopaminergique D2 du gattilier a été démontrée. La stimulation des neurones dopaminergiques hypothalamiques a pour conséquence une inhibition de la sécrétion hypophysaire de prolactine et une interférence avec l'ensemble du système dopaminergique. Le résultat en est une diminution de la tension mammaire et une amélioration des manifestations psychiques et locomotrices du syndrome prémenstruel.

In vitro, l'extrait de gattilier se lie aux récepteurs opioïdes mu et kappa : cet agonisme constituerait un mécanisme d'action expliquant l'efficacité du gattilier sur des troubles typiques du syndrome prémenstruel tels maux de tête, variations de l'humeur, rétention d'eau.

Indications

La plante est employée dans des troubles ayant pour origine une hyperprolactinémie latente ou avérée :

- syndrome prémenstruel,

- mastodynie,

- cycles irréguliers : oligoménorrhée, polyménorrhée, aménorrhée secondaire.

EN PRATIQUE : LES DYSMÉNORRHÉES

AU COMPTOIR : « Ma fille a des règles douloureuses »

« Ma fille se plaint de douleurs le premier jour de ses règles. Elle qui est sportive renonce même à ses entraînements. Elle ne veut pas prendre d'antalgique et refuse de consulter. Que me conseillez-vous ? »

Votre réponse

« Ces douleurs peuvent être soulagées par les plantes. Dites-lui de prendre une gélule d'armoise avec une gélule de matricaire les 8 jours précédant la date des règles et en cas de douleurs. Elle prendra également une capsule d'huile d'onagre, trois fois par jour pendant trois mois. Si elle ne ressent toujours aucune amélioration, elle doit consulter un médecin. »

Emménagogues

Les plantes emménagogues provoquent, régularisent, augmentent ou facilitent l'écoulement des règles. Elles sont indiquées dans certains cas d'aménorrhées et dans les dysménorrhées. Il est conseillé de les prendre durant les huit jours qui précèdent les règles et en cas de douleurs durant les règles.

- L'armoise

La feuille et la sommité fleurie sont légèrement antispasmodiques.

-#gt; Posologie : infusion de 15 minutes à 10 g/litre ; 500 ml/jour en 2 ou 3 prises.

-#gt; Effets secondaires : réactions allergiques chez des sujets préalablement sensibilisés (lactones sesquiterpéniques).

A hautes doses : atteintes hépatiques et rénales.

Attention à l'effet potentiellement convulsivant de l'huile essentielle (quantité inconstante de thuyone et de camphre) !

- Le persil

Les propriétés emménagogues du persil sont attribuées à l'apiol. Ce constituant de l'huile essentielle présent majoritairement dans le fruit et en quantité beaucoup plus faible dans la feuille a des propriétés antispasmodiques, vasodilatatrices, emménagogues.

-#gt; Posologie (voie orale) :

- fruits : 2 g/jour en trois prises, en tisane ;

- feuille : utiliser fraîche de préférence, 15 g pour 500 ml d'eau, infusion de 5 à 10 minutes. A boire dans la journée.

-#gt; Effets secondaires : aucun. Les effets indésirables observés l'ont été avec l'apiol pur, abortif à haute dose.

Plantes anti-inflammatoires et antispasmodiques

Leur action est marquée sur les spasmes douloureux.

- La matricaire (camomille allemande)

Son capitule exerce par voie orale une action anti-inflammatoire et antispasmodique musculotrope.

-#gt; Posologie (voie orale) : infusion de 15 minutes à 10 g/l, 250 à 500 ml par jour.

Teinture : 15 à 25 gouttes par prise, à renouveler.

-#gt; Contre-indication : hypersensibilité aux astéracées (arnica, souci, camomille).

- L'achillée millefeuille

Par voie orale, ses indications sont proches de celles de la matricaire en raison de ses propriétés antispasmodiques et anti-inflammatoires. Elle a une action tonifiante sur la musculature et le tissu conjonctif du petit bassin. La sommité fleurie d'achillée millefeuille est réputée emménagogue. Son astringence la fait préférer en cas de règles trop abondantes.

-#gt; Posologie :

- Infusion de 15 minutes à 10 g/litre, 250 à 500 ml par jour.

- Bains de siège (convulsions douloureuses du petit bassin) : infusion de 10 minutes, 100 g pour 20 litres d'eau.

-#gt; Contre-indications : hypersensibilité connue aux astéracées.

Sédatifs utérins

L'activité antispasmodique s'exerce sur le muscle utérin.

- L'anémone pulsatille

Les parties aériennes fleuries de Pulsatilla vulgaris Miller doivent être utilisées fraîches. Son action sédative et antispasmodique la fait utiliser dans le traitement symptomatique des douleurs des règles où elle entraîne une augmentation du flux menstruel.

-#gt; Posologie :

- Alcoolature : 20 à 50 gouttes par jour.

- Teinture mère : 100 à 200 gouttes par jour.

-#gt; Effets secondaires : la protoanémonine confère au suc frais des effets vésicants.

A haute dose par voie orale, risque d'atteinte rénale (dose usuelle maxi journalière : 80 gouttes d'alcoolature).

- Le viburnum

L'écorce possède une activité spasmolytique musculotrope, d'où son emploi pour diminuer les douleurs utérines lors des troubles menstruels.

-#gt;Posologie : infusion 15 minutes à 10 g/l, 250 à 500 ml par jour.

