Nicolas Sarkozy : « La maîtrise des dépenses de santé ne saurait s'appuyer sur la seule enveloppe produits de santé» - 15/11/2016 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
15/11/2016 | Le Moniteur des pharmacies.fr ..

Nicolas Sarkozy : « La maîtrise des dépenses de santé ne saurait s'appuyer sur la seule enveloppe produits de santé»

Les six candidats à la primaire de droite ont répondu en exclusivité aux questions du Moniteur des pharmacies sur l’avenir de l’officine. Leurs réponses sur la place du pharmacien dans le système de santé, l’ouverture du capital, la revalorisation de la rémunération ou encore la vente des médicaments dans les grandes surfaces ont été publiées dans notre édition papier du 29 octobre. D’autres thèmes ont été également abordés avec chaque candidat. Après les cinq autres candidats de la primaire de droite, c’est autour de Nicolas Sarkozy de dévoiler ses intentions.
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Quel regard portez-vous sur la profession de pharmacien ?

Le pharmacien est un professionnel de santé, hautement qualifié. Partie prenante naturellement du système de santé, il est un maillon essentiel du parcours de soins du patient et plus généralement de la politique de santé publique de notre pays.

Il est bien souvent, par sa présence sur le territoire, le premier professionnel de santé auprès de nombreux Français. Par ses six années d’études, il dispose de la compétence nécessaire pour conseiller et orienter les Français vers les soins et les spécialistes appropriés. Je crois à la nécessité de protéger le modèle des officines au sein de nombreuses communes de notre territoire.

Permettriez-vous aux mutuelles de passer des contrats avec des pharmaciens qui proposent des services hors monopole (maintien à domicile, objets connectés, optique, diététique…) ?

Les pharmaciens sont liés à l'Assurance maladie obligatoire par une convention et c'est dans ce cadre que se négocie la rémunération de la plupart des officines pharmaceutiques.

Que les mutuelles et plus généralement les complémentaires puissent contractualiser avec des services hors monopole me paraît s'inscrire dans un principe de liberté respectable.

Cette idée est positive car l’enjeu est d’améliorer les services rendus aux patients ou de favoriser l'innovation dans ce domaine.

Souhaiteriez-vous accélérer la dispensation à l’unité des antibiotiques ?

Je considère que la dispensation à l'unité des antibiotiques à partir des officines n'a démontré ni son intérêt, ni son efficacité, ni son utilité.

Pour limiter les dépenses de santé, dérembourseriez-vous des médicaments ou baisseriez-vous leurs prix ?

Pour moi, la Santé est un secteur important. Il représente des investissements avant de représenter des coûts.

La maîtrise des dépenses de santé ne saurait s'appuyer sur la seule enveloppe Produits de Santé dans l'ONDAM, enveloppe déjà très sollicitée depuis longtemps.

Toutes les enveloppes, tous les professionnels, toutes les institutions, tous les patients sont concernés par cette maîtrise car chaque euro compte particulièrement dans ce secteur contraint par sa nature même. Il faut s’assurer de la responsabilisation de tous car, aujourd’hui, les besoins progressent plus vite que les moyens financiers. Nous avons donc à relever plusieurs défis et notamment celui lié à la dépendance, celui lié au caractère chronique de nombreuses pathologies, et enfin celui lié à l'innovation et à l'adaptation aux nouvelles technologies.

Faut-il financer à tout prix les médicaments innovants ?

J’ai toujours été convaincu de la nécessité pour la France de rester une terre d’innovation et de recherche. Notre pays compte parmi les plus grandes nations, notamment en matière de recherche médicale et d’innovation thérapeutique. Je souhaite qu’il en reste ainsi. L'innovation en matière de médicaments est avant tout une bonne nouvelle car elle offre des espoirs de rémissions, voire de guérison complète aux nombreux patients.

Son financement est un important défi qu'on ne peut pas envisager comme un simple transfert à l'intérieur de la seule enveloppe médicament.

Il va nous falloir proposer et mettre en œuvre une grande politique industrielle pour les produits de santé. Il en va de notre indépendance sanitaire et de la place du savoir-faire scientifique et médical de la France.


Lire aussi :

- L'article « Présidentielle : les candidats vous passent la pommade » publié dans le Moniteur des pharmacies N° 3148 du 29 octobre.

- L'interview de Jean-François Copé « La fixation d'un taux unique de remboursement serait plus simple et plus lisible », publiée le 7 novembre.

- L'interview de François Fillon « Les médicaments dont le service médical rendu est insuffisant ne doivent pas être remboursés », publiée le 8 novembre.

- L’interview d'Alain Juppé « Avec les pharmaciens, je veux établir un véritable pacte de confiance », publiée le 9 novembre.

-L’interview de Bruno Lemaire « La filière officinale doit rester rentable et attractive pour les plus jeunes », publiée le 10 novembre.

- L’interview de Nathalie Kosciusko-Morizet « Mon nouveau système de financement comprend la suppression des remboursements différenciés », publiée le 14 novembre.



Propos recueillis par Loan Tranthimy

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