Marine Le Pen : « Le pharmacien est avant tout un professionnel de santé médical » - 10/04/2017 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
10/04/2017 | Le Moniteur des pharmacies.fr ..

Marine Le Pen : « Le pharmacien est avant tout un professionnel de santé médical »

A moins de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, Le Moniteur des pharmacies publie une série d’entretiens réalisés par écrit avec les candidats. Voici les réponses de Marine Le Pen, candidate du Front national.
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Par quels leviers entendez-vous maîtriser les dépenses de santé ?

Si la santé n’a pas de prix, elle a un coût. Il existe plusieurs moyens de consolider le financement de la Sécurité sociale : la méthode Macron qui consiste à augmenter les prélèvements sociaux, la méthode Fillon qui consiste à réduire les prestations, et notre méthode qui consiste à réformer pour dépenser mieux. Pour maîtriser les dépenses de santé, il faut changer de paradigme, car notre système de santé est fondé sur une stratégie curative. Or les enjeux actuels qui contribuent à l’augmentation des dépenses de santé sont l’explosion des pathologies chroniques et le vieillissement de la population. Ces défis nécessitent que nous adoptions une stratégie de gestion du risque qui soit plus préventive, coordonnée, sur le long-terme. Investir dans la modernisation du système de santé et dans l’innovation thérapeutique et organisationnelle permettra d’adapter notre système de santé et de maîtriser les dépenses sur le long terme.

Comptez-vous maîtriser les prix des médicaments innovants et comment ?

Je souhaite un modèle économique pour le médicament dans lequel chaque acteur y trouve son compte : le patient, l’Assurance maladie, l’industrie. Pour cela, il faut éviter les abus et négocier les prix des médicaments pour qu’ils permettent une juste rémunération de la recherche et développement, mais ne pas en arriver à des tarifs extrêmement élevés comme on a pu le voir avec l’exemple du Sovaldi. Or, le prix très élevé du Sovaldi à son lancement a pu être baissé de manière importante après négociations, donc les marges de manoeuvre existent.

Entendez-vous revaloriser le rôle des pharmaciens et notamment les rémunérer pour de nouvelles missions ?

Oui, le pharmacien d’officine doit être conforté dans son rôle d’acteur de premier recours, et ses nouvelles missions de prévention, dépistage, conciliation médicamenteuse, etc. doivent être rémunérées à l’acte. La rétribution du pharmacien doit passer d’une rémunération assise principalement sur la marge à une rémunération plus fondée sur l’activité médicale, car ne l’oublions pas, le pharmacien est avant tout un professionnel de santé médical.

Comment lutter efficacement contre les déserts médicaux ?

Pour lutter contre la désertification médicale, qui touche 12 millions de personnes selon les nouveaux critères, nous proposons plusieurs mesures : instaurer un stage d’internat dans une zone désertifiée qui pourra se faire en cabinet, en maison de santé pluridisciplinaires, ou en hôpital ; permettre aux médecins retraités d’exercer dans un désert médical avec déductions de charges ; développer les maisons de santé pluridisciplinaires dotées d’un véritable projet médical, et dans lesquelles les pharmaciens pourraient être associés pour remplir des missions de prévention, de coordination, de conciliation médicamenteuse ; créer un service civique de santé pour les jeunes médecins qui souhaitent exercer dans un désert médical, sur une base volontaire et salariée ; favoriser les délégations de tâches lorsqu’elles sont possibles.

Vous vous déclarez favorable à la vente de médicaments à l'unité. Pourquoi et avec quels objectifs ?

Nous souhaitons mettre en place de mode de dispensation pour lutter le gaspillage, éviter les trafics et lutter contre l’iatrogénie médicamenteuse, qui, rappelons-le, engendre 13 000 décès et 140 000 hospitalisations par an. Nous pensons que ce mode de dispensation permettra des économies, car près de la moitié des médicaments dispensés ne sont pas consommés. La Cour des comptes estime les économies possibles à 2 milliards d’euros par an, et l’Institut de l’entreprise les évalue à près de 3 milliards.

Voulez-vous maintenir le nombre de pharmacies sur le territoire ? Le réduire, l'augmenter ?

Nous souhaitons consolider le maillage territorial des officines pharmaceutiques, il est inacceptable d’assister à une fermeture d’officine tous les deux jours. Les pharmacies sont des acteurs de proximité indispensables, éléments indispensables de l’aménagement du territoire. Il faut donc maintenir le nombre de pharmacies sur le territoire et favoriser la réouverture d’officines qui ont mis la clé sous la porte.

Voulez-vous autoriser la vente de médicaments en grande surface ?

Non, nous sommes opposés à la casse du monopole officinal. Nous souhaitons que les médicaments restent dans le cadre protégé et réglementé de l’officine, seul lieu où le pharmacien peut exercer son activité médicale sereinement.

Voulez-vous ouvrir le capital des pharmacies à des investisseurs étrangers à la profession de pharmacien?

Non, nous nous opposons à l’ouverture du capital des pharmacies aux investisseurs non pharmaciens. La santé n’est pas un bien marchand et nous ne la laisserons pas être rachetée par des grands groupes, déconnectés de l’intérêt des patients.

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Les dernières réactions

  • 11/04/2017 à 00:03
    drlouzou@gmail.com
    alerter
    Non merci, Mme Le Pen
  • 11/04/2017 à 06:47
    MAURICE
    alerter
    Tout candidat prônant la délivrance à l'unité comme un moyen de faire des économies, ne peut être sérieux.
    C'est une mesure populiste, comme les affectionnent les communicants.
  • 12/04/2017 à 11:56
    BREZHONEG
    alerter
    Pour le moment,il n'y a que Melenchon a avoir accepté l'idée d'un regroupement secu +complementaire.Et maintenant,il s'est beaucoup rapproché de la tete. Donc pour le moment,je vote pour lui.

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