Plantes sédatives et antispasmodiques

Elles ont un intérêt quand les douleurs à type de spasmes sont dues à une hyperexcitabilité neuromusculaire sans trouble hormonal décelable et que des facteurs psychologiques sont en jeu.

- La mélisse

« Antistress », la feuille de mélisse se choisit quand la dysménorrhée est aggravée par la nervosité et s'accompagne de maux de tête.

-#gt; Posologie : infusion 15 minutes à 10 g/l, 250 à 500 ml par jour. Teinture : 20 à 30 gouttes, 3 fois par jour, dans de l'eau.

- L'angélique

L'activité antispasmodique de la racine est plus marquée que celle du fruit.

La racine d'angélique est un bon complément quand la dysménorrhée se complique de troubles digestifs à type de flatulences, nausées et de troubles de l'humeur.

-#gt; Posologie : infusion de 15 minutes à 20 g/l, 250 à 500 ml par jour.

Teinture : 20 à 30 gouttes, 3 fois par jour dans de l'eau.

-#gt; Précautions d'emploi : les furocoumarines sont photosensibilisantes. Eviter les bains de soleil prolongés et l'exposition intensive à des rayons UV pendant la durée du traitement.

Précurseurs des prostaglandines

Ce sont des huiles végétales riches en acide gammalinolénique, nécessaire à la synthèse de PGE1 anti-inflammatoire.

- L'huile d'onagre est obtenue à partir des graines. Elle contient 70 % d'acide linoléique et 10 % d'acide gammalinolénique et vitamine E.

-#gt; Posologie : 1,5 g, deux fois par jour, en capsules molles.

- L'huile de bourrache renferme 36 % d'acide linoléique et 20 % d'acide gammalinolénique et des vitamines (A, D, E, K).

-#gt; Posologie : 1,5 g deux fois par jour (capsules molles).

POUR APPROFONDIR : Les dysménorrhées touchent une femme sur trois

La dysménorrhée est dite primaire si elle n'a pas de support organique et secondaire si elle est la conséquence d'une affection organique, le plus souvent endométriose, sténose du col, infection génitale qui nécessitent un traitement étiologique.

Une femme sur trois souffre lors des règles.

Signes cliniques

Il s'agit de douleurs dues aux contractions d'un utérus ischémié :

- de siège pelvien, irradiant vers les lombes, la région sacrée, le périnée, le vagin et parfois tout l'abdomen ;

- à type de coliques spasmodiques ou continues et lancinantes ;

- d'horaire variable : soit précédant de 12 à 24 heures les règles et disparaissant dès que l'écoulement est franc, soit survenant dès le début des règles.

Ces douleurs sont souvent accompagnées de lombalgies, diarrhée, nausées et vomissements, céphalées, asthénie et vertiges, nervosité.

Causes de la douleur

Un ensemble de facteurs contribue à la genèse de la douleur.

- Facteurs hormonaux : il n'y a pas de dysménorrhée essentielle sans cycle ovulatoire, c'est-à-dire un endomètre sécrétoire et un myomètre imprégné par les sécrétions lutéales. Les hormones jouent donc un rôle sans qu'on n'ait pu mettre en évidence de déséquilibre hormonal dans le sang circulant. En revanche, une augmentation de la vasopressine d'origine hypophysaire a été objectivée : cette hormone peut entraîner des contractions utérines et diminuer le flux sanguin utérin.

- Les prostaglandines sont synthétisées dans l'endomètre et leur taux n'augmente que lors de cycles ovulatoires. La progestérone favorise la synthèse de PGI-2 antiagrégante et vasodilatatrice. En cas de dysménorrhée, il y a augmentation de la synthèse de PGF-2 µ responsable avec la PGE2 des contractions du myomètre, de troubles gastro-intestinaux et de fièvre.

- Facteurs neurologiques : l'utérus est soumis à une double innervation sympathique ; sa stimulation entraîne contractions et vasodilatation.

- Facteurs psychologiques : ils semblent avoir un rôle modulant plutôt que déclenchant.

EN PRATIQUE : LA PEAU GRASSE

AU COMPTOIR : « A mon âge, j'ai encore la peau grasse ! »

« L'acné, je pensais qu'avec l'âge ça passerait. Bien sûr maintenant je n'ai plus les boutons, mais j'ai toujours la peau grasse et des points noirs. Auriez-vous une crème à me conseiller ? »

Votre réponse

« Savez-vous que les problèmes de peau se soignent aussi de l'intérieur ? Le traitement par voie orale favorise l'élimination des toxines par la peau et pour cela les plantes médicinales sont irremplaçables. Ce dépuratif contient de la bardane spécifique des peaux grasses et acnéiques. Faites également une fois par semaine un masque purifiant constitué d'argile et d'huile de Melaleuca. »

Les plantes de drainage cutané

Ce sont des plantes sudorifiques ou dépuratives qui favorisent les fonctions d'élimination de la peau en stimulant les mécanismes régulateurs de la sécrétion et de l'excrétion des glandes sudoripares et sébacées.

Les plantes complémentaires

Elles favorisent l'élimination des toxines par d'autres organes que la peau ou restaurent sa tonicité.

- Plantes dépuratives : chicorée (racine en décoction de 15 minutes à 10 g/l, 250 à 500 ml par jour), pissenlit (feuille et racine en décoction de 1 minute puis infusion 10 minutes à 20 g/l, 250 à 500 ml par jour), fumeterre (en spécialités car la tisane a un goût trop âcre).

