Maladie de Lyme : l’Académie de médecine joue les arbitres - 21/09/2016 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
21/09/2016 | Le Moniteur des pharmacies.fr ..

Maladie de Lyme : l’Académie de médecine joue les arbitres

tique DR

« La maladie de Lyme est une maladie de recours. Elle s’avère être le plus souvent une mauvaise réponse à des patients qui souffrent et souhaitent que leurs plaintes soient entendues et suivies d’effet », constate le Pr Bricaire, chef du service Maladies infectieuses et tropicales de la Pitié-Salpêtrière de Paris et organisateur d’un débat à ce sujet le mardi 20 septembre à l’Académie nationale de médecine.

Entre médecins à la vision classique et aux actes bien établis, et médecins beaucoup moins orthodoxes aux pratiques plus libertaires mais dont les limites sont imprécises, la discussion fait rage dans les rangs médicaux.

Car la maladie de Lyme est complexe, polymorphe, ce qui rend son diagnostic et sa prise en charge difficiles dans les formes tardives. Si tous s’accordent à dire que la maladie de Lyme est une infection bien identifiée dans sa forme aiguë, tant sur le plan épidémiologique (le vecteur est une tique Ixodes ricinus), microbiologique (l’agent infectieux est une bactérie du genre Borrelia), clinique (un érythème migrant apparaît une dizaine de jours après la piqûre), sérologique (même si les tests sont encore imparfaits) et thérapeutique (antibiothérapie à doses-durées recommandées), qu’en est-il des formes chroniques, si elles existent ? Car là est toute la question : peut-on attribuer à la maladie de Lyme des manifestations cliniques subjectives comme les douleurs, les maux de tête, les troubles de la mémoire, la fatigue inexpliquée évoluant pendant des mois voire des année ? Faut-il alors, pour les prendre en charge, s’éloigner des recommandations officielles et prescrire, comme le font certains spécialistes, un traitement antibiotique prolongé, dont la réelle efficacité est encore à démontrer scientifiquement, et les risques (intolérance, antibiorésistance) à ne pas négliger ? Quitte à donner de faux espoirs aux patients.

 

Face à toutes ces incertitudes, l’Académie de conclure en toute logique qu’« il ne faut pas céder à la facilité des affirmations empiriques, mais s’appuyer sur des preuves scientifiques ». Des pistes sont à explorer : rechercher les causes (quelle part attribuer au syndrome « post-Lyme» , aux formes persistantes de Borrelia dans l'organisme, aux autres agents infectieux susceptibles de produire les mêmes symptômes ?), améliorer les tests diagnostics, établir une stratégie thérapeutique adaptée.

Alors à quand des études randomisées et contrôlées ? Car il y a urgence : la maladie de Lyme est devenue un problème de santé publique et son incidence progresse. Le ministère de la Santé devrait prochainement annoncer un « plan maladie de Lyme ».



Anne-Hélène Collin

Les dernières réactions

  • 21/09/2016 à 11:33
    Un neurologue d'Alsace
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    Ici en Alsace je vois de plus en plus de patients traités pendant des mois voire des années par un cocktail d'antibiotiques (Rocéphine, Flagyl, doxycyxlines), anti-parasitaires et anti-fungiques, vitamines, détoxifiants, homéopathie, etc.... sur la foi de tests biologiques très douteux réalisés par des naturopathes en Allemagne sur le coin de leur table. Il s'agit surtout de patients fibromyalgiques qui refusent de reconnaitre le caractère fonctionnel de leur symptômes et en veulent beaucoup à la médecine classique. Il y a d'ailleurs souvent peu d'effet bénéfique chez les patients que j'ai vus mais ils insistent car cela donne un nom respectable à leur maladie et un ennemi contre lequel lutter.
  • 27/09/2016 à 17:28
    Léa
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    J'ai été soignée en Allemagne, non pas par un naturopathe sur le coin de sa table, mais bel et bien par un spécialiste en médecine interne sur la foi d'un Elisa dans la zone de doute , un WB positif , une histologie et deux PCR cutanée positives. Avant de m'engager dans la voie d'une antibiothérapie longue et combinée (et à mes frais) après plus de 12 années de refus de soins en France (dont 2 neurologues) , je ne puis que m'en féliciter.
    Je vis aussi en Alsace et puis témoigner de mon histoire personnelle, documents à l'appui, alors de grâce, même si tous les malades se revendiquant de borréliose n'en sont peut être pas, ne véhiculez point ce genre de diktat!
    Car comme vous le soulignez, içi en Alsace, même les EM ne sont pas reconnus en tant qu'infection avérée et active comme le stipule d'ailleurs le consensus de 2006. Histoire très récente que je puis également prouver!
  • 28/09/2016 à 20:58
    Flam
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    Voilà un article bien peu documenté qui se contente de dire: "selon les uns ... selon les autres ...".
    Il faut se renseigner un peu sur un sujet pour rendre un article intéressant.

    1) Il y a bel et bien des preuves du bénéfice des thérapies antibiotiques au long cours, et aux USA après de nombreuses années de déni l'IDSA vient de le reconnaître. Comme d'habitude la France fait exception ? Ridicule, mais un ridicule qui malheureusement tue !

    2) La médecine n'est pas qu'une science, c'est aussi un art et une praxis, pourquoi nier que l'empirisme y tient sa place ? Les études randomisées sont sans doute nécessaires, mais jamais la statistique n'abolira la réalité: jusqu'à preuve du contraire, et quoi qu'ait l'air d'en penser le - sans doute brillant - neurologue (laissez moi rire) qui a posté le premier commentaire, les antibiotiques ne soignent pas la dépression ni la fibromyalgie, catégorie dans laquelle sont souvent rangés des patients qui souffrent manifestement d'infections chroniques et se trouvent bien de traitement antiinfectieux au long cours.

    3) Ainsi la maladie de Lyme est devenue un problème de santé publique et progresse ? Elle est complexe, polymorphe ? Son diagnostic et sa prise en charge est difficile surtout dans les formes tardives ?

    Nooon ! D'après mon médecin traitant d'il y a 2 ans, c'est un petit microbe qui donne des rougeurs et des douleurs aux articulations et qui se soigne en 3 semaines !

    Un seul point positif pour les conclusions de cet article: il est en effet très possible qu'un grand nombre de ces patients qui ont été lâchement abandonnés sans soins pendant des années souffrent d'infections autres que la borreliose car l'infectiologie française est en dessous de tout ! Pompeusement intitulée "Médecine infectieuse et tropicale", vous avez tout compris ... des infections chez nous ? Jamais ! Y a que chez les sauvages des tropiques ! Ici nous n'avons que des fibromyalgiques qu'on va traiter avec de juteux médicament de pointe hors de prix, pas des anti-infectieux à 3 sous !
  • 29/09/2016 à 13:15
    Patient-Lyme
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    Le neurologue d'Alsace va nous expliquer comment bien pratiquer la médecine ? J'ai été diagnostiqué tardivement et en dehors des "recommandations" officielles. Diagnostic accepté au cours d'une expertise médicale approfondie et exclusion de toute pathologie curable.

    Maintenant, on peut parler des incohérences que j'ai rencontrées dans la médecine conventionnelle, il y en a un paquet ! Dans mon cas, malgré le fait que les plaintes soient surtout d'ordre neurologique, les consultations en neurologie se sont toutes avérées décevantes !

    Et pour votre info, le diagnostic de fibromyalgie a été écarté par les experts qui m'ont examiné !

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