INDUSTRIE : Des baisses ciblées de prix en vue - Le Moniteur des Pharmacies n° 2544 du 10/07/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2544 du 10/07/2004
 

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TFR, déremboursements, automédication et distribution étaient au programme de la 9e conférence « industrie pharmaceutique » organisée par « Les Echos » le 30 juin.

Noël Renaudin n'en démord pas. Le président du Comité économique des produits de santé (CEPS), plus que jamais fidèle à ses principes, a défendu, en dépit des critiques, la poursuite et la légitimité des TFR, vecteurs « d'économies rapides et durables », sans pour autant tuer le générique. Faisant part de son souci de maintenir un équilibre entre les économies - dont l'assurance maladie a besoin - et un marché du générique dynamique, il a confirmé que « le TFR n'a pas sa place au moment où les molécules tombent dans le domaine public », mais qu'il sera utilisé chaque fois que « le générique patine » ou « pour récupérer sur le prix public une marge qui n'a plus sa justification », parce que la substitution a fait son oeuvre dans les groupes génériques concernés. Au moment de la mise sur le marché des génériques, « le CEPS accepte des prix objectivement très élevés par rapport à d'autres pays européens comme l'Allemagne ou la Grande-Bretagne », a-t-il poursuivi. Le président du CEPS compte aussi sur les baisses de prix des produits en fin de vie pour récupérer de la marge brute.

La chaîne du médicament sous pression. Outre ces baisses de prix, les laboratoires de princeps se sont plaints du « laisser-faire » sur les remises et marges arrière. Robert Dahan, président d'AstraZeneca, a dénoncé l'amalgame entre « politique, économie et commerce » sur le générique, et les bizarreries du TFR qui n'est ni « un système libéral, ni un système régulé ». « Il est biaisé car il s'accompagne d'une politique commerciale à la fois inéquitable et illégale » a-t-il fustigé, réclamant des « règles du jeu identiques pour tous ».

Les intervenants en convenaient : toute la chaîne du médicament est sous pression. Et Xavier Bertrand, secrétaire d'Etat à l'Assurance maladie, n'a pas contribué à l'apaisement en annonçant des baisses ciblées de prix des médicaments négociées avec l'industrie pharmaceutique. « La recherche de préservation des marges ne peut se faire qu'au détriment d'un autre, d'où les tensions actuelles tout le long de la chaîne », regrettait Robert Dahan concernant la distribution du médicament. A l'avenir, estimait-il, « des produits de grande consommation et des produits de luxe devront cohabiter. Et il n'est pas rationnel d'avoir le même mode de distribution pour les deux ». Le système actuel, qui apporte l'accessibilité partout, tout le temps, « n'a pas toujours de sens », a affirmé l'industriel en évoquant les pathologies chroniques. Quant au rôle du distributeur en tant qu'acteur de santé, « il disparaît de plus en plus au profit d'un discours essentiellement, voire exclusivement commercial », continuait-il. Pour les futurs produits qui s'adresseront à des populations restreintes, « le système actuel n'a aucun sens ».

Face à cette offensive, Bernard Capdeville, président de la FSPF, s'est contenté de préciser laconiquement qu'il n'était pas dans l'intention des pouvoirs publics de se passer du réseau. « La dispensation commence et s'arrête à l'officine, a réagi Claude Japhet, président de l'UNPF. Il ne faut pas confondre distribution et dispensation. » Côté répartiteurs, Claude Castels, président du directoire de l'OCP, a certes admis que nous étions toujours dans « une distribution de masse », plus que dans « une distribution participative ». « Mais, a-t-il ajouté, si le réseau n'est pas adapté, eh bien qu'il s'adapte ! » De toute façon, l'Etat n'a pas de préférences quand il s'agit de taxer.

Un statut pour le médicament d'automédication. « Bien que non prescrite et non remboursée, l'automédication contribue à la santé publique et rend un vrai service médical, arguait par ailleurs Claude Le Pen, professeur d'économie de la santé à Paris-Dauphine. Le problème, c'est que les Français et les politiques considèrent qu'un produit non remboursé, qui plus est non prescrit, ne peut légitimement se voir attribuer un SMR satisfaisant. » « L'automédication tient encore debout, c'est miraculeux !, s'étonnait Bernard Capdeville. Elle pâtit de prix trop élevés et d'un manque de visibilité. Mais sortir ces produits de derrière le comptoir serait dangereux pour la sécurité de nos clients. Quant aux prix, nous avions proposé il y a trois ans un accord, borné par la DGCCRF, dans lequel chaque pharmacien pouvait individuellement convenir d'une modération de sa marge en contrepartie d'une baisse du prix fabricant avec plafond. Notre proposition est restée lettre morte. »

Comment relancer l'automédication ? Pour Claude Le Pen, une seule solution : la filière officinale, « avec un vrai statut du médicament d'automédication, prescrit et/ou délivré sous le contrôle du pharmacien, ce qui ouvrirait sans doute la voie à des contrats d'assureur pour la prise en charge. »

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