- Plantes diurétiques : bouleau (feuille), chiendent (rhizome en décocté de 30 minutes à 20 g/l, 250 à 500 ml par jour), piloselle (plante entière).

- Plantes cholérétiques : artichaut (feuilles en spécialités en raison de l'amertume prononcée de l'infusé), radis noir (racine : son goût fort la fait préférer en spécialités). Ces plantes cholérétiques sont contre-indiquées en cas d'obstruction des voies biliaires.

- La prêle est la plante de choix quand il s'agit de rendre à la peau son élasticité et de maintenir son intégrité. Elle est riche en silicium, métalloïde qui intervient dans la synthèse et la stabilité du tissu conjonctif. Les parties aériennes stériles de prêle s'emploient à une posologie équivalente à 2 à 3 g de plante par jour jusqu'à 6 g sous forme de poudre, d'infusé (15 min à 20 g/l, 250 à 500 ml/jour), d'extraits secs ou liquides.

Les plantes à usage local

Le traitement local est indispensable pour améliorer l'aspect de la peau qui doit être assainie avec des plantes à propriétés anti-infectieuses pour éviter la formation de points noirs et de boutons d'acné.

- Plantes à huile essentielle ou les huiles essentielles elles-mêmes : camomille, citron, cyprès, géranium rosat, lavande, lavande aspic, menthe poivrée, romarin, sarriette, thym, Melaleuca. Pour application sur la peau, les mélanger par exemple à de l'huile de noisette. Riche en vitamines A, E et en acides gras mono-insaturés, cette huile fluide pénètre sans laisser de sensation de gras et régularise les fonctions sébacées.

- La bardane (racine), utilisable en compresses imprégnées d'un décocté à 10 % (à laisser au préalable à ébullition 10 minutes), pour nettoyer la peau.

- Les plantes à tanins exercent un effet astringent permettant le resserrement des pores cutanés, la diminution de la sécrétion sébacée et l'affinement du grain de la peau en usage prolongé : feuille d'hamamélis à utiliser en lotion sous forme d'eau distillée ou en crème, gel, dosés à 0,5 % d'extrait fluide ; eau distillée de rose.

- Les plantes émollientes : Propionibacterium acnes, principale bactérie incriminée dans la genèse de l'acné, est responsable d'inflammations combattues par des plantes émollientes comme la pensée sauvage (infusion de 10 minutes, 4 g/tasse en compresses) ou anti-inflammatoires (plantain également antibactérien : macération de 1 à 2 heures, 1,5 g/tasse ou décoction de 10 minutes à 30 g/500 ml à appliquer en compresses). Le souci est cicatrisant, protecteur vasculaire, hydratant et antibactérien (teinture diluée, 2 ml pour 250 ml d'eau, ou crèmes à 2 à 5 % de plante).

POUR APPROFONDIR : Le drainage en phytothérapie

Le drainage est un assainissement par écoulement libératoire. Il consiste à orienter vers les émonctoires les déchets du métabolisme pour accélérer leur élimination (détoxication).

A propos de l'émonctoire

L'émonctoire a une fonction d'élimination des déchets toxiques. Il doit être relié par un canal à un orifice pour assurer l'extériorisation des sécrétions. Chez l'homme, les quatre principaux émonctoires sont :

- l'émonctoire hépatique : foie et vésicule biliaire, cholédoque et canal cystique ;

- l'émonctoire rénal : rein et vessie, urètre et uretère ;

- l'émonctoire cutané : peau et glandes sudoripares ;

- l'émonctoire intestinal.

Buts du drainage

L'organisme fabrique quotidiennement des déchets qu'il est normalement capable d'épurer. Mais un organe peut devenir déficient ou les déchets être en trop grand nombre ou trop toxiques pour pouvoir être éliminés. Ils s'accumulent et entraînent l'apparition de pathologies : troubles métaboliques, affections cutanées généralisées. Le drainage a deux objectifs principaux :

- apporter une sensation de mieux-être, une diminution de la fatigue ;

- favoriser l'efficacité d'un traitement en agissant sur un terrain « nettoyé ».

Comment drainer ?

Le drainage peut être réalisé avant ou en même temps que le traitement spécifique. Il associe généralement deux à quatre plantes pour couvrir les principaux émonctoires. Les plantes utilisées ont une action douce et le traitement doit être fait par cures de 15 jours au moins, à un voire deux mois.

L'alimentation doit être équilibrée et ne pas favoriser l'accumulation de déchets toxiques.

EN PRATIQUE : LA MÉNOPAUSE

AU COMPTOIR : « Je souffre de bouffées de chaleur »

« Je prenais des hormones pour la ménopause depuis six mois mais je viens d'arrêter. Mes bouffées de chaleur sont revenues. J'ai lu beaucoup d'articles vantant les mérites du soja sur la ménopause. Qu'en pensez-vous ? »

Votre réponse

« Le soja contient des composés qui agissent à la manière des oestrogènes et qui permettent de diminuer les bouffées de chaleur. Leur effet n'est pas aussi immédiat que celui du traitement hormonal substitutif ; il faut bien compter deux semaines d'utilisation. Si vos bouffées de chaleur sont trop incommodantes, je vous conseille plutôt de revoir votre gynécologue. Il en profitera sûrement pour faire un bilan complet et évaluer le risque d'ostéoporose. Si celui-ci est trop important, il vous prescrira les médicaments qui conviennent car la phytothérapie n'y suffirait pas. »

Soulager les bouffées de chaleur

Les manifestations vasomotrices à type de bouffées de chaleur et de sueurs nocturnes sont les signes cliniques les plus précoces de la ménopause.

