Cotisations patronales : un révélateur de discorde entre les syndicats USPO et FSPF

Rien ne va plus entre les deux principaux syndicats de pharmaciens. Tandis que l'USPO dénonçait lundi 1^er août une hausse des cotisations patronales imposée par l'Union nationale des professions libérales (UNAPL) à toutes les professions libérales, la FSPF répliquait le lendemain parlant de mensonges et de propos diffamatoires. 

L'UNAPL, dont Philippe Gaertner est vice-président, fédère une grande partie des professions libérales (67 organisations syndicales des professions de santé), mais pas toutes. Ainsi, ni l'USPO, ni le Syndicat MG France, ni le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL) n'en font partie.

Gilles Bonnefond, président de l'USPO, se dit scandalisé par la décision prise unilatéralement par l'UNAPL de créer une nouvelle cotisation obligatoire de 0,15 % en plus de la taxe existante à 0,04 % pour le financement du paritarisme. Cette taxe étant proportionnelle à la masse salariale, elle impacterait les entreprises pharmaceutiques bien plus que les cabinets médicaux ou infirmiers et s'élèverait en moyenne à 300 euros par officine selon lui. 

Interrogé à ce sujet, Philippe Gaertner dénonce des « propos mensongers» et réfute ce taux de 0,15 %, « il n'y a que la taxe à 0,04 % ce qui, par pharmacie, représente environ une cinquantaine d'euros par officine ». Philippe Gaertner ironise même sur les capacités de calcul de Gilles Bonnefond : « S'il a calculé les chiffres de la convention de cette manière, je comprends qu'il en soit content »... Et de préciser qu'il ne s'agit pas d'une décision unilatérale mais d'un avis pris avec l'ensemble des organisations syndicales représentatives des salariés. 

Surtout, Gilles Bonnefond accuse l'UNAPL d'imposer cette cotisation pour financer son organisation et les indemnités de ses dirigeants, un passage que Philippe Gaertner qualifie de diffamatoire. 

L'autre sujet soumis à interprétation divergente concerne l'adhésion de l'UNPAL à l'U2P (Union des entreprises de proximité) en novembre 2016. Gilles Bonnefond y voit une trahison : « En se fondant avec les commerçants et artisans de l'U2P, de tendance poujadiste, les professions libérales avec leurs spécificités ne seront plus audibles ». Ce à quoi Philippe Gaertner s'oppose : « En intégrant ces commissions paritaires interrégionales qui gèrent les litiges du travail entre les professions libérales et leurs salariés, on évite justement d'être dilué dans l'ensemble ». Il argumente que cela permet de plus « de négocier en interprofessions autour de la table des négociations, à un moment où le dialogue social est essentiel avec les modifications importantes du code de travail qui se profilent ». Un argument balayé par Gilles Bonnefond qui estime que « certes l'UNAPL sera invité à la table des négociation à Matignon, mais artisan, commerçants et UNAPL pèse 4 % par rapport au 70 % du Medef, il aurait été plus utile de rester à négocier au niveau de branches ».