Livraison à domicile : La Poste retravaille son expérimentation et l’étend avec l’appui de Giphar

L’expérimentation sur la livraison des médicaments à domicile, lancée en septembre dernier en Aquitaine, sera prochainement étendue en Loire-Atlantique et en Vendée, a indiqué Delphine Mallet, présidente de la branche Silver de La Poste, lors du colloque « Pharmacien acteur du bien vieillir » organisé ce jeudi 30 mars par Giphar avec Les Echos Events.

L’expérimentation en cours ne compte que quelques dizaines de patients réguliers. Aussi La Poste a voulu en étendre le champ, avec l’appui de 60 à 80 officines sous enseigne Giphar. Ce service payant proposé par le biais d’une application numérique est baptisé « mon médicament chez moi ».

D’ores et déjà, La Poste a tiré des constats de l’expérience en cours, compte tenu notamment des accusations de concurrence déloyale à l’endroit des officines participantes. « C’est le particulier qui demande ce service à une pharmacie. Lorsqu’il va sur l’application, il peut sélectionner la pharmacie de son choix, mais toutes les officines de la zone de chalandise apparaissent, même lorsqu’elles ne sont pas intégrées au dispositif », indique Delphine Mallet. Dans ce cas, La Poste prend contact avec l’officine sous 24 heures pour l’informer de la décision du patient. La pharmacie n’a alors qu’à communiquer un mail et un code IBAN pour être référencée.

Par ailleurs, les pharmaciens qui entrent dans le dispositif peuvent proposer une livraison de médicaments sous blister ou sous forme de préparation des doses à administrer (PDA). Ils peuvent dans ce cas faire appel au matériel de leur choix et non plus seulement des solutions de la société Medissimo.

Autre élément d’évolution, les médicaments ne sont plus stockés dans les locaux de La Poste en cas de non remise au patient. Car concrètement, l’ordonnance, une fois renseignée dans l’application, est préparée à l'officine. Le facteur récupère l’original de l'ordonnance et l’apporte en même temps que la carte Vitale à l’officine pourr retirer les médicaments. Le postier se rend ensuite au domicile et, si le patient ne s’y trouve pas, rapporte le colis sous scellé à l’officine.

« En pratique, nous faisons en sorte que les médicaments soient livrés à un moment choisi par le patient », complète Delphine Mallet.

Quant au coût, il s’élève à 7,90 euros TTC par livraison et à 25,90 euros TTC pour un service comprenant en plus la PDA. Des tarifs préférentiels sont proposés en cas de livraisons régulières. A noter qu’à la différence des officines, La Poste a la possibilité de promouvoir ce service auprès des usagers et se déclare prête à initier une telle démarche de communication au plan local.

Pour leur part, les patients sont-ils prêts à débourser de l’argent pour ce type de service ? Giphar et La Poste estiment que cela pourrait le devenir compte tenu d’un accroissement de la demande.

La Poste indique qu’elle réfléchit par ailleurs à la possibilité pour le patient de solliciter un entretien téléphonique avec le pharmacien, pour compléter la remise des médicaments, à partir de son application.