Les plantes à action estrogène

Leur action sur les bouffées de chaleur n'est optimale qu'après deux à trois semaines de prise. Ces plantes sont contre-indiquées en cas d'antécédent de cancer gynécologique hormonodépendant et de troubles majeurs de la coagulation (thrombose, embolie pulmonaire). Mieux vaut privilégier une prise matin et soir pour couvrir à la fois les problèmes de bouffées de chaleur et de sueurs nocturnes. Il semble logique d'associer aux phyto-oestrogènes des phytoprogestagènes (yam), ce qui correspond à la fois au cycle menstruel et au traitement hormonal substitutif de la ménopause.

- Le houblon, dont on utilise les inflorescences femelles encore appelées cônes ou strobiles, est oestrogène et antiandrogène. Il est à utiliser de préférence chez la femme ménopausée présentant de l'acné ou souffrant d'une pilosité inesthétique. Il agit également sur les troubles de l'humeur, principalement anxiété et insomnie.

-#gt; Posologie : infusion de 10 à 15 minutes, 0,5 g par tasse, une tasse 3 à 4 fois par jour ; teinture, 20 à 35 gouttes diluées dans de l'eau, trois fois par jour.

- La Cimicifuga, plante herbacée de la famille des renonculacées, est également connue sous le nom d'actée à grappes. Ses organes souterrains, racine et rhizome, améliorent les manifestations fonctionnelles du climatère : bouffées de chaleur, troubles de l'humeur et sécheresse vaginale.

-#gt; Posologie : équivalente à 40 mg de drogue végétale par jour sous forme d'extrait obtenu par de l'alcool de titre 40 à 60 %.

- La sauge officinale, dont on utilise les feuilles et sommités fleuries, est entre autres oestrogène. La sauge est à préférer chez la femme ménopausée souffrant de bouffées de chaleur et de crises de suées diurnes s'accompagnant de fatigue.

-#gt; Posologie : infusion 10 minutes à 10 g/l, 250 à 500 ml par jour.

-#gt; Mise en garde : si aucun effet secondaire n'est à craindre avec l'infusion de sauge dans des conditions normales d'utilisation, il n'en est pas de même avec les extraits hydroalcooliques de titre fort et surtout avec l'huile essentielle qui ne devraient être utilisés que sous contrôle médical et de façon non prolongée. L'huile essentielle contient de la thuyone, composé neurotoxique qui, à dose trop forte, entraîne convulsions et crises épileptiformes. Il est alors préférable d'utiliser la sauge sclarée qui possède les mêmes propriétés et indications que la sauge officinale, sans ses effets indésirables sur le système nerveux central.

- Le soja ne bénéficie pas d'indication thérapeutique traditionnelle en France. Ses graines ont un intérêt dans la prise en charge des manifestations fonctionnelles de la ménopause : amélioration de la sécheresse muqueuse dès la deuxième à troisième semaine de prise, diminution du nombre et de l'intensité des bouffées de chaleur. Les résultats sont plus variables sur les troubles de l'humeur. Les actifs du soja sont des isoflavones aux propriétés oestrogènes.

-#gt; Posologie : dans le cadre du conseil ou de l'automédication, la dose journalière d'isoflavones utile sur les bouffées de chaleur est simplement celle qui suffit à les soulager. Elle doit tenir compte du poids corporel, de l'intensité des symptômes, du métabolisme intestinal et de la richesse en phyto-oestrogènes de l'alimentation (à titre indicatif, les non-consommateurs de soja ingèrent 2 à 5 mg/jour d'isoflavones, les faibles consommateurs, 20 à 40 mg/jour).

-#gt; Précautions d'emploi : le soja peut diminuer l'activité de la lévothyroxine.

Les plantes à action circulatoire

Elles ont pour principal intérêt de limiter la vasomotricité qui accompagne les bouffées de chaleur.

- Le mélilot (sommité fleurie) est un stimulant de la circulation lymphatique et veineuse, antispasmodique, actif sur les sphincters précapillaires et les anastomoses artérioveineuses, protecteur capillaire, légèrement sédatif.

-#gt; Posologie : teinture, 20 à 25 gouttes, trois fois par jour diluées.

- L'aubépine (fleur, sommité fleurie) est un normotenseur et un sédatif des palpitations cardiaques.

-#gt; Posologie : teinture, 15 à 25 gouttes, trois fois par jour diluées.

Stabiliser l'humeur

Les troubles de l'humeur à type d'irritabilité, dépression, asthénie, insomnie sont des manifestations fréquentes de la ménopause. Les plantes sédatives sont à proposer :

- systématiquement en l'absence de prise en charge de la ménopause par des phyto-oestrogènes ;

- en complément si le traitement par phyto-oestrogènes n'améliore pas suffisamment l'humeur.

- L'anxiété prédomine : la prise de plantes sédatives à composante anxiolytique est à étaler sur la journée matin, midi et soir : aubépine ou passiflore en cas de palpitations associées, ballote noire, mélisse en cas de stress important, huile essentielle de lavande en présence d'hypertension, valériane si l'irritabilité est marquée, marjolaine si des flatulences sont rapportées.

