Des tubes à débouchés

En 2003, le marché français de l'industrie du diagnostic in vitro était evalué à 1 327 millions d'euros, en progression de 7,5 % par rapport à 2002. « On estime que l'industrie compte aujourd'hui quelque 80 sociétés d'origine française ou filiales françaises de multinationales, explique le syndicat de l'industrie du diagnostic in vitro (SFRL). Nous en regroupons 64 qui représentent 95 % du CA total. »

Leur domaine d'intervention est particulièrement vaste : elles assurent la conception, le développement, la fabrication et la mise sur le marché de dispositifs (réactifs et instruments) utilisées pour la réalisation des analyses de biologie médicale. Ces analyses sont effectuées en prévention dans un but d'aide au diagnostic ou pour le suivi des traitements aussi bien dans le domaine du VIH, des hépatites, du diabète, des maladies gastro-intestinales que des pathologies cardio-vasculaires, des maladies infectieuses et parasitaires...

Et leur spectre ne fait que croître. « Cette industrie connaît une course permanente à l'amélioration de la sensibilité des dispositifs, ce qui permet de doser des quantités de plus en plus faibles de constituants du sang ou quantification de virus mais aussi une amélioration de la spécificité avec la différenciation entre diverses souches d'un même virus ou d'un même germe », souligne une étude publiée par Eurasanté.

De la génétique aux home-tests.

La génétique ouvre de nouvelles perspectives et l'industrie s'est déjà fortement engagée dans cette voie. Enfin, se développe le marché des tests « rapides » utilisés par les médecins ou les patients eux-mêmes, grâce à l'essor de nouvelles technologies qui ont permis la miniaturisation et la simplification des dispositifs de diagnostic ou de prélèvement.

Parmi les leaders du secteur, on compte BioMérieux, Diagnostica Stago, Dade Behring, des laboratoires pharmaceutiques qui ont développé une filiale à part entière comme Roche Diagnostics, ou une division comme Bayer Diagnostics ou Abbott. Le secteur comprend également de nombreuses PME et de nouvelles sociétés créées par des cadres expérimentés du secteur qui ont décidé de lancer leur propre projet.

« L'industrie emploie environ 10 000 salariés, indique le syndicat de l'industrie du diagnostic in vitro. Mais il est difficile d'être plus précis, de quantifier le nombre de cadres, voire de pharmaciens employés. » R#amp;D, marketing, production, assurance qualité, commercialisation ou communication... les diplômés en pharmacie peuvent postuler à différentes fonctions.

De la R#amp;D au marketing.

Les pharmaciens option biologie ou industrie sont particulièrement recherchés. Il existe également des troisièmes cycles (voir encadré). Ces diplômes ne sont pas systématiquement demandés par les entreprises mais ils représentent cependant un atout sérieux.

Roche Diagnostics (l'un des leaders qui s'est investi dans la biologie moléculaire, la chimie clinique, l'hématologie, immunologie et la diabétologie) recrute des pharmaciens biologistes tout comme des pharmaciens issus de la filière industrie. « Nous sommes en recrutement permanent », précise le responsable de la communication, lui-même pharmacien biologiste de formation. La société a d'ailleurs mis en place sur son site un descriptif précis des différentes fonctions proposées au sein de la société, accompagnées de témoignages vidéo d'une dizaine de ses collaborateurs. « Nous recherchons par exemple des pharmaciens pour les postes d'ingénieurs vente système. En charge d'un secteur géographique, ceux-ci sont responsables de la vente des systèmes de biochimie, immunologie, hématologie, gaz du sang et PCR auprès des laboratoires d'analyses médicales privés et publics. » Des postes d'ingénieurs technico-commerciaux sont également proposés. Ils sont chargés des démonstrations, des installations, du suivi application et de la formation sur site des utilisateurs des systèmes d'analyses médicales.

Autre exemple, Diagnostica Stago, qui se définit comme le leader mondial de l'hémostase et de la thrombose. L'entreprise recrute des pharmaciens, option industrie ou biologie selon les postes. Pour le poste de chef de produits réactifs, le profil recherché est celui d'un docteur en biologie ou en pharmacie, doté d'une expérience en marketing et dans le domaine de la santé (idéalement dans le diagnostic médical).

En revanche, elle recherche un pharmacien biologiste avec une expérience nécessaire en laboratoire d'analyses médicales et idéalement en hémostase pour la fonction de responsable de la gestion du risque produits. Ce dernier est chargé de la création et du suivi des dossiers de gestion des risques des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro.

Pour connaître toutes les sociétés du secteur, le syndicat publie des fiches détaillées sur son site internet *.