Vaccination en officine : l’expérience internationale se heurte à la réalité française - 26/03/2015 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
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Vaccination en officine : l’expérience internationale se heurte à la réalité française

Un débat organisé ce mercredi 26 mars par Alliance Healthcare sur le rôle du pharmacien d’officine dans la vaccination contre la grippe a été l’occasion d’échanges incisifs entre les différents intervenants médecin, pharmacien, étudiant et universitaire.

Francis Megerlin, maître de conférences en droit et économie de la santé à la faculté de pharmacie de Paris 5 René Descartes, a introduit le petit-déjeuner débat d'Alliance Healthcare en présentant les grandes lignes d’une étude menée sur les expériences étrangères (Canada, Etats-Unis, Irlande, Portugal et Royaume-Uni) de la vaccination par le pharmacien d’officine.

On peut retenir de son travail qu’une offre de ce type en pharmacie renouvelle l’intérêt public pour la vaccination en général et permet d’orienter vers les médecins des personnes consultant pas ou peu. Selon Francis Megerlin, les décideurs politiques des pays concernés envisagent son extension, afin d’accroître l’efficacité de la prévention primaire en promouvant la complémentarité des acteurs, tout en réduisant les coûts sociaux et d’infrastructure.

Dans ses conclusions, l’enseignant chercheur se montre pourtant prudent sur la transposabilité en France de l’initiative : « Ces résultats suggèrent la pertinence d’une activité facultative, en officine de proximité, de vaccination conditionnelle par un pharmacien dûment qualifié, dans un espace dédié, sur la base d’une prescription et/ou d’un protocole en complémentarité avec les médecins et infirmiers. L’ensemble sous traçabilité totale pour la coordination et continuité interprofessionnelle des soins, l’évaluation d’efficacité en vie réelle et de sécurité des vaccins, et la validation des stratégies publiques ».

Malgré cela, le docteur Luc Duquesnel, président de l’Union nationale des omnipraticiens français (UNOF), s’est montré particulièrement mordant à l’égard de ces conclusions : « Quand j’ai lu l’étude, je me suis dit qu’elle avait été rédigée par notre ancien ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, une pharmacienne. C’est un véritable plaidoyer pour la vaccination en officine. »

A l’instar des syndicats représentatifs de médecins, Luc Duquesnel est contre la vaccination par les pharmaciens. Les médecins, comme les infirmiers d’ailleurs, n’ont pas manqué de crier victoire la semaine dernière quand l’article 32 du projet de loi santé a été supprimé en Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Le président de l’UNOF a rappelé qu’il avait déploré l’absence, dans l’article en question, des questions de traçabilité entre la prescription, la délivrance et l’injection.

Ce refus de la possibilité de vaccination est vécu par l’ANEPF comme « un déni de bon sens ».

« Il est choquant de voir des professionnels se féliciter de l’abandon d’un texte qui présente une avancée pour la santé publique, rétorque Jean Imbert, vice-président de l’association étudiante. Notre position paraît certainement naïve et utopique pour certains. Soit. Mais si les étudiants ne sont pas utopiques pour leur profession, personne ne le sera à leur place. Le futur de nos professions, c’est un travail collaboratif. C’est une volonté forte commune à l'ANEPF et à l’ANEMF, l'association des étudiants en médecine. »

« Je comprends la vigilance des uns et des autres par rapport aux périmètres de leur profession, mais les pharmaciens sont sur le terrain de la prévention, pas sur celui du soin. La décision de vaccination de départ revient bien au médecin traitant. Ce qui est important, ensuite, c’est de pouvoir poursuivre. Même si, à la date d’aujourd’hui, le pharmacien a moins ou pas de compétence sur la partie injection, il a une longueur d’avance par rapport aux autres acteurs sur un point essentiel : la connaissance des vaccins », a expliqué Philippe Gaertner.

Le président de la FSPF a rappelé que son syndicat était favorable à la mesure pour des pharmaciens formés, une liste de vaccins déterminés et des groupes de patients identifiés, en gros « les 15-50 ans qui vont peu chez le médecin et encore moins dans un cabinet infirmier ».



Laurent Lefort

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