- Les troubles du sommeil prédominent : la prise de plantes sédatives se fait à demi-dose 3 à 4 heures avant une dose plus importante administrée 30 minutes avant le coucher : Eschscholtzia, passiflore, valériane et en complément tilleul (inflorescence), verveine odorante, coquelicot, oranger (feuille, fleur).

- L'asthénie prédomine : ginseng et éleuthérocoque augmentent la résistance physique et psychique. Mais ces plantes sont déconseillées en cas de mastopathie en raison de leur activité oestrogène, d'hypertension artérielle sévère, de nervosité. Le ginseng ne doit pas être utilisé à une posologie supérieure à l'équivalent de 2 g de racine par jour et la durée du traitement doit être limitée à trois mois au maximum.

Prévenir la perte osseuse

L'ostéoporose est une complication majeure à long terme de la ménopause. La phytothérapie n'a pas d'action curative sur une ostéoporose constituée. En prévention, on peut néanmoins associer ces plantes aux phytohormones.

- La prêle est diurétique et reminéralisante grâce à sa richesse en silice assimilable par l'organisme.

-#gt; Posologie : équivalent à 2-3 g de plante par jour (poudre, extrait liquide, extrait sec).

- Le lithothame contient 25 à 30 % de calcium sous forme de carbonate. A la posologie quotidienne de 3 g, il couvre les besoins en calcium et en iode de l'adulte.

-#gt; Précautions d'emploi : à ne pas conseiller en cas d'hyperthyroïdie.

- La luzerne ou alfalfa est employée comme reminéralisant car elle contient du calcium. Elle est aussi oestrogène. Prudence cependant, les graines de luzerne contiennent de la L-canavanine qui peut induire ou réactiver des manifestations auto-immunes à type de pancytopénie, arthralgie, lupus érythémateux.

-#gt;Posologie en teinture mère : 50 gouttes trois fois par jour diluées.

-#gt; Contre-indication : antécédent de cancer hormonodépendant.

- L'ortie (partie aérienne) est riche en calcium et silicates. C'est un reminéralisant indiqué chez des femmes souffrant d'arthrose.

-#gt; Posologie : infusion 10 minutes, 4 g par tasse, une tasse trois à quatre fois par jour.

POUR APPROFONDIR : Les phyto-oestrogènes

Où les trouver ?

Les phyto-oestrogènes sont des molécules d'origine végétale qui possèdent une activité oestrogénomimétique faible, agoniste ou antagoniste, par leur aptitude à se lier aux récepteurs aux oestrogènes.

Le soja est la plus importante source alimentaire de phyto-oestrogènes avec une teneur en isoflavones de 35 à 185 mg pour 100 g de graines sèches et jusqu'à 800 mg pour certaines variétés.

Les conditions de leur activité

Dans les aliments et les plantes médicinales, les phyto-oestrogènes n'existent pas à l'état libre mais liés à des sucres et ils ne franchissent pas la barrière intestinale. Pour les isoflavones de soja, une hydrolyse enzymatique a lieu tout au long de l'intestin.

Les aglycones libérées (génistéine et daidzéine) sont en partie (50-75 %) absorbées, conjuguées au niveau des entérocytes et du foie et éliminées majoritairement dans les urines. L'autre partie est transformée par la flore bactérienne intestinale en métabolites inactifs ou à activité oestrogène (équol, 10 fois plus actif que la daidzéine) : ces métabolites sont à leur tour absorbés au niveau intestinal.

La biodisponibilité des isoflavones et en particulier la capacité à fabriquer de l'équol sont très variables d'un individu à l'autre : 30 à 50 % de la population occidentale n'est pas apte à en fabriquer. Ceci explique l'inefficacité du soja chez certaines femmes et l'importance d'avoir un intestin bien équilibré pour les métaboliser. Il est donc difficile à l'heure actuelle de connaître les doses actives chez l'être humain et les doses à préconiser dans le cadre d'un traitement oestrogène à base de phyto-oestrogènes.

Les effets biologiques

Ils relèvent à la fois de mécanismes oestrogènes et non oestrogènes et ont été surtout étudiés pour les isoflavones de soja.

- Troubles du climatère

En dépit de résultats variables et parfois contradictoires, les études cliniques montrent pour des doses de 6 à 80 mg d'isoflavones par jour un effet plutôt favorable sur l'intensité et le nombre de bouffées de chaleur, la trophicité vaginale et cutanée, les troubles de l'humeur et du sommeil. Ces effets seraient plus marqués chez les « productrices » d'équol. Il est vraisemblable que les isoflavones agissent par fixation sur les récepteurs à l'oestradiol.

- Risque cardiovasculaire

Les isoflavones de soja ont une action vasodilatatrice artérielle. In vitro, la génistéine est antioxydante, inhibe l'angiogenèse, diminue la prolifération des cellules musculaires lisses et l'agrégation plaquettaire. Mais les isoflavones de soja n'ont que très peu d'effet hypocholestérolémiant. Leurs effets cardioprotecteurs sont donc modestes et n'ont qu'un intérêt préventif.

- Ostéoporose

Les études cliniques les plus récentes menées à long terme (1 à 2 ans), avec des doses de 54 à 85 mg/jour d'isoflavones chez des femmes en période de ménopause, c'est-à-dire supérieures à des doses alimentaires, sont en faveur d'une action positive sur la minéralisation osseuse.

