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Actualité
Enquête
Après les lois des contraires et des semblables, la médecine découvre celles de la régulation des fonctions biologiques et de la régénération. Mais pas question pour autant de se lancer dans le clonage thérapeutique...
Selon le projet de loi 2004, après avis de l'Agence de biomédecine et autorisation de l'Afssaps, certains établissements devraient pouvoir préparer, conserver, distribuer, céder des préparations de thérapie cellulaire xénogénique sous la responsabilité d'un pharmacien ou d'un médecin qualifiés. « Il faut distinguer les produits de thérapie cellulaire et ceux de thérapie génique. Tous deux relèvent du médicament mais les premiers résultent simplement du prélèvement d'une population cellulaire qui va être réinjectée après culture et modifications. En thérapie génique, on va essayer de réintroduire le gène déficient au coeur des cellules afin qu'il se remette à coder normalement », précise Jean-Hugues Trouvin, pharmacien et directeur de l'évaluation des médicaments et des produits biologiques à l'Afssaps.
Dans ces deux domaines aucun médicament ne dispose actuellement d'une AMM en Europe mais des protocoles d'évaluation et des essais cliniques sont en cours. En revanche, la Chine vient d'annoncer en janvier l'autorisation d'un produit de thérapie génique susceptible de traiter certains cancers. Cependant, notre pharmacopée renferme des médicaments dérivés des biotechnologies. Leur champ d'action couvre des pathologies lourdes nécessitant le plus souvent une prise en charge hospitalière. C'est le cas des anticorps monoclonaux à l'origine de spécialités comme Mabthera, destinée à soigner les lymphomes non hodgkiniens, ou encore Herceptin, indiquée dans le cancer du sein, et qui viennent interférer avec certains oncorécepteurs. Ces anticorps monoclonaux résultent d'une production à 10 % murine (souris) et 90 % humaine. Après recombinaison, le produit fini présente une bonne tolérance immunologique.
L'aldesleukine (Proleukin), une cytokine immunomodulatrice utilisée contre l'adénocarcinome rénal métastatique, est une protéine produite par la technique de l'ADN recombinant à partir d'une souche de colibacille génétiquement modifiée avec le gène humain de l'interleukine 2. Des médicaments biogénétiques se trouvent déjà en pharmacie. Par exemple, l'Interféron alfa - 2 a (Roféron - A) produit par des bactéries reprogrammées, mais aussi des insulines biogénétiques (Novo) récoltées sur cultures de levures transformées par un plasmide codant pour de l'insuline humaine.
La nouvelle loi doit attribuer le statut de médicament aux préparations de thérapie génique et aux préparations de thérapie cellulaire. Certains médicaments du futur proche dériveront de cellules animales ou humaines, d'autres serviront simplement d'agents pour le transfert de matériel génétique. Mais le chemin reste semé d'embûches. A l'hôpital Necker, le traitement d'enfants atteints de maladies génétiques affectant le système immunitaire a été temporairement interrompu à la suite de complications pour deux d'entre eux. Le Pr Alain Fischer a utilisé un gène placé dans un virus modifié : « Ce "virus-médicament" était ensuite mis en contact d'une culture de cellules de la moelle osseuse du patient puis injecté par voie veineuse. » D'autres chercheurs travaillent sur des vecteurs biochimiques dérivés de lipides et peptides cationiques.
Un vaste champ de thérapeutique régénératrice devrait s'ouvrir progressivement : maladies génétiques, auto-immunes, diabète, Parkinson, Alzheimer, maladies cardiovasculaires, atteintes rénales et hépatiques... Ainsi, après les lois des contraires et des semblables la médecine découvre celles de la régulation des fonctions biologiques et de la régénération. Tout en excluant, en France, le clonage thérapeutique qui, si des dérives n'étaient à craindre, permettrait à chacun de bénéficier d'organes et tissus de rechange...
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