Le Leem veut colmater la fuite - Le Moniteur des Pharmacies n° 2541 du 19/06/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2541 du 19/06/2004
 

PROBLÈMES DE RECRUTEMENT DANS L'INDUSTRIE

Carrières

Selon des projections du Leem 40 000 personnes devraient quitter l'industrie d'ici huit ans. Le syndicat de l'industrie pharmaceutique demande un soutien de l'Etat. Notamment en matière de formations scientifiques.

Le Leem tire la sonnette d'alarme. D'ici 2012, 40 000 départs auront lieu sur les 100 000 salariés qu'emploie aujourd'hui l'industrie pharmaceutique en France. « Ce n'est pas la première fois, souligne Druon Note, président de la commission des Affaires sociales. Nous avons déjà évoqué, l'an dernier, nos difficultés à recruter les compétences dont nous avons besoin. Nous avons déjà un déficit en sciences et sciences de la vie : médecins, pharmaciens, pharmacologues... »

Le syndicat de l'industrie pharmaceutique a présenté une étude avec des projections à huit ans sur l'évolution de ses effectifs. Les mises en retraite concerneront un tiers des départs, avec un pic à partir de 2008, suivis du turnover et des départs « naturels ». Le secteur le plus touché, la recherche, qui compte un emploi sur quatre, comptabilisera un départ sur trois. « Un chiffre plus marqué que dans les autres métiers de la recherche », souligne Jean-Marc Rondeau, du cabinet d'études Manexpert. Vient ensuite la production, avec 38 % de départs à la retraite, en priorité à partir de 2008, et 38 % de départs naturels. Moins touchée, la commercialisation compte des salariés en moyenne plus jeunes. « Les retraités seront moins nombreux d'ici 2012 mais la volatilité y est plus grande qu'ailleurs. »

L'Etat appelé à l'aide.

Pour y faire face, le Leem renvoie la balle du côté du gouvernement : « Les embauches de remplacement vont varier entre 10 000 et 50 000 selon que le pouvoir crée ou non les conditions de développement du médicament de haute technologie de demain », avance Pierre Le Sourd, président du Leem. Qui insiste : « Aujourd'hui, les positions de la France sont bonnes en matière de compétitivité mais elles sont en voie de détérioration. Nous ne connaissons pas encore le condiv exact de l'attractivité de la France car le débat sur l'assurance maladie n'est pas terminé. »

Ce n'est pas tout : ce déficit d'emplois ne sera pas sans conséquence sur les quelque 500 000 emplois indirects et générés par le secteur de la pharmacie. L'industrie réclame donc un soutien fort de l'Etat en matière économique comme en matière sociale, avec une évolution du cadre légal des conditions de travail : mise en place du « contrat de projet » (ou « de mission »), qui doit durer de deux à cinq ans, pour faciliter le travail par projets et la mobilité en recherche-développement, promouvoir un nouveau cadre conventionnel du travail au niveau de la branche (organisation/temps de travail, protection sociale/retraite...).

Création d'un diplôme d'« ingénieur santé ».

Selon le Leem, l'offre de formation initiale et les cursus de formation des médecins et des pharmaciens doivent également être adaptés. « D'ici à cinq ans, l'industrie va connaître une rupture dans les profils de recrutement, des changements qui sont déjà amorcés, souligne Emmanuelle Garassino, responsable de l'Observatoire des métiers du Leem. Nous aurons besoin de profils nouveaux ou une augmentation du niveau de qualification en biotechnologie, dans la galénique, dans le management en production, pour les postes de chef de produit et de directeur régional. »

Autres souhaits du Leem : le cursus des médecins doit intégrer des formations sur le médicament, la recherche clinique, la pharmacovigilance, la politique de santé... La formation actuelle du pharmacien industriel, jugée « inadéquate », doit renforcer ses compétences en gestion, en anglais, en approche industrielle, en management.

« Il faudrait également créer un diplôme d'ingénieur santé, ajoute Emmanuelle Garassino. Des écoles d'ingénieurs donnent aujourd'hui la possibilité aux pharmaciens de passer un double diplôme, mais on superpose les compétences. Il faudrait un partenariat qui permette d'intégrer plus tôt l'aspect médicament propre à notre secteur et tout ce qui touche à la connaissance de l'équipement et des machines, l'optimisation industrielle, les aspects économiques (gestion budgétaire)..., tout ce qui est lié au monde de l'entreprise. »

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