D'autres études doivent encore confirmer leur effet préventif ou curatif sur l'ostéoporose ainsi que la dose utile d'isoflavones et leur innocuité.

- Cancer du sein

In vitro et chez l'animal de laboratoire, la génistéine stimule la prolifération de cellules cancéreuses oestrogénodépendantes par liaison aux récepteurs aux oestrogènes. A des concentrations bien plus élevées, la génistéine exerce un effet antiprolifératif indépendamment de la présence de récepteurs aux oestrogènes sur la cellule cancéreuse.

A dose physiologique, la génistéine déplace en partie le tamoxifène de ses récepteurs et diminue son activité.

A la dose de 45 mg/jour pendant 14 jours chez des femmes devant être opérées d'une tumeur bénigne ou maligne du sein, les isoflavones de soja ont provoqué une prolifération cellulaire mammaire.

Les phyto-oestrogènes, quels qu'ils soient, sont de ce fait contre-indiqués en cas de cancer oestrogénodépendant (sein, endomètre, côlon). En cas de cancer du sein ancien et en l'absence de prescription simultanée de tamoxifène, le traitement des bouffées de chaleur par phyto-oestrogènes ne devrait se faire que chez des femmes informées et sous surveillance médicale stricte.

COMMUNIQUEZ ! LA PHYTOTHÉRAPIE AU FÉMININ : DES IDÉES DE VITRINES

Voici une vitrine qui rappellera combien les plantes peuvent être précieuses pour les petits problèmes typiquement féminins.

N'attendez plus pour planter le décor.

Malin !

- Si vous ne pouvez pas récupérer de miroir, découpez un rectangle, ou une forme fantaisie, de carton épais (1) sur lequel vous collerez un film miroir (2). Il tiendra debout grâce à un support découpé dans le même carton épais et fermement collée sur la tranche (3).

- Les planches botaniques peuvent être collées entre elles sur l'envers avec du large scotch transparent (4)

Réalisation

Environ 3 heures

Les fournitures

- Des planches botaniques

- Un ou deux pots transparents remplis de boules de coton colorées

- Un miroir

- Une tasse à tisane ou une tisanière

- Deux mortiers et pilons en porcelaine

- Des fioles en verre fumé et bouchon à l'émeri à l'ancienne

- Des capsules factices d'huile

- Des pots-pourris à parsemer dans les mortiers et au sol

- Une planche et deux tréteaux pour construire la coiffeuse

- Du tissu pour recouvrir la coiffeuse

- Un pot d'hortensias, des bouquets séchés de lavande, blé...

Les slogans

- « Petits problèmes féminins : pensez aux plantes »

- « Conjuguons les plantes au féminin »

- « Les plantes, résolument féminines ! »

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Créez une ambiance féminine

Même spécifiques des problèmes féminins, les plantes appartiennent au marché plus global de la phytothérapie.

Restez dans la légalité

Marché charnière, la phytothérapie regroupe des produits divers : des produits avec AMM qui doivent rester derrière le comptoir des plantes en vrac ou des compléments alimentaires en libre-service.

Sachez faire la différence tant du point de vue de leur localisation géographique dans l'officine que de l'information.

Sur les réglettes et frontons de linéaire, derrière le comptoir (en prolongement ou dans le même rayon que l'homéopathie), identifiez cet univers sous le nom de « Médecines douces » par exemple. Vous pouvez aussi choisir l'appellation « Se soigner par les plantes »...

En libre-service, ce sont les notions de « bien-être » et de « forme » qui sont mises en avant.

Visuel et olfactif

Votre « cliente phyto » est sensible aux ambiances naturelles mettant en valeur la plante.

Choisissez des tons neutres, verts ou bleus et évitez les couleurs criardes. Mettez en valeur les plantes en les montrant, grâce à des dessus de comptoir avec casiers vitrés par exemple. Avec le même souci de rendre les plantes visibles, pourquoi ne pas utiliser les meubles à tiroirs et casiers vitrés pour stocker le vrac, ou des meubles avec grilles et crochets-griffes pour accueillir les sachets de plantes...

Pour les plantes mises en avant dans le rayon, installez des photos (à condition qu'elles soient réellement esthétiques), de petites ardoises noires d'écolier avec cadre en bois (et surtout pas en plastique) précisant les indications pour allier esthétisme et information. L'aromathérapie offre en plus l'avantage d'une ambiance olfactive agréable et féminine et permet d'engager le dialogue (les clientes posent souvent des questions lorsqu'apparaît une nouvelle odeur à l'officine). Misez sur les moyens de diffusion appropriés (ne faites pas brûler les huiles essentielles) et choisissez les huiles en fonction du thème de la vitrine.

Animations thématiques

Vous pouvez mettre en place des vitrines et des animations en fonction des saisons : sur le thème de la ménopause, de la peau grasse... Essayez d'exposer les plantes dont vous parlez et expliquez leurs différences. -

Avec la collaboration de Loïc Bureau, formateur et div de « Développez vos marchés : les médecines douces », collection « Les Essentiels du pharmacien », éditions Liaisons

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Conseiller les phyto-oestrogènes : éviter les écueils

Les isoflavones de soja sont-elles un substitut efficace des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause ?

La question est posée par vos clientes effrayées par ce qu'elles peuvent lire ou entendre. Ne commettez pas d'impair.

Premier écueil : déconsidérer la prescription du médecin

Non seulement vous n'y gagneriez pas en légitimité, mais en plus vous risqueriez d'affoler inutilement votre cliente qui est à la recherche de repères.

Le médecin a vraisemblablement de bonnes raisons de poursuivre le traitement hormonal, et n'oubliez pas, qu'à de rares exceptions, on ne connaît jamais parfaitement l'historique médical de la cliente.

Qui plus est, la prescription des traitements hormonaux de la ménopause possède encore des indications médicales précises.

Deuxième écueil : prendre la place du prescripteur

Votre cliente ne veut plus suivre son traitement hormonal et souhaite en commencer un autre aux isoflavones de soja.

Une réponse nuancée est nécessaire et il est important de proposer à votre cliente des renseignements complémentaires.

Mettez à profit vos connaissances et n'hésitez pas à renvoyer vers des sources annexes pourvu qu'elles soient fiables et validées (Internet, associations...).

En effet, sur ce type de sujet polémique, asséner des vérités intangibles pourrait se retourner contre vous.

Votre conseil sera d'autant plus apprécié si vous rappelez qu'un traitement aux phyto-oestrogènes n'est pas forcément aussi efficace que le traitement hormonal, mais qu'il peut apporter une aide à des femmes qui ne souhaitent pas poursuivre ce dernier.

Vous pouvez également demander l'avis de son médecin, deux précautions valant mieux qu'une.

- Troisième écueil : décourager en étant trop prudent

Votre cliente recherche des solutions à son problème, la placer devant de nouvelles interrogations serait déstabilisant. Interrogez-la sur ses motivations et proposez-lui une réponse adaptée. Cette patiente peut très bien avoir orienté sa demande sous la pression médiatique du moment.

DOCUMENTEZ-VOUS

INTERNET

ENITA

http://www.enitab.fr/recherche/

L'unité « micronutriments, reproduction, santé » de l'Ecole nationale d'ingénieur des travaux agricoles de Bordeaux n'a pas attendu la mode des phyto-oestrogènes pour faire de la recherche sur ces composés. Ce qui lui permet aujourd'hui de présenter sur son site une information scientifique et complète de qualité sur le sujet sous forme de publications, divs et présentations d'interventions à des cours et congrès : où les trouver et en quelles quantités, quelles sont leurs propriétés, comment agissent-ils, quels sont leurs intérêts et leurs risques sont les principaux sujets développés. Plus de dix références en langues française et anglaise sont téléchargeables gratuitement.

PUBLICATION

Les applications pratiques des phyto-oestrogènes, expérience personnelle d'un gynécologue phytothérapeute

Dr Bérengère Arnal-Schnebelen, Catherine Bennetau-Pélissero, « Reproduction humaine et hormones » 2004, volume xvii n° 2, 1-8

Fruit de la collaboration entre une biologiste et une gynécologue phytothérapeute, ces huit pages suffisent pour connaître l'essentiel de l'intérêt et des limites des isoflavones de soja dans le cadre de la prise en charge de la ménopause. Cet article présente l'avantage de la concision et de la clarté grâce à une expérience de terrain de 18 années.

Le yam

Le yam est l'appellation anglo-saxonne des ignames. Ces Dioscorea sont des plantes souvent tropicales à port de liane. Les tubercules contiennent de la diosgénine, sapogénine à structure stéroïdique. Cette diosgénine sert de matière première pour la production industrielle par hémisynthèse de stéroïdes dont la progestérone. Elle exerce des effets biologiques ressemblant à ceux de la progestérone. Les ignames sous forme d'extraits titrés en diosgénine (9 à 16 % en général) ne sont commercialisés que comme compléments alimentaires.

FORMULES COMPOSÉES

Ces préparations sont à prendre du quinzième jour du cycle au premier jour des règles suivantes.

En tisane

Achillée millefeuille 10 g

Matricaire 10 g

Prêle 10 g

Alchémille 10 g

Posologie : 2 cuillères à café du mélange pour 250 ml d'eau bouillante.

Laisser infuser 10 minutes.

Boire une tasse deux fois par jour.

En solution buvable

TM Alchemilla vulgaris 45 ml

TM Petroselinum sativum 15 ml

TM Hamamelis virginiana 20 ml

TM Vitex agnus-castus 30 ml

TM Crataegus lævigata 15 ml

Posologie : 50 gouttes 3 fois par jour.

(TM : teinture mère)

En gélules

Extrait sec Gattilier 150 mg

Extrait sec Passiflore 75 mg

Extrait sec Hamamélis 75 mg

pour une gélule

Posologie : 2 gélules, 3 fois par jour.

FORMULES PERSONNALISÉES

En tisane

Matricaire 20 g

Achillée millefeuille 20 g

Mélisse 10 g

Posologie : 2 cuillères à café du mélange pour 250 ml d'eau bouillante. Infusion 10 minutes. Boire 2 à 3 tasses par jour.

En solution buvable

Extrait fluide Matricaire

Extrait fluide Alchémille

Extrait fluide Viburnum

Extrait fluide Sauge

à parties égales

Posologie : 20 à 30 gouttes diluées dans de l'eau, 3 fois par jour.

En gélules

Poudre de Mélisse 200 mg

Extrait sec

Achillée millefeuille 150 mg

Extrait sec Angélique 150 mg

pour 1 gélule

Posologie : une gélule, trois fois par jour durant 3 mois.

Les bienfaits de la gemmothérapie et de l'aromathérapie

-#gt; Rubus idæus JP MG 1 D (framboisier) est un antispasmodique utérin et un régulateur de la fonction ovarienne. Chez l'adolescente, la posologie est de 40 gouttes matin et soir, un mois sur deux.

-#gt; L'huile essentielle (HE) d'estragon (Artemisia dracunculus) exerce une forte activité antispasmodique. Elle est indiquée dans les dysménorrhées et spasmes gynécologiques aussi bien par voie orale qu'en usage externe. Dermocaustique, elle ne doit pas être appliquée pure sur la peau et son utilisation prolongée, en particulier par voie orale, nécessite l'avis d'un thérapeute. En cas de dysménorrhée, elle peut être conseillée sous forme de gel : HE Estragon 75 gouttes, gel base qsp 50 ml ; deux applications par jour sur le bas du ventre, 2 à 3 jours avant et durant les douleurs menstruelles.

FORMULES DE DRAINAGE

En tisane

Chiendent 20 g

Prêle 10 g

Pensée sauvage 10 g

Ortie feuille 10 g

Posologie : deux cuillères à café pour 250 ml d'eau bouillante.

Infusion de 10 minutes ; 1 tasse 3 à 4 fois par jour durant 4 à 8 semaines au maximum.

En solution buvable

TM Viola tricolor (Pensée sauvage)

TM Arctium lappa (Bardane)

TM Fumaria officinalis (Fumeterre)

à parties égales

Posologie : 70 gouttes diluées dans de l'eau avant les trois repas durant 4 à 8 semaines.

En gélules

Extrait sec Bardane 75 mg

Extrait sec Radis noir 25 mg

Extrait sec Prêle 25 mg

Extrait sec Bouleau 25 mg

Pour 1 gélule

Posologie : 2 gélules, 3 fois par jour durant 4 à 8 semaines.

FORMULES LOCALES

Masque purifiant

- 4 cuillerées à café d'argile et 10 % d'eau peu minéralisée.

- Ajouter un mélange de 5 gouttes d'huile essentielle de camomille et 15 gouttes d'huile de noisette.

Mode d'emploi : appliquer en couche mince et laisser poser 30 minutes.

Rincer avec une lotion. A effectuer 1 à 2 fois/semaine.

Gel traitant

Extrait glycolique Bardane 20 g

Extrait glycolique Souci 15 g

Extrait glycolique Cyprès 15 g

Gel neutre d'absorption 50 g

Pour un pot de 100 g

Mode d'emploi : deux applications par jour.

Fumigations

Thym

Romarin

Boutons de rose

à parties égales

qsp 50 g

Mode d'emploi : 2 cuillères à soupe pour 500 ml d'eau. Porter à ébullition. Enlever les plantes, se couvrir la tête avec une serviette et se maintenir au-dessus de la fumigation 15 minutes. Essuyer. Rafraîchir avec une lotion de prêle et bardane : une cuillère à soupe du mélange à parties égales pour 500 ml d'eau. Décoction 10 minutes. Filtrer et laisser refroidir.

FORMULES POUR SOULAGER LES TROUBLES DU CLIMATÈRE

En tisane

Sauge officinale 18 g

Menthe poivrée 12 g

Matricaire 12 g

Mélisse 12 g

Posologie : 2 cuillères à café du mélange pour une tasse (150 ml) d'eau bouillante, infusion de 10 minutes.

1 tasse 2 fois/j. en cures de deux mois à renouveler après 10 à 15 jours d'arrêt.

Contre indication : cancer hormonodépendant (y compris antécédents); sur avis médical en cas de lithiase biliaire.

En solution buvable

Houblon 30 ml

Alchémille 30 ml

Achillée millefeuille 30 ml

Lavande 10 ml

Posologie : 20 à 35 gouttes trois fois par jour diluées.

Contre-indication : cancer hormonodépendant (y compris antécédents).

En gélules

Extrait sec de :

Ginseng 100 mg

Sauge 75 mg

Saule 75 mg

Prêle 50 mg

Posologie : 2 gélules matin, midi et soir.

Contre-indication : cancer hormonodépendant (y compris antécédents).

pour une gélule

Sans action hormonale

SIPF Mélisse

SIPF Mélilot

SIPF Aubépine

à parties égales qsp 150 ml

Posologie : 1 cuillère à café deux fois par jour diluée.

(SIPF : suspension intégrale de plante fraîche)

Limiter le risque cardiovasculaire

Le régime n'est pas toujours suffisant pour normaliser les chiffres du cholestérol, d'où l'intérêt des plantes hypocholestérolémiantes suivantes.

-#gt; L'ail est aussi hypotenseur, hypoglycémiant et antiagrégant plaquettaire.

-#gt; Posologie : 0,5 à 1 g de poudre d'ail.

-#gt; Le fenugrec associe également des propriétés hypoglycémiantes et fortifiantes. Il doit être réservé aux patientes qui manquent d'appétit.

-#gt; Posologie : 2 g de graines fragmentées à absorber avec un peu de liquide avant les repas, trois fois par jour.

-#gt; La lécithine de soja est bénéfique sur tous les paramètres de l'athérosclérose à la dose quotidienne de 1,8 g.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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